> Chorus, Lausanne, samedi 16 janvier 2011

Lavelle (Lavelle McKinnie Duggan pour les intimes) sort un nouveau disque, « Special  » sur le label suisse En Face. Elle en faisait la promotion deux soirs d’affilée (c’est rare) au Chorus de Lausanne en fin de semaine dernière. Sur scène, celle dont le père était guitariste de Nat King Cole, quand elle naquit, était accompagnée par les mêmes musiciens ou presque que sur le disque. Une brochette de luxe, Sangoma Everett derrière les fûts, Reggie Johnson à la contrebasse (sur le disque, Christophe Lincontang), Emil Spanyi au piano et Jacques Schwarz-Bart au ténor. Comme sur l’enregistrement, était présente avec ces messieurs rompus à toutes les situations Linda Josefowski, jeune flûtiste qui sut brillamment tirer son épingle du jeu sous le regard complice de Lavelle.

Lavelle, c’est un feu de joie, une espièglerie éruptive, une présence aussi véritable que son talent. Elle fait le show, oui, mais sans oublier l’essentiel : la musique. Qu’elle aborde les standards où les compositions originales du disque ne change en rien l’affaire : elle est toute musique et générosité, technique et vitalité, maîtrise vocale inébranlable. Avec elle, la musique est un échange et la scène le lieu du partage (la cène, le lieu des agapes ?) ; Elle sait donner à ses partenaires l’espace qui leur est nécessaire et tous en ont profité avec une joviale maestria en livrant quelques joutes colorées d’un swing puissant durant les deux sets. Jacques Schwarz-Bart a fait des interventions d’une inspirée et chaleureuse puissance, Sangoma Everett et Emil Spanyi ont joué au chat et à la souris avec une finesse hautement virtuose, Reggie Johnson a imposé l’essence du swing avec le flegme qu’on lui connait (on l’a tout de même vu sourire ! ) Quant à Linda Josefowski, elle a profité de la bienveillance de ses compagnons pour délivrer fort à propos des lignes mélodiques fortes en démontrant un grand sens du placement. Et le public me direz-vous ? Eh bien on ne le sent pas face aux musiciens, mais avec. Ils participent au festin sonore et amplifie l’empathie scénique à l’ensemble du club. Au final, on passe une fameuse soirée et on sort tardivement du club, régénéré. Rien d’intellectuel là-dedans certes, mais une énergie positive et communicative, du cœur et des tripes, pour célébrer un jazz qui claque des doigts et dissipe les bleus à l’âme.

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  • LAVELLE
Lavelle "Special"
En Face, 2011
  • Special
  • En Face 71110, 2011

Lavelle : vocal / Sangoma Everett : drums / Emil Spanyi : piano / Christophe Lincontang : double bass / Jacques Schwartz-Bart : sax / Matthieu Michel : fluegelhorn / Linda Josefowski : flute

1 Blue bolero / 2 Blue Monk / 3 Who can I turn to / 4 Napoli / 5 Jo and James / 6 I got it bad / 7 Special / 8 Dimension / Auburn prive / 10 My favorite things




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