Là et nulle part ailleurs...

Le seul endroit au monde où l’on peut aller acheter son pain en passant par la rue Ernst Reisjeger, la place Nicole Michell puis la place Philip Catherine, la rue Gérard Pansanel, la rue Didier Lockwod, la place Paolo Fresu et la rue Nils Petter Molvaer, c’est à Junas, cette commune du Gard qui a offert l’espace du village aux patronymes de musiciens du jazz d’aujourd’hui. Du 1er janvier au 31 décembre, le jazz irrigue donc les rues de la bourgade : des noms et des photos qui donnent un sens particulier au cheminement et réveillent des souvenirs en complément des appellations "officielles" des voies. Ainsi, Daniel Humair et Archie Shepp se partagent chacun une partie de la Place de l’Avenir (c’est prometteur !). On notera que la Rue du Four n’a pas été attribuée... pour ne vexer personne sans doute.
Tous ces musiciens ont, en 20 ans de festival estival et d’actions au long cours au fil des mois, noué des liens éphémères ou plus profonds avec Junas.

Cliquez sur les images encadrées pour voir le diaporama !

Nous étions là en 2010 (lire ici) et c’est avec bonheur que nous avons retrouvé cette chaleur du Gard qui s’accumule dans les pierres antiques des anciennes carrières (cadre magique des concerts du soir) ou dont on se protège à peine dans le temple où se déroulent les concerts de fin d’après-midi. En trois ans, cet édifice animé par une communauté protestante dynamique et ouverte aux actions culturelles s’est refait une beauté puisque les travaux de rénovation intérieure ont permis à Daniel Humair, plasticien autant que batteur, d’effectuer selon ses propres termes "quelques travaux dans la commune" : on lui a confié la réalisation des vitraux... Mais nous allons vous en dire un peu plus par ailleurs (à lire ici)...

Nous avons retrouvé également cet esprit qui anime toute une équipe multi-générationnelle. Jazz à Junas, c’est l’affaire d’une partie de la population très impliquée (plus d’une centaine de bénévoles) soit le dixième de la population de la commune. Ici personne n’ignore que ce festival est un des moteurs essentiels d’une vie locale qui accorde une grande importance aux actions collectives et aux symboles (statue de la démocratie devant la mairie, kiosque de pierre unissant les valeurs et les cultures des cinq continents...). C’est l’idée de rencontre qui porte le festival bien au delà d’actions de diffusion sans lendemain. Des rencontres artistiques et humaines qui visent à l’enrichissement culturel de tous. Ainsi, chaque année, le Languedoc-Roussillon rencontre un pays (le la Lituanie à l’Italie, de l’Angleterre à la Hongrie) ou une métropole du jazz (New-York, Chicago, La Nouvelle-Orléans) entre concerts et créations. Le 20ème festival se voulait être un récapitulatif partiel des rencontres passées avant d’aborder une décennie nouvelle.

Au fil des rues et des concerts, nous allons nous laisser porter par le souvenir encore intense de cinq jours de festival, du mardi 16 juillet au samedi 20.
Nous étions à Avignon le 13 pour les "Têtes de Jazz" et nous n’avons pu écouter le guitariste languedocien Gérard Pansanel en duo avec son ami de longue date, le pianiste-accordéoniste sarde Antonello Salis ni assister à l’inauguration officielle des vitraux du temple avec Daniel Humair.

.::Thierry Giard: :.

  Les concerts du temple à 18 heures

Il a fait chaud à Junas du 16 au 20 juillet pendant cette semaine de festival et le concert quotidien à 18 heures dans la fraîcheur relative du temple était un rendez-vous incontournable.

D’autant que les formations choisies pour cette 20 ème édition de Jazz à Junas, duos ou trios , ont chacune apporté leur dose de poésie et habité le lieu avec un brin de magie.
Une dose de jazz plus ou moins évidente aussi mais dans tous les cas, un esprit libre qui en fait le caractère particulier.

> 16 juillet

John Taylor à Junas, juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard
Stéphane Kerecki à Junas, juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard

Si "Rencontre" est le mot clé de ce festival, il a pris tout son sens ce 16 juillet avec le duo Stéphane Kerecki, contrebasse et John Taylor, piano. Nous étions sans cesse interloqués par le dialogue entre le jeu très prégnant aux formes rondes et chaudes de John Taylor et celui de Stéphane Kerecki qui marie fougue et mesure.
Les cigales, cymbalant par les portes ouvertes, les accompagnaient. Leur musique colorée tissait des liens avec les éclats rouges, bleus, jaunes que le soleil dessinait sur la pierre blanche en traversant les vitraux créés par Daniel Humair.

Arnaud Méthivier à Junas, juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard
Otto Lechner à Junas, juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard

> 17 juillet

Le 17 juillet, avec les deux accordéonistes Arnaud Méthivier et Otto Lechner, ce fut une expérience qui fleurait la spiritualité. Les deux musiciens recueillis, placés au cœur du public, imposaient d’entrée de jeu par leur seule personnalité, une atmosphère particulière et polarisaient les regards et l’écoute.
Un lien subtil semblait tendu entre Arnaud Méthivier, sorte de Pierrot Lunaire et Otto Lechner, compagnon mal voyant.
Souffles accordés, improvisations lancinantes.
Les éventails des dames papillonnaient au rythme répétitif des accordéons haletants.
Le ciel s’était obscurci annonçant un orage. Les couleurs des vitraux s’étaient éteintes.
Le tonnerre a pris son solo et ses roulements grondant au loin ajoutaient une part de symbole à cette musique insolite.
Bercé, yeux fermés, souffle retenu, on se laissait envahir par les dialogues psalmodiés des musiciens.
Quand les soufflets ont lâché leurs derniers soupirs, terminant par un pas de danse étourdissant à la limite de la transe, Arnaud Méthivier et Otto Lechner avaient envoûté le public. Pénétré par cette musique pénétrante.
Le temple fut à nouveau inondé de lumière.
L’orage s’en était allé.

> 18 juillet

Kalman Olah à Junas, juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard
Gabor Winand à Junas, juillet 2013.
© Thierry Giard
© Thierry Giard

Le lendemain, 18 juillet, deux musiciens hongrois , le pianiste Kalman Oláh et le chanteur Gabor Winand ont conquis le public avec une musique qui chante et enchante. Tous deux, mêlant aux belles mélodies des accents plus contrastés et complexes, ont apporté une très jolie touche d’émotion. On regrettera que Gabor Winand n’ait pas disposé d’une sonorisation plus fine et précise en lieu et place d’un amplificateur qui ne restituait pas les nuances de sa voix (écoutez ses disques !).

> 19 juillet

Le 19 juillet, c’est un trio lituanien qui a apporté l’âme de son pays dans le temple. Petras Vysniauskas, saxophone soprano, Dominik Vysniauskas , trompette et Veronika Povilioniene, chanteuse traditionnelle, nous ont conté en musique des histoires de chez eux avec humour et malice. Avec des sons originaux et créatifs, les souffleurs jouaient sans cesse sur l’effet de surprise.
Nul besoin de comprendre le lituanien pour être passionné par ses récits, Veronika, conteuse dont la voix et la présence sont si expressives, a fait fonctionner notre imaginaire à plein régime, soutenu par les rayons de soleil chatoyants qui dansaient sur nos visages en traversant les vitraux.

> 20 juillet

David Eskenazy à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Griffaut Clément (D. Eskenazy Trio) à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Frédéric Jean (D. Eskenazy Trio) à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

Pour le dernier concert au temple de cette édition, du jazz, que diable ! Et lequel ! David Eskenazy trio a littéralement soulevé le public au sens propre. Trois jeunes musiciens talentueux originaires du Languedoc-Roussillon. David Eskenazy, contrebasse, Clément Griffaut, piano, Frédéric Jean, batterie. Nous avions remarqué le récent album du contrebassiste avec deux autres complices, "From the Ancient World" (décembre 2012) et le concert nous a permis de mieux comprendre comment fonctionne ce trio, à base d’une musique à l’écriture raffinée, dans une forme concertante proche de la musique de chambre, pas bien loin de Fauré, Bartok, Stravinsky mais libre dans l’esprit, comme le jazz. Une formation qui maîtrise "l’art du trio" avec une vraie personnalité.

Il faut souligner que ces concerts au temple, tous d’une grande qualité musicale, sont gratuits.

Bancs et chaises sont très vite occupés et on y rencontre beaucoup de junassols qui vivent au rythme du festival depuis deux décennies et qui accueillent les touristes amateurs de jazz avec beaucoup de sympathie. Un petit verre de rosé ou de blanc bien frais du pays est offert à la sortie, sur le perron du temple. Tout simplement.
En fait, à Junas, tout paraît simple, on ne se pose pas de questions, il n’y a pas dix concerts en même temps, il n’y en a qu’un et on prend le temps de savourer le menu qu’on nous propose. C’est reposant pour le festivalier et peut-être aussi bon que l’over-dose pour favoriser l’acculturation du public en matière de jazz.

.::Denise Giard: :.

  Dans les anciennes carrières à 21 heures

> 16 juillet

Le quartet de Jan Garbarek était seul au programme du mardi soir, ce qui lui a laissé toute latitude pour jouer plus de deux heures... Un bon point ! Enfin, jouer est un bien grand mot dans son cas tant sa musique est la récitation d’une esthétique rabâchée qui a fait son temps (et sa renommée... ainsi que celle du label ECM !). Un spectateur avisé émettait un avis que nous partageons : "convenu !". C’est une façon de qualifier une prestation qui accumule les clichés d’un jazz d’un autre temps qui a perdu son âme. La plaque de Jan Garbarek figure sur le Chemin du Bon Temps et indique les anciennes carrières. Une voie de garage pour un musicien qui brilla jadis et qu’un Trilok Gurtu grincheux et fatigué n’aura pas réveillé.

Jan Garbarek à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Youri Daniel et Jan Garbarek à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
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Trilok Gurtu à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

> 17 juillet

Airelle Besson et Joël Allouche à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Gabrielle Koehlhoeffer à junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

Le batteur languedocien Joël Allouche a aussi sa rue à Junas, au cœur du village. Normal pour un homme qui aime la jazz et qui n’aura jamais cherché à jouer les stars, se consacrant au travail de fond sur son territoire. Cet ancien parrain de Jazz à Junas voue une admiration profonde à Tony Williams (1945-1997), batteur génial (avec Miles Davis par exemple et leader ensuite) mais aussi compositeur subtil et inventif un peu trop oublié si on excepte quelques thèmes plus connus comme Pee Wee ou Sister Cheryl. Avec son quintette, J. Allouche remet en lumière ces compositions et bien d’autres dans une formule instrumentale qui associe des musiciens d’expérience (Airelle Besson, trompette, et et Pierre-Olivier Govin au saxophone alto) et, découvertes du jour, le pianiste Rémi Ploton au style économe et inspiré et la remarquable contrebassiste Gabrielle Koehlhoeffer. Une superbe musique réinventée avec chaleur et inventivité par un quintet très soudé. Une réussite.

Venait ensuite le nouveau quintette réuni par le bassiste et compositeur Steve Swallow. Nous l’attendions après la publication en juin d’un disque remarquable de finesse ("Into The Woodwork" - Watt-ECM) et le concert a répondu à nos attentes. Bien enraciné dans le territoire du jazz qu’il veut perpétuer et régénérer, Steve Swallow écrit des thèmes qui équilibrent parfaitement mélodie et développements improvisés. Avec l’étroite complicité de Carla Bley, revenue à l’orgue Hammond, ils tissent leur musique du bout des doigts, se laissent bousculer par l’inventivité rythmique de Jorge Rossy (impressionnant d’efficacité) et se délectent des développements mélodiques toujours inspirés de Chris Cheek (saxophone ténor) et Steve Cardenas, guitariste des plus brillants.
Un moment rare de musique pleine de vie et... d’humour, subtile et sensible. Du grand art !

Carla Bley & Steve Swallow à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
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Chris Cheek à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

> 18 juillet

Le jeudi 18, la soirée fut contrastée et ne manqua pas de susciter des réactions divergentes. Le violoncelliste hollandais Ernst Reijseger (Rue du Levant dans le village !) et un de ses compagnons de route habituels, le chanteur-musicien sénégalais d’Amsterdam, Mola Sylla, retrouvaient le chœur sarde Cuncordu E Tenore de Orosei pour une recréation "live" de musiques écrites pour deux films de Werner Herzog. On notera la volonté d’apprivoiser le temps et l’espace en liant les chants anciens de Sardaigne, les mélopées africaines par la magie du violoncelle aventureux de E. Reijseger (de Bach au free) à travers les déplacements des uns et des autres dans l’amphithéâtre grandiose des carrières. Totalement inclassable, cette musique est une invitation au voyage qui défie toutes les étiquettes : ni jazz, ni world-music, ni classique...

Contraste encore avec le nouveau groupe réuni par Tigran Hamasyan. Le pianiste n’a pas oublié que Jazz à Junas fut le premier festival français à l’inviter en 2001 (il a la Rue des Cantonnades dans Junas). Désormais, arborant une barbe et un look d’ayatollah new-age, il continue à chercher sa voie entre jazz, musiques "urbaines" et rock. Il déborde d’énergie, déversant des torrents de notes sur ses claviers, donnant de la voix jusqu’à se mélanger dans ses micros, laissant peu de place à ses compagnons qui semblent un peu hors-jeu dans le rôle d’accompagnateurs du leader en plein délire exploratoire. Nate Wood bétonne le soubassement rythmique et le bassiste envoie les watts, écrasant du même coup la voix de Areni Agrabian et le saxophone de Ben Wendel. Vous l’aurez compris, si on excepte un rappel acceptable en trio, ce concert nous aura quelque peu agacé : une émotion comme une autre.

Un manque d’enthousiasme bien vite compensé par une avant-dernière soirée de grande classe, le 19 juillet.

> 19 juillet

Réunis, Bojan Z et Paolo Fresu forment bien plus qu’une association de talents reconnus. C’est un vrai duo complice et inventif, joyeux et sérieux cependant. Ces deux-là jouent dans la division d’élite. Un set gagnant qui permet de savourer à la nuit tombante les claviers de l’un et la trompette (et le bugle) de l’autre dans une joute courtoise de gentlemen du jazz. Une musique naturellement belle à base de compositions de l’un et de l’autre. Un régal.

Bojan Zulfikarpasic à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Bojan Zulfikarpasic & Paolo Fresu à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Paolo Fresu à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

Le public est connaisseur et, dans la fréquentation exceptionnelle de ce 20ème festival, cette soirée du vendredi aura connu un succès record. À 70 ans, le belge Philip Catherine est une star du jazz (presque malgré lui !) qui comble de bonheur son auditoire. Si on retrouve à ses côtés le fidèle Philippe Aerts, contrebassiste au jeu sûr et efficace, le guitariste fait confiance aux jeunes : le pianiste compositeur de quelques thèmes joués ce soir-là, Nicola Andrioli et le batteur fin rythmicien et coloriste Antoine Pierre.
Un concert qui vous emmène dans une magnifique balade dans le jazz à travers les rues du jazz, avenues ombragées (les compositions de Cole Porter) ou chemins tortueux (compositions du leader ou de Nicola Andrioli), chez le guitariste qui nous invite à déguster avec humour ses 7 sortes de thés (Seven Teas ! pour la santé du sexagénaire !), pour terminer sur la plage de Sète avec, en remerciement à Brassens, une version lumineuse de "Je m’suis fait tout p’tit". Merci Philip !

> 20 juillet

La dernière soirée de cette vingtième édition, le 20 juillet, a proposé un chaud-froid étonnant avec effet courant d’air pour échelonner le départ du public. Un bon moyen d’éviter de piétiner et de limiter les embouteillages !

Émile Parisien, Daniel Humair, Vincent Peirani, Jérôme Regard à Junas, juillet 2013.
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

Pour le chaud, on peut faire confiance à l’actuel quartet de Daniel Humair qui, sous une saveur annoncée aigre-douce (Sweet & Sour, magnifique disque !) dégage des notes particulièrement épicées ! Nous avons beaucoup écrit pour vanter les mérites jamais contredits de ce quartet depuis un de ses premiers concerts à La Tour d’Aigues (août 2011) avec, alors, Jean-Paul Celea à la contrebasse jusqu’à cette version où Jérôme Regard confirme en concert comme dans le disque qu’il a vraiment sa place dans un tel contexte en contrebassiste précis, attentif, déjouant les moindres feintes d’un leader qui semble s’amuser sans relâche. La complicité entre Émile Parisien et Vincent Peirani est exemplaire dans ce contexte autant que dans leurs concerts en duo (lire ici). Débuté d’un seul souffle par un enchaînement de thèmes de François Jeanneau, Joachim Kühn, de Vincent Peirani et de... Daniel Humair, ce concert a fait une belle place aux compositions de l’accordéoniste et en particulier à cette magnifique valse folle intitulée "7A3". Un quartet incontournable. Il était naturel qu’il figure dans ce programme l’année inaugurale des vitraux du temple réalisés par le batteur-peintre.

Changement de décor en second partie.
La scène est transformé en laboratoire d’informatique musicale pour le trio de Jon Hassell. Chacun installé à son bureau occupé par les réglages des machines en ne se souciant nullement du public. Seul le bassiste, debout, semble animé par une petite étincelle de vie. C’est tout juste si on distingue la trompette du leader caché derrière son écran de contrôle tout comme le guitariste. Lumière froide, musique de congélateur pour musiciens dépourvus d’humanité. À gauche, sur deux chaises comme dans une salle d’attente, le violoniste Kheir Eddine M’Kachice et le trompettiste Paolo Fresu attendent les signes furtifs de "docteur Hassell" pour oser (?) intervenir. On nage en pleine musique fiction au clair de lune et petit à petit les chaises se vident... Étrange manière de conclure même si cette musique ne manque pas de qualités esthétiques. Ce n’est évidemment pas une musique de scène. Refermons le congélateur...

Arnaud Méthivier à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun
Arnaud Méthivier à Junas, juillet 2013
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

Heureusement, pendant la pause lors des trois dernières soirées, le festival aura offert un beau moment de pure poésie visuelle et musicale avec l’accordéoniste Arnaud Méthivier déroulant le long ruban de ses mélopées entêtantes suspendu à un ballon captif que les Plasticiens Volants faisaient naviguer dans la nuit junassole au-dessus des carrières, frôlant les spectateurs ou posant cet étrange Pierrot Lunaire tout là-haut au sommet de la haute lame de rocher qui surplombe le site. Un beau cadeau et sans aucun doute un souvenir magique.

.::Thierry Giard: :.

  Cerises sur le gâteau :

Dans la journée du 20 juillet, une balade dans la garrigue junassole permettait d’aller à la découverte du patrimoine local, des moulins et des capitelles, ces abris en pierre, équivalents locaux des bories du Luberon. Avec de la musique, bien sûr (Arnaud Méthivier et le trio de Petras Vysniauskas) un repas champêtre autour d’une délicieuse paëlla réalisée par des bénévoles du village et un spectacle très poétique alliant art du cirque et musique acoustique et électronique ("Entre les lignes").

Arnaud Méthivier devant une capitelle, Junas, 20 juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard
Petras et Dominik Vysniauskas, ancien moulin de Junas, 20 juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard
"Entre les lignes", Jazz à Junas, 20 juillet 2013
© Thierry Giard
© Thierry Giard

Pour mieux comprendre et connaître l’aventure exemplaire de Jazz à Junas : un DVD !

Jazz à Junas, 20 ans de festival
DVD - Edition Jazz à Junas
Jazz à Junas : 20 ans de festival

> DVD - (64 min + 31 mn) avec livret illustré - à commander par courriel à jazzajunas@orange.fr / Association Jazz à Junas - 1, rue de la Mairie - 30250 JUNAS - tél 04 66 80 30 27

Deux films :

  • "À l’écoute des pierres" (64 mn), réalisation Guy Lochard et Edmond Zimmermann... Moments forts de nombreux concerts, interviews...
  • "Au rythme du collectif" (31 mn), réalisation Guy Lochard et Edmond Zimmermann... pour mieux comprendres les rouages de cette belle aventure humaine et artistique.

Nous tenons à remercier tout particulièrement Florence Ducommun, auteure de nombreuses photos dans ce long article !

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