Le jazz... comme un vrai sport, peu banal !

A 50 ans, le guitariste Laurent STOUTZER conçoit de pratiquer sa musique comme un vrai sport... Il faut dire que ce musicien autodidacte a de bonnes raisons pour cela. L’entraînement il connaît.
C’est un ancien champion de hockey sur glace. Tout s’explique.
Sélectionné en équipe de France junior en 1978, Champion de France avec l’équipe de Gap en 1979 et 1980, il mettra finalement un terme à sa carrière de sportif de haut niveau en 1981 pour, devinez quoi, se consacrer définitivement à la musique et à la guitare.

Laurent Stoutzer à Dijon le 3 mai 2012.
Laurent Stoutzer à Dijon le 3 mai 2012.
© Jacques Revon

C’est dès l’age de 15 ans que Laurent écoute en boucle ses musiciens favoris : Neil Young, Cat Stevens, les Beatles... Mais surtout John McLaughin qui déclenchera chez lui une immense envie de pratiquer la guitare en professionnel.
Plus tard, il découvre le be-bop puis devient un interprète passionné de bossa-nova, nous sommes en 1984 et 1985.
À cette époque il en oublie même de jouer autre chose. La Bossa : c’est son monde, sa spécialité. Il accompagne chanteurs et autres musiciens. Mais un jour, le guitariste sportif décide de pratiquer d’autres disciplines, de prendre d’autres directions, ce seront donc les voies du rock puis celles qui le mèneront au jazz contemporain, sa décision est prise.

Laurent Stoutzer Quartet à Dijon le 3 mai 2012.
Laurent Stoutzer Quartet à Dijon le 3 mai 2012.
© Jacques Revon

Depuis, la musique il la pratique sur scène comme un sport. Physiquement ça se voit, il suffit de l’observer habillé en sportif, pantalon et chaussures de sport.
L’athlète se déhanche, se courbe, avance, recule, respire, souffle. Avant le concert, pour maîtriser son stress il enchaîne une série d’assouplissements.
"Pour moi", dit-il, "la musique se pratique en vraie stratégie comme un Sport avec un grand S" et de poursuivre, avec un "Style", celui-ci peut être "Souple, Simple, Sidéral, Syncopé", on peut jouer collectif mais aussi en "Solo" parfois "Seul" on ne doit surtout pas "Séduire" on se doit de rester "Soi-même, Sérieux" quand bien même on se présente en "Sideman".
Pour ce quinquagénaire en pleine forme, la musique est approchée et pratiquée comme une "Science" : les mathématiques.
Les Structures de ses compositions atonales ou modales en sont d’ailleurs un exemple.
Des musiques très originales dont il souhaite qu’elles fassent fonctionner l’imaginaire de celles et ceux qui viennent l’écouter et les conduisent petit à petit vers l’extase… tout un programme.

Laurent Stoutzer Quartet à Dijon le 3 mai 2012.
Laurent Stoutzer Quartet à Dijon le 3 mai 2012.
© Jacques Revon

Depuis 10 ans donc, Laurent dirige son quartet. Bruno Angelini au piano, Arnault Cuisinier à la contrebasse et Luc Isenmann à la batterie, tout cela en capitaine d’équipe mais franchement pas aussi souvent qu’il le souhaiterait d’ailleurs cela se ressent parfois dans certains enchaînements. En sport, les phases de jeu travaillées dans un entraînement intensif n’aboutissent que dans la compétition. Il faut jouer, jouer et jouer encore. En musique il faut aussi beaucoup jouer ensemble pour trouver l’osmose.

Laurent Stoutzer à Dijon le 3 mai 2012.
Laurent Stoutzer à Dijon le 3 mai 2012.
© Jacques Revon

Entre les concerts, Laurent STOUTZER écrit, compose et pratique toujours le hockey en roller dans un club à Strasbourg où il est licencié.
Sa philosophie : l’esprit, le corps, sa musique et le sport ne font qu’un.


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