Concerto Grosso Ma Non Troppo

Ce samedi soir, c’est spécial au Triton. Impossible de compter exhaustivement les spectateurs-auditeurs. Non pas qu’il y en ait trop mais nombre d’entre eux sont invisibles quoique présents. Kouahh ? Une soirée spirite avec peut-être un remake de la « queue du chat » des Frères Jacques ? Du brouillard dans la venelle ? Un fumigène sportif dans la salle ? Rien de tout cela. Juste France Musique qui transmet en direct ou quasiment, le concert de ce soir dans son émission live Jazz Club, à savoir le Concerto Grosso, joué par :
le trio de Laurent DEHORS, sax et clarinettes, Antonin LEYMARIE, batterie et xylophone et Gérald CHEVILLON, sax basse et flûte, complété par des invités :

Matthew BOURNE au piano,
le quatuor de sax Habanera : Christian WIRTH au soprano, Sylvain MALEZIEUX, soprano et alto, Fabrizio MANCUSO, ténor et soprano, Gilles BRESSON, baryton.
Laurent Dehors
Laurent Dehors
Salle Genton, 14 05 2009

On a là un quartet de jazz et un quatuor classique, format dans la continuité d’autres aventures telles la réécriture des Quatre Saisons par Monniot et le programme A Sei VOCI de CHEVALIER avec les Gesualdo Variations, mais aussi un très rare quintet de saxophones couvrant une impressionnante tessiture ( basse à soprano ) et parfois, encore plus rare, un sextet de souffleurs à anche simple. En effet, Laurent DEHORS, outre son ténor et son soprano, souffle dans une clarinette contrebasse dont le son tout à fait surprenant oblige l’auditeur à encore plus d’attention et crée une ambiance particulière : le son est matière !!

Conçue comme un ensemble de pièces plus ou moins longues, le Concerto Grosso est très écrit et révèle l’incroyable virtuosité de ces loulous, tissant des liens subtils entre le jazz le plus free ( et là, Laurent DEHORS joue vraiment dehors ) et des architectures sonores contemporaines.

Alternant des phases « tous ensemble, tous ensemble » et des phases quartet de jazz, ce programme est passionnant. Chaque morceau monte en intensité avant le suivant et ainsi de suite. Et que dire de l’emballage final des morceaux à tempo high speed ? Un genre de sprint sans vainqueur parce qu’ils passent la ligne ensemble. C’est millimétré et ça nous laisse sur le cul ( oui oui ), comme suspendus et dans l’attente alors qu’il en ont terminé et échangent force signes de satisfaction.

> Photo :Yves Dorison / CultureJazz


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