• MARCUS STRICKLAND TRIO

> Le Périscope, 06 juillet 2010

  • Marcus Strickland - saxophones soprano & ténor,
  • Ben Williams - contrebasse,
  • E.J. Strickland - batterie

À 31 ans, Marcus Strickland fait partie du gotha jazz américain. Ses collaborations multiples avec Jeff Tain Watts, Roy Haynes, Kenny Garret, Pat Metheny ou Dave Douglas, entre autre, l’y ont installé. Son dernier disque en trio « Idiosyncrasis » affirme plus encore son talentueux rapport aux saxophones. C’est ce trio qu’il nous a été donné d’écouter au Périscope auquel nous rendons hommage en passant pour cette soirée d’exception. La concurrence de Jazz à Vienne, du Péristyle de l’Opéra, n’ont pas empêché le club d’être bondé. Normal me direz-vous, c’était à l’évidence le concert à ne pas manquer.

Marcus Strickland
Périscope, Lyon
05/07/2010

Sur scène, des compositions de Bjork, Stevie Wonder ou Jaco Pastorius sont convoquées comme autant d’évidences entre les pièces écrites par Marcus Strickland qui ne dédaigne pas cependant les standards ; sa version de Body and Soul avec un souffle d’une granularité et d’une fluidité websterienne alliée à une inventivité toute contemporaine fut un modèle d’équilibre. En prise avec le monde dans lequel il vit, il avoue sans ambages être influencé dans ses compositions par Gaudi et Picasso, par exemple. Son sens de la narration, l’urgence et la tendresse véhiculée par son jeu, sa capacité de transfiguration des œuvres empruntées, sa raucité autant que la finesse dont il sait faire preuve dans son phrasé, en font un musicien remarqué dans le paysage actuel du jazz. Généreux, lui et sa rythmique, flexible et créative dans le sillage du leader, n’ont mégoté ni sur la durée ni sur la sueur pour offrir à un auditoire rapidement conquis deux sets fiévreux. Ben Williams à la contrebasse et E.J. Strickland aux fûts ont été très sollicités, ce qui nous a permis de jouir pleinement de leur maîtrise technique, d’une part, et de leur lyrisme, d’autre part. Ce trio sax / contrebasse / batterie nous rappelle indubitablement que d’autres avant eux, et non des moindres, ont donné ses lettres de noblesse à ce type de trio. Marcus Strickland s’en inspire assurément mais conserve, prééminente, son authentique personnalité.

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