Yaron Herman, pianiste multi-vitaminé, adoubé par la critique, lauréat de nombreux prix, était en résidence à l’Amphi de l’Opéra de Lyon, la semaine dernière avec ses comparses, Matt Brewer (contrebasse) et Gerald Cleaver (batterie). L’un de ses invités, Kurt Rosenwinkel n’a pu venir, blessé dans l’incendie de son appartement. Il a été remplacé au pied levé par Rick Margitza qui s’en est plutôt bien sorti, ce qui en soi n’est pas étonnant.

Yaron Herman
Lyon, 15/05/2009

Si le premier set ne nous a que partiellement convaincu, on est plus aisément rentré dans le second qui, dans l’ensemble, nous a semblé plus riche et harmonieux, plus nuancé aussi. D’une manière générale, on ne peut que constater l’osmose qui règne au sein du trio. Yaron Herman nous a néanmoins paru, de temps à autre, imperceptiblement exubérant. Dans les morceaux plus posés, on a pu mieux goûter la qualité première de son talent d’improvisateur, la sincérité de ses prises de risque et l’émotion qu’il peut susciter chez l’auditeur quand il atteint son meilleur niveau. Nous avons apprécié que Rick Margitza s’insère avec justesse dans le trio. Lui aussi nous a séduit par sa capacité d’improvisation. Matt Brewer et le très concentré Gerald Cleaver font office de socle avec une précision remarquable mais quelquefois un peu froide.

Le jazz moderne possède avec Yaron Herman une étoile montante qui devrait aller vers toujours plus de musicalité. Nous souhaitons simplement qu’il rende accessible au commun des mortels les étendues cosmiques qui l’attendent. Histoire qu’on se sente un peu concerné. Mais bon, ce n’est pas de sa faute s’il nous arrive de ne rien ressentir de la passion musicale qui l’anime.


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