Y’a de l’électricité dans l’air, accroche-toi à ton piolet !

Il arrive que la curiosité insatiable, la fréquentation assidue des concerts, les échanges gourmands ( « t’as écouté Machin ? » et « le nouveau projet de Truc, t’en penses quoi ? » ) se rassemblent dans un goulot d’étranglement où le plaisir d’être là encore-une-fois-un-soir-de-plus commence à se tarir. Trop de-plaisir tuerait-il le plaisir ?

Guillaume Perret et Jim Grandcamp, ici au Baiser Salé en 2010.
Photo © Christian Ducasse

Et soudain, un soir de juin, entre l’averse brutale et brève et le vent coulis de l’est parisien, en ce lieu où les musiques présentes sont à la fête, il se trouve que le public est très différent des autres soirs. Plein de jeunes ( allez, des trentenaires,... ) sont là et s’ajoutent aux quelques afficionados-addicted qui se rassemblent au premier rang. Et pour qui sont-ils là ?
Pour le groupe ELECTRIC EPIC de Guillaume PERRET. Déjà venu en mars, ce groupe a laissé un tel souvenir qu’une seconde couche s’est imposée. C’est ce soir !!

Electric epic, c’est, outre Guillaume PERRET au saxophone savamment bidouillé par des effets électroniques, Jim GRANDCAMP à la guitare, Philippe BUSSONNET à la guitare basse et Yoann SERRA à la batterie.

Quatre lascars méchamment burnés qui, l’air de rien, nous envoient dans les gencives, les oreilles et le plexus scolaire ( oui, scolaire ), une musique extra-ordinaire. Celle qui fait dire : « enfin un truc nouveau qui décoiffe même les chauves ».

Guillaume Perret
Photo © www.myspace.com/ guillaumeperret

C’est un mesclun goûteux de rock ( un gros son qui pousse ), de jazz d’aujourd’hui ( les broderies élégantes des chorus), de musiques répétitives ( des ostinati évidemment hypnotiques ), de clins d’œil aux seventies ( ahhh, les éléphants roses dans le sous-marin jaune ) qui mène à un groove saisissant. Ici, ça ne rigole pas : la mise en place des phrases est millimétrée, les nuances extrêmes ( t’es en haut du gros son qui montre ses muscles et pourvu que ça continue !! Bang, tu retombes sur ton cul au creux du creux de la vague avec un ridicule filet de son que tu crois presque que c’est un acouphène rien qu’à toi et que tu devrais consulter rapidement ), les variations de rythmes installent une sorte d’intranquille tranquillité ( ahhh, le binaire, y’a qu’ça d’vrai suivi d’une petite tournerie en forme de valse qui se transmute en une bizarre construction qui boite ), les soli tiennent la route, bords et milieu compris et pas un des quatre ne faiblit, les boucles ( the loops in english ) s’enroulent et se déroulent à l’envie. Juste une musique extra ordinaire. Voire inouïe. Ce quartet, son programme et sa prestation sont une découverte épastrouillante, un grand courant d’air frais qui laisse pantois devant la variété des possibles de ce qu’on appelle musique et amène de grands sourires de contentement aux visages des bienheureux de ce soir.

Évidemment, un détour par le site du leader s’impose : www.myspace.com/guillaumeperret

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> Guillaume PERRET & THE ELECTRIC EPIC - concert au Triton / Les Lilas (93) - samedi 19 juin 2010 dans le cadre des "Tritonales"

Guillaume Perret saxophone, effets électroniques / Jim Grandcamp guitare / Philippe Bussonnet basse / Yoann Serra batterie


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