Hommage à SHIRLEY HORN

> le 23 mars au Théâtre des Feuillants - Dijon (21).

Hommage : Here’s to you. Songs for Shirley HORN.

Térez Montcalm aime la France, elle y vient à peu près 5 fois par an.
Cette fois-ci, sa tournée d’un mois s’est déroulée d’abord en Allemagne, en Autriche, en Suisse puis enfin en France avec 13 concerts sur les 17 organisés par la tournée. L’avant dernier avait lieu à Dijon avant Élancourt, le 31 mars.

Ce soir là, la chanteuse, compositrice, interprète et guitariste québécoise se présente décontractée, guitare à la main, sur une scène des Feuillants discrètement éclairée en bleu. Elle est entourée de quatre musiciens, deux fidèles jazzmen français qui l’accompagnent souvent sur l’hexagone, Pierre de Bethmann au piano, Christophe Wallemme à la contrebasse, du guitariste québécois Jean-Sébastien Williams et du batteur Steve Williams, 27 années de percussions, s’il vous plait, au service de la Diva Shirley Horn, partie au pays des étoiles en 2005.

Térez MONTCALM à Dijon - 23 mars 2012
Térez MONTCALM à Dijon - 23 mars 2012
© Jacques Revon

De belles ballades sont au programme de la native de Montréal, quoi de plus normal pour un hommage à Shirley Horn !
De là haut, Shirley savoure sans doute cette voix très particulière qu’elle entend ce soir, avec ce « grain » sur les cordes vocales qui vibrent et dont le timbre vous envoûte.
C’est à l’age de 8 ans que la québécoise a commencé à chanter, ses parents aimaient eux aussi le jazz. C’est un peu plus tard qu’elle s’amourache d’une guitare qui aujourd’hui ne la quitte plus.
Ce soir elle alterne. Térez marie sa voix aux autres instruments et lorsqu’elle le décide c’est la communion avec son instrument qu’elle tient en bandoulière. Avec cette dame, les musiciens sont complices, regards malicieux, sourires, on sent que ça complote pas mal, musicalement parlant. Il faut dire aussi que du côté de Pierre et Christophe on joue depuis très longtemps ensemble, en particulier dans « Prysm » ….

Pierre de Bethmann, Christophe Wallemme et Steve Williams à Dijon le 23 mars 2012.
Pierre de Bethmann, Christophe Wallemme et Steve Williams à Dijon le 23 mars 2012.
© Jacques Revon

Steve Williams apporte, lui, toute l’expérience d’un fin percussionniste et en plus le souvenir d’une Shirley toujours présente à ses yeux là haut quelque part dans cette lumière bleue. Steve ou la finesse des gestes, le sourire aux lèvres, la souplesse de ses balais qui caressent avec tendresse la peau d’une belle caisse claire. Steve a accompagné 27 années durant Shirley Horn et pour lui, grâce à Térez l’aventure continue.
Jean-Sébastien Williams (tiens, c’est le même patronyme !) peut être pas un hasard ?) s’exprime pleinement, ses doigts construisent sur sa guitare des accords jazz comme on les aime, ça sonne ballade, ça vous prend aux corps et ça vous emmène….
Térez s’amuse avec sa voix, elle recherche le juste timbre, pose les mots, écoute ses musiciens, les attend,epart avec eux puis rentre en totale harmonie, c’est (osons le terme !) parfois l’extase.
La Dame de Montréal adore les ballades, ça crève les yeux et quel travail de sa voix. Térez n’oublie pas d’équilibrer son récital d’un swing chaud comme « Rules of the road  ».

On ne pourra pas oublier son interprétation de « If you love me » ou « Je n’attendais que toi  » chanson écrite par Charles Aznavour pour la très grande Dame en noir Édith Piaf.
Térez chante cette chanson d’abord en anglais puis termine en français, pas de jaloux pour la québécoise. Le talent de l’interprète parvient même au paroxysme lors de la fin du concert, au moment du rappel où la chanteuse nous donne « C’est extra » une version de la superbe chanson de Léo Ferré. Ce soir, à Dijon, elle est chantée par une belle femme libre et québécoise.

C. Wallemme, Térez Montcalm, Jean-Sébastien Williams à Dijon le 23 mars 2011
C. Wallemme, Térez Montcalm, Jean-Sébastien Williams à Dijon le 23 mars 2011
© Jacques Revon

La salle est pleine, le public applaudit, en redemande. 90 minutes viennent de passer très vite on serait bien resté allez, encore un petit quart d’heure mais après le salut des artistes Térez Montcalm ne change rien, elle a construit son concert ainsi, pas question d’en rajouter ni de rallonger. C’est le moment de se quitter.
Avant de partir, la Dame québécoise n’oublie pas non plus de venir signer quelques autographes sur son dernier CD enregistré en hommage à Shirley Horn. À cet instant, c’est pour ceux qui le souhaitent le moment d’échanger quelques mots. En prime, Térez répond avec l’accent de son pays, accent aussi délicieux que le concert qu’elle vient de donner aux dijonnais un 23 mars 2012.

Alors, que demander de plus ?

< Photos © Jacques Revon pour CultureJazz.fr >

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