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BONADVENTURE PENCROFF : "De Fortune"
À la proue de notre jazz continental, en Penn ar Bed [1], un équipage se nourrit du vent musical qui lui vient de l’autre rive de l’Atlantique. Musiciens-découvreurs, ils se sont fédérés en un Ensemble (Nautilis) et embarquent volontiers pour des voyages musicaux à la rencontre de leurs cousins d’Amérique. C’est à Chicago en juin 2013, que trois bretons, Christophe Rocher, Frédéric Briet et Nicolas Pointard sont allés enregistrer ce nouvel opus que propose le beau label brestois Marmouzic (alias Mz) avec leurs amis Rob Mazurek et Jef Bishop (et quelques convives réputés sur un titre). Pour dessiner la carte de ce nouveau voyage, ils embarquent le diseur de bonne aventure, ethnologue et poète, Alexandre Pierrepont.
Bonadventure Pencroff est une invention de l’esprit, un nom-prétexte pour inviter notre imaginaire à suivre les musiques qui composent une sorte d’odyssée des mots et des notes con(coc)tée par Alexandre Pierrepont. Cette musique pourtant libre, mouvante et créative ne fuit pas les structures et les cadres (les rythmes...) mais les exploite pour donner vie à ces échanges transcontinentaux entre des musiciens qui trouvent leur bonheur dans ces parcours croisés. Ce jazz-là vient du cœur et offre une belle énergie à partager.
Si l’intensité narrative penche plutôt de la musique que des textes dits (un contre tous), ce voyage poétique mérite d’être vécu et révélera toutes ses saveurs dans des allers-retours successifs. Alors, bon vent, bonne chance, ne craignez pas les naufrages, ces gens-là maîtrisent leurs éléments !
.: : Thierry Giard : :.
NB : Ce projet a vu le jour dans le cadre de l’ARCH, programme d’échange entre musiciens de Nautilis (Bretagne) et de la scène de Chicago.
> Marmouzic – Mz Records MAR009 / Les Allumés du Jazz
Christophe Rocher : clarinettes / Rob Mazurek : cornet, / Jeb Bichop : trombone, électronique / Frédéric Briet : contrebasse / Nicolas Pointard : batterie / Alexandre Pierrepont : diseur de bonne aventure /+/ invités sur 10, Coco Elysses, Ann E. Ward : voix / Mwata Bowden : saxophone baryton, instruments divers / Ernest Kabeer Dawkins : saxophone alto, instruments divers / Douglas R. Ewart : saxophone sopranino, instruments divers
01. La Physique des corps (Rocher) / 02. Mythes disponibles- Les Petits magasins... (Rocher) / 03. Laver tête 1 (Bonadventure Pencroff) / 04. Le Miracle d’une seule chose (Pointard) / 05. Nemo’s Fantastic Underworld (Mazurek) / 06.Laver tête 2 (Bonadventure Pencroff) / 07. Labyrinthe du chant (Pointard) / 08. Bandaged Eyes (Bishop) / 09. Laver tête 3 (Bonadventure Pencroff) / 10. Skull & Bones -Legba 3 (Rocher) // Enregistré à Chicago les 16 et 18 juin 2013.
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Gaël HORELLOU feat. Abraham BURTON : "Legacy"
On connait la flamme de Gaël Horellou, incandescente elle se nourrit au chaudron du bebop.
Dans ce disque hommage à des musiciens et des lieux, enregistré au Duc des LombardS, on est en plein esprit bebop, hard bop devant un public qui en redemande.
La fumée sort des saxes, le piano en balance, la batterie en envoie et la grand-mère met du liant à tout ça.
Certes tout ceci n’est pas révolutionnaire et on pourrait se dire qu’il faut d’abord écouter les originaux. Mais si ce disque permet à certains de découvrir des musiciens (les titres de quelques pièces sont suffisamment évocateurs) ce sera toujours quelque chose de gagné.
Seule véritable question : cet enregistrement peut il résister à de multiples écoutes ? À chacun(e) de se faire son idée.
.::Pierre Gros: :.
> Breakz DFGCD 8757 / Harmonia Mundi (parution le 11/02/2014)
Gaël Horellou : saxophone alto, compositions / Abraham Burton : saxophone ténor / Étienne Déconfin : piano / Viktor Nyberg : contrebasse / Antoine Paganotti : batterie
01. Clifford Jordan / 02. Jackie McLean (Horellou-Déconfin) / 03. Berchida’s Song / 04. Saint Leu / 05. Palace special // Enregistré en concert au Duc des Lombards en janvier 2013
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John HOLLENBECK – Alban DARCHE – Samuel BLASER – Sébastien BOISSEAU : "J.A.S.S." ou quatre garçons dans le vent.
Depuis le concert de L’Improviste (à lire ou relire), un peu d’eau a coulé sous les ponts de décembre et nous voici en possession du CD de J.A.S.S. tant désiré (au moins par moi).
De l’expression directe du concert à celle de l’enregistrement il n’y a finalement qu’un pas, ce disque ayant été réalisé en un après-midi, c’est à dire très rapidement, soit quasiment dans les conditions du concert. Nous retrouvons bien ici l’impression première comme dans un flash-back, permettant de revenir sur les compositions, les chorus, d’en apprécier les détails et disons le tout de suite : c’est bien agréable.
Après tout la réécoute permet de jauger l’usure du plaisir et le jazz est un art né à une époque où l’enregistrement connaissait ses premiers balbutiements. C’est en partie grâce à ce véhicule quasi oral que s’est transmise cette musique de génération en génération, forgeant une culture universelle.
Alors soulignons la qualité des compositions de ce disque qui loin d’être de simples faire-valoir permettent aux quatre protagonistes du groupe d’asseoir le caractère propre à chaque pièce, d’en développer les richesses à travers des improvisations souvent collectives. John Hollenbeck en est ici pour beaucoup, dans chacune de ses interventions se côtoie la rigueur, l’humour, la liberté, l’originalité. N’oublions personne dans cette joute fraternelle où Alban Darche et Samuel Blaser se bousculent, entrelaçant leurs voix, se jouant de rythmiques complexes qui semblent si simples sous leurs doigts et où se mêlent dans un savant maillage rythme binaire, ternaire, claves, mélodies et contrepoints.
Sébastien Boisseau n’est pas en reste, solide comme un roc. D’une belle sonorité, il porte la cohésion du groupe à lui tout seul.
Il semble alors évident que nos quatre protagonistes ont eux aussi écouté les vieilles royales galettes (c’est de saison) des grands anciens, s’inspirant au moins de leurs états d’esprits.
Oui le jazz est bel et bien, avant toute chose, un état d’esprit.
Quatre fortes personnalités, un groupe plus que prometteur qui pourrait être promis au meilleur des avenirs, j’ai déjà entendu ça quelque part…
.: : Pierre Gros : :.
> YOLK Records J2059 / L’Autre Distribution
John Hollenbeck : batterie, percussions / Alban Darche : saxophone ténor / Samuel Blaser : trombone / Sébastien Boisseau : contrebasse
01. recurring dreams (s. blaser) / 02. saj’s (a. darche) / 03. jazz envy (j. hollenbeck) / 04. water (a. darche) / 05. limp mint (j. hollenbeck) / 06. driving license (a. darche) / 07. no D (j. hollenbeck) / 08. miss univers 2031 (a. darche) / 09. it began to get dark (s.blaser) / 10. tricephale (a. darche)
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Sarah MANNING : "Harmonious Creature"
Une jeune ingénue semble endormie sur un lit d’herbes folles. Méfiez vous de cette harmonieuse créature : elle est assez diabolique. Son regard déterminé (ouvrez la pochette !), son jeu de saxophone incisif prouvent une vraie force de caractère. Autre surprise, le label californien PosiTone qui nous avait habitué à des musiques plus normées et conventionnelles publie cet album qui semble un peu hors-cadre(s) dans son catalogue.
Sarah Manning traite les conventions du jazz avec l’envie de jouer sur l’élasticité des formes et de varier les couleurs. Un pari réussi car le violon alto de Eyvind Kang (remarquable, comme dans Grey Dawn, Red Fox !) et la guitare aventureuse de Jonathan Goldberger viennent parfaitement envelopper le chant de l’alto. Un chant qui puise aussi aux sources des musiques américaines avec un emprunt à Neil Young (le mythique On the Beach) et à la chanteuse country Gillian Welch (I Dream a Highway). Tout cela pourrait bien évoquer l’univers d’un Bill Frisell...
Avec ce quatrième disque en tant que leader, Sarah Manning signe une œuvre forte, remarquablement équilibrée. Aux audaces harmoniques répondent des formes plus conventionnelles comme le blues final, confondant de simplicité apparente et pourtant si personnel et original. Cette admiratrice du compositeur Aaron Copland a un vrai talent pour construire des architectures harmoniques et rythmiques singulières.
À suivre attentivement !
.: : Thierry Giard : :.
> PosiTone Records PR8117 / DistriJazz (pour FNAC) et www.posi-tone.com (parution le 21/01/2014)
Sarah Manning : saxophone alto, compositions sauf 4 & 9 / Eyvind Kang : alto / Jonathan Goldberger : guitare / Rene Hart : contrebasse / Jerome Jennings : batterie
01. Copland On Cornelia Street / 02. Tune Of Cats / 03. Floating Bridge / 04. I Dream A Highway (G. Welch - D. Rawlings) / 05. Grey Dawn, Red Fox / 06. Radish Spirit / 07. Three Chords For Jessica / 08. Don’t Answer To The Question / 09. On The Beach (N. Young) / 10. What The Blues Left Behind // Enregistré par Nick O’Toole le 30 janvier 2013 au studio Acoustic Recording de Brooklyn (NY – USA)
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Pat METHENY UNITY GROUP : "Kin (←→)"
Je me souviens du Pat Metheny Unity Band [2] à Vienne le 04 juillet 2012.
À l’époque, l’homogénéité de ce nouveau quartet m’avait épaté, notamment par sa capacité à synthétiser les expressions multiples du répertoire methenien. On retrouve aujourd’hui avec plaisir dans ce nouveau disque, (où le combo initial est augmenté du multi-instrumentiste italien Giulio Carmassi) les qualités exposées sur scène lors du concert précité. Le lyrisme du guitariste retrouve le lustre qui fit sa grandeur il y a quelques décades. Servies par des "serial players" qui déroulent un imposant savoir-faire, les compositions de l’artiste soutiennent la comparaison avec ses grands classiques.
Certes ses habituels détracteurs avanceront leurs sempiternels arguments, notamment la prédilection du missourien pour les crescendos un tantinet emphatiques. J’avoue donc bien volontiers que, même si je ne suis pas un aficionado convaincu (loin s’en faut), je me suis laissé séduire par ce CD dans lequel les musiciens ne se contentent pas d’accompagner le leader, comme ce fut quelquefois le cas par le passé, et qui au bout du compte démontre que Pat Metheny a encore des choses à dire et des notes à jouer. Ce n’est pas le cas de toutes les stars qui défilent sur les scènes estivales d’Europe et de Navarre. Vous voyez ce que je veux dire ? Ces concerts que l’on paie au prix fort et où l’on sent dès le second morceau que les musiciens présents sur scène sortent de leur retraite pour mieux la financer...
Bref, votre serviteur se doit, à la fin, de reconnaître que American Garage, Offramp et 80/81 sont inscrits de manière indélébile dans sa mémoire et, qu’à ce titre, il est redevable à Pat Metheny de beaux et bons souvenirs, de ceux dont la simple et fugace évocation suscite en lui le contentement, voire lui titille encore légèrement l’épiderme. Il ne faut jamais bouder son plaisir ; et ce quintet sera assurément sur scène extrêmement musical et vitaminé.
.: : Yves Dorison : :.
> Nonesuch / Warner (parution le 03/02/2013)
Pat Metheny : guitares, guitare synthé, compositions, arrangements / Antonio Sanchez : batterie / Chris Potter : saxophones ténor et soprano, clarinette basse / Ben Williams : contrebasse, basse / Giulio Carmassi : piano, claviers, voix, cuivres et vents...
01. On Day One / 02. Rise Up / 03. Adagia / 04. Sign Of The Season / 05. Kin (←→) / 06. Born / 07. Genealogy / 08. We Go On / 09. Kqu // Enregistré en 2013.
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OGHAM : "Dalkey Song"
Michel Zenino aime depuis toujours enrichir son univers avec les découvertes qu’il glane au long de son aventure musicienne. Comme nombre d’artistes, il aime penser et proposer le concept d’un disque au sujet restreint. Il en est ainsi dans ce CD qui aborde la musique indigène d’une nation dans sa globalité. Les traditionnels irlandais repris et arrangés dans ce disque auto-produit (Que peut-on espérer d’une maison de disque ?) passent sous les fourches caudines d’un combo, Ogham, de fortes personnalités.
Si nous connaissions bien Stéphane Foucher, Mario Canonge et Michel Zénino, nous n’avions encore jamais écouté Tommy Halferty, du moins n’en n’avons-nous pas le souvenir. Funeste erreur d’ailleurs car ce musicien mérite amplement que l’on s’attarde sur sa musique et ses qualités de mélodiste. Comme toujours avec le contrebassiste marseillais, l’énergie est bien présente. Virtuose évitant le bavardage indigeste, il propulse l’identité irlandaise des chansons abordées dans une dimension jazz originale qui leur sied à merveille. Sans nier leur caractère premier, le quartet s’approprie ces mélodies typiques en conservant leur nature fondamentale.
Chaque instrumentiste s’exprime dans la connivence et le guitariste irlandais du nord en leader subliminal impose sa présence avec une belle subtilité.
L’ensemble est accrocheur mais jamais superficiel et l’on se prend au jeu joyeux de ces assoiffés de musique sans jamais s’ennuyer. Ce qui est toujours bon signe.
.: : Yves Dorison : :.
> Auto-production (2011) / www.tommyhalferty.com/dalkey-song & michelzenino.bandcamp.com/dalkey-song
Tommy Halferty : guitare / Stephane Foucher : batterie / Michel Zenino : contrebasse /+/ Mario Canonge : piano
1 The blacksmith / 2 Van Demian’s land / Raggle taggle gypsies / 4 Fire & rain / 5 My lagan love / 6 Mari’s wedding / 7 The banks of Ohio / 8 The bold fenian men / 9 Ballade irlandaise / 10 She moves throu’ fair
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RENZA BÔ : "L’Amicale des Sphinx"
Renza Bô : saison II.
Rappel des épisodes précédents : cinq musiciens bas-normands fans de Dave Douglas inventent Renza Bô et enregistrent leur premier disque en 2006. Au fil de leur cheminement, l’influence du trompettiste américain devient moins prégnante alors que se révèle l’insondable (et intarissable ?) talent de compositeur de Pierre Millet. Quatre disques racontent cette première partie de leur histoire, réunis dans un "coffret-carnet de voyage" ("fait main" ! publié en 2010) augmentés du cinquième album enregistré en divers lieux de l’Hexagone en 2010 lors de la tournée Jazz Migration (AFIJMA).
Et voilà réunie l’Amicale des Sphinx ! Franck Enouf, le batteur parti vers d’autres aventures a laissé sa place à Guillaume Dommartin, excellent rythmicien et coloriste inventif qui fait merveille ici autant qu’aux côtés de Sébastien Texier (Toxic Parasites - Étoile 2013). Son association avec Antoine Simoni (contrebasse) fonctionne fort bien.
Pierre Millet signe douze des treize compositions de ce nouvel album. Fur Ray est de la plume du saxophoniste hors-normes Yann Letort. Elles s’enchaînent avec un cohérence qui donne à l’ensemble du disque une vraie dimension narrative. Chaque titre est un micro-récit sans texte ni images. La musique se suffit à elle-même tant elle déploie une large palette d’atmosphères réhaussées par le recours à quelques "bruitages" qui renforcent la dimension imaginaire de l’ensemble. On remarquera que François Chesnel (toujours essentiel pour draper les lignes harmoniques) s’exprime un peu au celesta, instrument onirique qui colle bien à cet univers.
C’est loufoque, déjanté, voire absurde mais d’une grande force poétique partagée par l’ensemble des membres du quintet. C’est bien la force tranquille de Renza Bô, formation incontournable du jazz bas-normand, français, européen... qui reste fidèle au soutien du Petit Label qui publie ce nouvel opus comme les cinq autres. Faible tirage pour un disque d’envergure ! Il n’y en aura pas pour tout le monde !
.: : Thierry Giard : :.
> Petit Label PL039 / www.petitlabel.com & Les Allumés du Jazz
Pierre Millet : trompette, trompettes à coulisse et de poche, cornet, bugle, platines vinyle / Yann Letort : saxophone ténor / François Chesnel : piano, célesta / Antoine Simoni : contrebasse / Guillaume Dommartin : batterie
01. The Wooden Cover / 02. Pour Thomas / 03. Dernier trône / 04. Steve l’enclume, tu m’as laissé mourir / 05. Remember I / 06. Belak / 07. Chachas / 08. Célèbre inconnu / 09. Steve l’enclume, ordure / 10. A plump indian / 11. Fur Ray (Yann Letort) / 12. Réveil / 13. Vaudoo // Enregistrédu 14 au 16 novembre 2011 au Studio Midilive à Villetaneuse (93).
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NORMA WINSTONE : "Dance without answer"
Elle chante depuis plus de cinquante ans. Elle a commis des albums essentiels et aujourd’hui, pour le dire simplement, rien ne lui semble interdit.
Dans ce nouvel album, Norma Winstone aborde aussi bien Madonna que Nick Drake (décidément très à la mode), Dave Grusin que Ralph Towner, et d’autres pièces encore qu’il faut prendre le temps d’écouter pour apprécier pleinement la subtilité de son art.
Une fois de plus magnifiquement accompagnée par Klaus Gesing et Glauco Viener, elle vous plonge dans ses relectures, vous immerge imparablement dans les méandres d’un chant d’une rare densité, une densité qui ne se confond aucunement avec la lourdeur. Ouverte sur les horizons variés d’un éclectisme exigeant, baignée de clair obscur, Norma Winstone confie à sa voix à peine voilée le soin d’ensorceler les mots qu’elle délivre dans les espaces musicalement nourris par ses acolytes inspirés. Ce faisant, elle nous envoûte. Élégamment sensuelle, flottante et rêveuse, intemporelle et quasi thaumaturgique, oh combien expressive, Norma Winstone impose son art d’une caresse vocale délectable dans le sillage de laquelle, ombre incertaine, fugace et presque oubliée, j’ai cru entendre les accents subtils de Madame Helen Merrill quand elle évoquait ses racines européennes dans son avant-dernier enregistrement (Jelena Ana Milcetic AKA Helen Merrill - Verve, 2000).
Dire de Norma Winstone qu’elle demeure trop méconnue est malheureusement une réalité. Mais cela donne à celles et ceux qui l’écoutent depuis toujours le sentiment de partager avec elle un beau secret. La tentation est grande de le garder pour soi. Veillons donc à faire connaître son art. L’autre, quel qu’il soit et d’où qu’il vienne, le mérite à coup sûr. Et elle aussi.
.: : Yves Dorison : :.
> ECM 374 3047 / Universal Music France (parution le 20/01/14)
Norma Winstone : voix / Glauco Venier : piano / Klaus Gesing : clarinette basse, saxophone soprano
01. Dance Without Answer (Gesing-Winstone) / 02. Cucurrucucu Paloma (Mendez-Winstone) / 03. High Places (Gesing-Winstone) / 04. Gust Da Essi Viva (Venier-Cantarutti) / 05. Ator Ator (Venier-trad) / 06. Live to Tell Music (Leonard-Madonna) / 07. It Might Be You (Grusin-Bergmann) / 08. Time Of No Reply (Nick Drake) / 09. San Diego Serenade (Tom Waits) / 10. A Breath Away (Towner-Winstone) / 11. Bein’Green (Joe Raposo) / 12. Slow Fox (Gesing-Winstone) / 13. Everybody’s Talking (Fred Neil) // Enregistré en Suisse en décembre 2012.
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