Un documentaire en hommage au pianiste : à voir !

// Michel Petrucciani : un film de Michael Radford
France 1H42 mn
Sortie le 17 août 2011 //

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Michel Petrucciani : film de Michael Radford
Sortie : 17 août 2011

C’est "en" Avignon, quatre jours après sa sortie en salles, que nous avons pu voir le film que le réalisateur anglais Michael Radford a consacré au pianiste Michel Petrucciani, décédé en décembre 1999. Nous avions manqué les premières projections en avant-première et la copie presse en DVD que nous avons reçue était illisible... Il ne nous restait donc plus qu’à touver un lieu où ce film serait diffusé.

Heureusement, nous avons en France des cinémas associatifs et militants qui font bien leur boulot. C’est ainsi que nous avons découvert (enfin !) un lieu de culture très enviable : la Manutention, à Avignon. Juste derrière le Palais des Papes, ce vaste et robuste bâtiment est partagé entre le cinéma associatif Utopia (garanti sans 3D !), d’une part (4 salles avec une programmation remarquable) et l’AJMI d’autre part, les artisans du jazz en Avignon (cf. Jazz à La Tour, par exemple).

Voir ce film en ce lieu prenait un sens particulier. Le fief de la famille Petrucciani, c’est la ville d’Orange, un peu plus au nord. Dans ces contrées, le jeune Michel fit ses premières armes dans le jazz, dans la foulée de son père, le guitariste Tony Petrucciani.
Il fut ainsi à l’affiche de la première saison de l’AJMI, en 1978. Il n’avait alors que 15 ans.
Dans cette salle de l’Utopia nous avions déjà le sentiment d’être immergés dans l’histoire de ce personnage d’exception avant même que le film ne commence.

Il faut voir ce documentaire, d’abord pour rendre hommage à ce musicien si attachant, en noir et blanc, un ange (il jouait divinement par amour du jazz) un peu démon aussi (il ne s’embarrassait pas de principes, infidèle au gré de ses envies...). Michael Radford parvient à retracer en parallèle la vie de l’homme et du musicien sans lourdeurs, sans forcer le trait (on aurait pu craindre une insistance autour du handicap, ce n’est pas le cas...). Michel Petrucciani était un personnage hors-normes, un être désireux de vivre tout très vite... Son temps était compté et le film le montre bien.

Le réalisateur a collecté, assemblagé minutieusement un grand nombre de documents d’archives (photos, vidéos, films) de provenances très diverses que viennent compléter des interviews anciennes ou récentes. Une impressionnante moisson de témoignages la pluapart du temps chaleureux et souvent émouvants qui éclaire le mythe Petrucciani avec chaleur, affection, sincérité et franchise.

Michel Petrucciani apparaît ainsi comme une prodigieuse étoile filante qui compensait la souffrance par une immense envie de vivre et un profond amour du jazz qu’il n’a jamais trahi.

On pourra regretter qu’il n’y ait pas quelques séquences musicales un peu plus longues. Il faudra retourner aux nombreux enregistrements du pianiste pour cela. Le film présente cependant des morceaux de choix qui donnent bien la mesure du talent de Michel Petrucciani.

Il est dommage, surtout, de devoir attendre le générique de fin pour retrouver les noms des acteurs du jazz qui prennent la parole dans le film. Rendre hommage à Michel Petrucciani, c’est aussi citer ceux qui l’ont accompagné, soutenu, protégé, observé, conseillé au cours d’une vie aussi courte qu’intense. Le montage permet souvent de le déduire mais pourquoi ne pas avoir mentionné discrètement leur nom par incrustation, dans le film ? Aldo Romano, Lee Konitz, Joe Lovano, Jean-Jacques Pussiau, son père Tony, son frère Louis, son fils pour ne citer qu’eux, méritaient bien cet égard.

Ce film est encore sur les écrans, ne le manquez pas. C’est sans doute le meilleur moyen de faire durer son exploitation en salles et d’amener ainsi un public nombreux à s’intéresser autant à la vie d’un homme qu’à la vie du jazz, à travers lui.

> La bande-annonce :

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> Souvenir, souvenir...

Michel Petrucciani - Mike Zwerin - Louis Petrucciani - Aldo Romano : "Flash"
30cm vinyle - 1980

Flash

Sur le label Bingow Records.

Au tout début des années 80, on avait entendu parler de ce jeune pianiste prodige qui faisait des étincelles dans les festivals du sud de la France.
"Flash" fut (à notre connaissance) le premier disque 30cm qui permit de découvrir Michel Petrucciani dans un quartet où il faisait forte impression aux côtés du trompettiste Mike Zwerin, acteur et observateur du jazz installé en France qui savait flairer les nouveaux talents. Louis Petrucciani tenait la contrebasse auprès de son jeune frère et Aldo Romano était là. Il allait être très présent au début de la carrière du pianiste...

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> Lien :