L’urgence de la musique saisit, comme si l’on était en concert et qu’elle se créait devant nous. La première écoute m’a laissé ahuri...
L’urgence de la musique saisit, comme si l’on était en concert et qu’elle se créait devant nous. La première écoute m’a laissé ahuri.
À la deuxième, j’ai essayé de comprendre. Il s’agit du disque d’un trio qui s’est offert les services d’un arrangeur. Rien n’est donc absolument spontané. On s’en serait douté, s’il avait été possible de penser quand on est submerger par la musique. L’art s’obtient souvent par l’artifice.
Donc, il y a un soubassement rythmique très marqué, plus près de “Five Elements” que des “Jazz Messengers” (Art Blakey était le batteur favori de Monk) ; cela donne un style décalé aux thèmes déjà rythmiquement étranges à l’origine. Le bassiste et le batteur montrent une entente parfaite.
Pierrick Pédron donne à chaque note son poids spécifiques dans des phrases qui gardent toujours la pulsation, le souigne. Il est totalement engagé avec véhémence et éloquence.
La participation d’Akinmusire apporte encore un peu plus de folie dans la tentative réussie d’aller débusquer la musique dans ses moindres recoins.
Monk était déjà loin du be-bop et là nous n’y sommes plus, mais c’est une musique pourtant totalement monkienne.
10/10
Pierrick PÉDRON : "Kubic’s Monk"
ACT 9536-2 / distribution Harmonia Mundi
Pierrick Pédron : saxophone alto, arrangements / Thomas Bramerie : contrebasse / Franck Agulhon : batterie // Ambrose Akinmusire : trompette sur 5, 8 et 11 / Vincent Artaud : arrangements
01. Think Of One / 02. Ask Me Now / 03. Skippy / 04. Ugly Beauty / 05. Who Know’s / 06. Light Blue / 07. Trinkle Tinkle / 08. Sixteen / 09. Evidence / 10. Four In One / 11. We See // enregistré à Paris en juin 2012
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