Pour le meilleur et pour le swing !

Du 26 au 29 mars, le batteur caennais Jean-Benoît Culot pourra concrétiser un de ses rêves : (re)jouer avec le saxophoniste Dave Liebman des standards de Broadway et des compositions de Charles Mingus. Ce projet intitulé tout naturellement "From Broadway to Mingus" sera présenté en Basse-Normandie (Lisieux, Coutances et Caen) mais aussi au Sunset, rue des Lombards à Paris, un lieu qu’affectionnent ces musiciens.

Jean-Benoît Culot
© Stéphane Barthod

Il nous a semblé important de profiter de l’occasion pour parler de jazz avec Jean-Benoît Culot, batteur fou de swing toujours à la recherche de relations humaines au-delà de la musique.
Dans les messages réguliers qu’il adresse à tous ceux qui figurent dans sa mailing list pour annoncer ses nombreux concerts en toutes sortes de lieux, on retrouve souvent son leitmotiv, sa petite formule magique : "Pour le meilleur et pour le swing !".
Une certaine recette du bonheur ?

  Batteur de jazz

« Je suis un batteur de jazz. On me traite d’agitateur et c’est pas tout à fait faux. ».
Rien de surprenant jusqu’alors pour ceux qui connaissent ce musicien qui veut avant tout jouer, jouer, jouer.« J’ai plein de groupes et je n’arrête pas une seconde, c’est vrai.  ».
Une boulimie de musique qui est aussi un besoin profond de rencontres : « Je me considère surtout comme quelqu’un qui (r)assemble des gens qui vont bien ensemble pour essayer de faire la meilleure équipe possible, un peu à la manière d’Art Blakey. Je n’ai évidemment pas son génie ni celui de Miles Davis. Ce sont des leaders qui ont su réunir des équipes incroyables.  »
S’il aime jouer avec des musiciens d’expérience (comme Dave Liebman, on va y revenir), il vit aussi de belles expériences de groupes avec des musiciens peu connus voire inconnus.
« Je suis un batteur bas-normand et, dans ce contexte, j’essaie justement de réunir des affinités. Ça passe d’abord par le côté humain au service de la musique qui me plaît. »

  La musique

Et justement, aujourd’hui, c’est quoi, "la musique qui lui plaît" ?

« J’ai joué pas mal de musiques ». Comme beaucoup de musiciens de sa génération, il a commencé plutôt par le rock jusqu’à la révélation du jazz à la Grande Parade de Nice en 1979.
« J’ai commencé le jazz avec le guitariste tant regretté Dominique Voquer (disparu en 2010) et le saxophoniste américain Tony Pagano arrivé à Caen au début des années 80. Pour nous, il n’y avait pas 36 sortes de jazz. On ne se posait pas vraiment de questions sur ce qu’on jouait... Je suis allé un peu à Paris et là, je me suis rendu compte qu’il fallait avoir un gros niveau : le jazz c’était sérieux !
J’ai beaucoup écouté les américains jouer : j’ai vu Art Taylor en 88 avec Jackie McLean
 ». Il dira un jour que ce concert a été "la claque de sa vie".
Plus tard, comme de nombreux musiciens, il a fait son voyage "initiatique" à Boston aux USA : « Je me suis rendu compte que ces musiciens n’étaient pas tombés dans la même marmite que nous !  ».

Tiraillé entre la passion du jazz et l’envie faire "autre chose", Jean-Benoît Culot allait régulièrement à Paris pour des gigs en club. À Caen, il travaillait plutôt une musique aux couleurs ethno-jazz, parfois free, souvent modale avec le trio Ifriqya (Martial Pardo, piano et Rénald Fleury, contrebasse) puis Eniotna et l’ensemble de percussions Papaq.
«  On a essayé de faire quelque chose de plus personnel, c’était vachement bien. On répétait beaucoup, on a pas mal joué aussi. Nous étions des "musiciens régionaux" avec l’avantage de pouvoir se voir toutes les semaines. J’ai ainsi joué pas mal de musiques moins ancrées dans la tradition du jazz, colorées, percussives. C’était très intéressant. ».

Une bascule s’opère cependant au milieu des années 90 : l’appel du swing était le plus fort !
« J’ai arrêté de jouer cette musique qui ne me correspondait plus. C’était une musique aboutie, très difficile surtout qu’à la fin avec Eniotna ce n’était que de l’improvisation, du free total. Commencer un concert à partir de rien du tout pour moi, psychologiquement, c’était difficile. Alors je suis reparti sur des terrains plus swing où il y avait une pulsation. »

Le trio Dox + Gael Horellou à Saint-Lô le 14 novembre 2007.
B. Lambert, N. Leneveu, J-B Culot, G. Horellou - Photo © Christian Ducasse

C’est quoi le swing, en 2014 ?

« Pour moi, le swing, c’est le "smile" ! C’est sourire, c’est positif ! Si on va plus loin dans ma démarche, en partant sur une musique avec un tempo, qui ferait "boum tchin’gidin tchin’gidin", ça swingue. Il y a un rebond et une bonne humeur aussi quelque part. J’aime partir là-dessus mais il faut "de la musique". Du swing sans musique, ça ne m’intéresse pas !
Je ne fais pas un swing du siècle dernier mais d’aujourd’hui. J’aime jouer le répertoire, les standards mais j’aime aussi jouer des compositions originales.
 »

La musique, oui, mais à base de vraies relations humaines, voilà sa recette !
« Chacun doit exprimer ce qu’il est à travers la musique qui reste l’élément le plus important. J’adore quand ça swingue mais pas à vide. Le jazz est toujours un levier artistique pour exprimer quelque chose comme le font les saxophonistes Éric Prost, Jean-Charles Richard, Dave Liebman, Nicolas Leneveu, ces êtres humains avec qui je joue. ».

  Collectif

Jouer "collectif" et rester soi-même, c’est difficile parfois...

« Nous avions lancé le Collectif Jazz de Basse-Normandie, à Caen, après une expérience que j’avais vécue à Mâcon, au Crescent Jazz Club. C’est là qu’en 94-95, j’ai rencontré des jeunes mecs qui voulaient faire du jazz comme des fous : François Gallix, Gaël Horellou, Éric Prost, David Sauzay. J’ai pensé qu’il fallait faire un collectif bas-normand pour créer la même émulation, travailler ensemble et inviter d’autres musiciens.
Au début, nous ne voulions faire que des standards et du bop. Nous avons développé ces projets dans différentes salles de Caen mais après, les plus jeunes ont souhaité faire des choses plus ouvertes, plus modernes... Moi, je ne me suis plus retrouvé musicalement... Je faisais figure de papy du jazz disaient-ils gentiment !
 »

Alors, il a continué sur sa propre voie.

Eric Prost, Thibault Renou, Jean-Benoît Culot - La Cale / Blainville sur Mer - 10/07/2011
© CultureJazz

Pour un leader, garder le cap en contrôlant les dérapages, c’est tout un art avec une pointe de "blues" parfois. Jean-Benoît Culot reparle avec une certaine nostalgie de son récent quintet Love Songs (avec François Chesnel : piano ; Thierry Lhiver : trombone ; Éric Prost : saxophone ; Thibault Renou : contrebasse)
« Nous étions partis sur un répertoire de standards dans un style assez swing en laissant un peu d’ouverture aux compositions des autres dans l’esprit démocratique du jazz... Nous avions fait un très beau concert à Montpellier en juillet 2012. C’était super mais en réécoutant, je me suis dit : "Est-ce que c’est vraiment toi ?, Est-ce le swing et Broadway, ce que je voulais faire au début ?" ».
La musique avait pris un virage un peu plus binaire, plus "pop" qui ne lui correspondait plus. Donc après cinq ans, une quarantaine de concerts et quatre disques, il a décidé de retourner vers les musiques plus "swing" qu’il affectionne. Un nouveau quartet voit le jour avec Leonardo Montana, le brésilien de Paris au piano, Éric Prost, son fidèle complice au saxophone et Rénald Fleury, son ami de 30 ans, à la contrebasse.

Jean-Benoît Culot Quartet à Marciac - 1er août 2013
© Pierre Gros


« Je rejoue beaucoup avec Rénald et c’est génial ! Je ne sais pas si on joue bien ou mal mais on joue ensemble et ça, c’est très important. Il m’a redonné un moral pas possible. C’est quelque chose de très fort.  »
Le 1er août 2013, le quartet se produisait dans le cadre du festival Jazz in Marciac. Pierre Gros y était pour CultureJazz.fr (lire ici). Un concert qui est désormais disponible sur disque grâce au label associatif "Arts Vivants" (lire ci-dessous). « Je suis content. C’est important d’enregistrer ces moments ! Le jazz, c’est ça aussi. »
Il se défend de diriger un quartet "be-bop" :« C’est plutôt modal. On sent les influences de Coltrane ou de Wayne Shorter dans ce répertoire. Leonardo Montana et Éric Prost se sont trouvés tout de suite, c’était génial. Ils s’amusent ! On fait des coda pas possibles et ça, ça me plaît. Rénald "drive" : on fait du swing même si ça a tendance à se barrer un peu... Il faut que je les canalise pour éviter que ça dévie ! » .

  Dave Liebman

Pour débuter le printemps 2014, du mercredi 26 au dimanche 29 mars, le batteur a monté un nouveau projet qui ressemble un peu à des retrouvailles avec le saxophoniste Dave Liebman sur un terrain de jeux (musical) assez différent de son expérience précédente.
« J’ai découvert Dave Liebman il y a une vingtaine d’année avec Papaq, le groupe de percussions. Le batteur Franck Enouf lui avait laissé un disque du groupe au cours d’une master-class. Une semaine plus tard, Liebman a rappelé notre agent : ça lui plaisait de travailler avec des percus ! Nous nous sommes rencontrés et après quelques répétitions, nous avons fait une tournée, des disques. C’était un moment extraordinaire compte tenu du vécu musical de ce musicien.  ».

Dave Liebman et Jean-Benoît Culot
© Stéphane Bartod

Depuis cette époque, Jean-Benoît Culot et Dave Liebman se croisent de temps en temps.
« En décembre 2012, il est venu jouer un set avec le quartet de Michael Cheret (M. Cheret : saxophone ténor ; Hiroshi Murayama : piano ; Priscilia Valdazo : contrebasse et J-B Culot : batterie) au Sunset à Paris. C’est une grosse tension de jouer avec un tel musicien ! »

Un moment fort qui a réveillé chez le batteur l’envie d’inviter Dave Liebman pour des concerts.

« Je lui ai demandé si ça l’intéressait. Au début, ça devait être avec "Love Songs" mais le groupe n’existe plus.
Je joue souvent avec le saxophoniste Jean-Charles Richard qui connaît très bien Liebman, je l’ai donc pris avec moi...
 ».
Jean-Charles Richard voulait jouer du Mingus, très déterminé sur le choix du contrebassiste comme le raconte J-B Culot : « Il m’a dit que je devais inviter Rénald Fleury ! Rénald a un vrai cœur et Dave Liebman, c’est ce qu’il veut. Rénald est un être humain incroyable, un bluesman de Cherbourg ! Il a vraiment quelque chose en plus. Un bassiste comme ça, il n’y en a pas deux. Avec Dave, ça va marcher.  »
Au piano, ce sera Leonardo Montana : « Léo et moi pensions que des standards avec Liebman ça pouvait être super. J’ai donc monté ce projet musical "From Broadway to Mingus" : des standards jusqu’à l’urgence de Mingus. ».
Un parcours à travers un pan de l’histoire du jazz avec une incursion, sans doute, dans l’univers de John Coltrane et quelques compositions originales pour lier le tout.

Dave Liebman
Photo © CultureJazz

Dave Liebman ayant donné son accord, il fallait trouver des lieux susceptibles d’accueillir ce projet. Il ne fut pas difficile de convaincre Denis Le Bas pour le Théâtre de Coutances/Jazz sous les Pommiers. Le théâtre de Lisieux, le Théâtre de Caen et le Sunside (où Dave Liebman joue assez régulièrement) sont également partie prenante. Le volet pédagogique n’a pas été oublié avec une master-class à Hérouville-Saint-Clair et des séances scolaires à Lisieux.
« Maintenant, à Caen, on a la chance d’avoir le FAR (Agence Musicale régionale que dirige Jean-Claude Lemenuel). Cette structure essaie de sensibiliser les jeunes pour leur faire découvrir la musique vivante (jazz ou autre). Il faut qu’on ait souvent de la musique vivante dans les collèges, dans les lycées. Il faut voir les musiciens. Le jazz, c’est un truc qui se voit !
Si on n’a jamais écouté de jazz, on ne va pas écouter "Interstellar Space" de Coltrane comme ça du premier coup. Ça suppose une démarche et une éducation au-delà de ce que proposent les médias actuels pour permettre aux jeunes et très jeunes d’accéder à cette musique pour qu’elle ne soit pas seulement une musique de répertoire.
 ».

La tournée est calée, du mercredi 26 au lundi 31 mars.
_ « Six jours extraordinaires », prédit Jean-Benoît Culot. « J’ai demandé des subventions, j’espère que je les aurai. C’est tellement enthousiasmant ! »
Ces quelques jours avec Dave Liebman, c’est autant une histoire d’amitié et de relations humaines qu’une affaire de musique :
« Dave possède tout le passé du jazz, tout le présent et tout son vécu auprès d’une multitude de musiciens. C’est ce que j’attends quand je fais du jazz. Je dis souvent à mes élèves : "Là, on ne travaille plus , on joue ! Donnez ce que vous avez ! Donnez !" ».
Une exigence de sincérité et d’authenticité que Jean-Benoît Culot retire de sa propre expérience :« Il m’est souvent arrivé, à Paris en particulier, d’essayer de bien jouer. Et j’avais l’impression d’y parvenir. Le lendemain, je me ravisais : "Mais qu’est-ce que tu fais là, ce n’est pas toi !". D’autres fois, je jouais moins bien de la batterie mais je jouais "moi". C’était excité, le tempo était un peu n’importe quoi mais c’était "moi". J’ai compris il y a quelques années que je dois essayer d’être moi-même et pas faire semblant...
Ça n’empêche pas que je continue à travailler la batterie !
 »

Le projet "From Broadway to Mingus", réunira deux saxophonistes très proches l’un de l’autre dans le style, le phrasé et la conception du jazz : Jean-Charles Richard et Dave Liebman. Comment les faire cohabiter ?
« Jean-Charles Richard joue du baryton et du soprano. Dave Liebman joue du soprano et du ténor.
Jean-Charles a quelques idées d’arrangements. Il ne faut pas étouffer la musique mais toujours garder une espèce d’urgence, faire des choses simples (mais pas simplettes !) et développer avec quelques couleurs particulières car Dave joue aussi de la flûte. Je n’ai pas vraiment envie qu’on compte les mesures pour suivre des arrangements sophistiqués.
Il y a quelquefois des musiques avec de très beaux thèmes, tellement beaux qu’après on ne peut plus rien faire. Ce qui compte, c’est quand même de développer l’improvisation. Ce n’est jamais vraiment gagné mais on verra bien...
 ».

  Arts Vivants

Pour produire ses disques, Jean-Benoît Culot dispose d’un label associatif, Arts Vivants. mais il précise que « Si un autre label est intéressé pour faire un disque du projet avec Dave Liebman, il n’y a pas de soucis ! »
Arts Vivants : une autre version des "circuits courts" du producteur-auteur-musicien à l’auditeur-consommateur qui a quelques points communs avec le Petit Label, autre structure associative bas-normande désormais célèbre bien au-delà de sa région.
« Avant, c’était le Petit Label qui fabriquait mes disques mais ils ne peuvent plus. J’ai trouvé un studio qui grave une centaine de disques à chaque fois. » explique Jean-Benoît Culot « Depuis le début en 1990, le label compte une quarantaine de références. Je suis producteur. Par exemple, pour le Live at Marciac, le concert avait été enregistré et ça m’a plu. Stéphane Barthod (www.jazzcaen.com) a créé la pochette. C’est un petit budget, ça ne nous coûte pas énormément d’argent et ça permet de vendre des disques lors des concerts et de les distribuer sur internet. Les gens achètent le disque 10 euros, on le dédicace, c’est rigolo ! Si on vend les 100 exemplaires, je peux en retirer 100. On ne gagne pas d’argent, on n’en perd pas.
C’est aussi un petit label, c’est écologique, c’est sympa. Allons vers la décroissance (et là, je rejoins Nicolas Talbot et le Petit Label !) ! Des choses qui ne coûtent pas cher et qui font plaisir. Je garde quelques disques pour la promotion et les recherches de concerts... pour essayer d’avoir du boulot !
 ».

Arts Vivants élargit son action : « Nous avons maintenant une licence d’entrepreneur de spectacle. Ça grossit un petit peu. Nous allons d’ailleurs nous occuper du Minifest, "le plus grand des petits festivals" (9è édition, première semaine d’octobre 2014) au jazz club le El Camino à Caen. »

  Et à part ça, la vie continue...

Si ces projets ponctuels et exceptionnels donnent un éclat particulier au travail du batteur-agitateur, ça ne doit pas être au détriment du travail de fond qu’il effectue semaine après semaine afin de jouer "à tout prix" et même "à tous les prix".
Un besoin de jouer qui va de paire avec l’envie de faire partager le plaisir du contact avec le public aux musiciens les plus jeunes.
« Nous avons un vivier de musiciens et des lieux qu’on ne retrouve pas forcément dans d’autres régions. J’ai envie que les jeunes restent aussi dans le coin. Je réalise que certains partent assez vite. Il faut trouver un moyen de les garder dans la région.
Les conservatoires et toutes les structures de formation, c’est formidable mais où vont pouvoir jouer tous ces jeunes à part dans des bars... ? Avec le saxophoniste Nicolas Leneveu, j’essaie de proposer des cartes blanches à certains de ces excellents jeunes musiciens mais le problème reste entier.
 ».

Loïc Réchard, Nicolas Leneveu, Gaël Horellou, Geraud Portal, Thierry Lhiver, Jean-Benoît Culot : "Bop de Rue"
La Cale Blainville/mer (50), 9 août 2009 / Photo © Christian Ducasse

Jouer dans les bars ?
C’est souvent un sujet de divergences entre musiciens, à Caen comme ailleurs :
« La Poterne, El Camino, Le Bistrot du Palais à Caen ou l’été, La Cale à Blainville sur Mer (dans la Manche) sont des endroits où il n’y a évidemment pas énormément d’argent mais où les jeunes peuvent jouer.
Le jazz est une musique vivante. On se rend compte que dans les concerts organisés dans les "institutions", certes les musiciens sont correctement payés mais le public a, en moyenne, "un certain âge". Les très jeunes, on ne les voit plus beaucoup. Sauf dans les bars où ils viennent écouter des musiciens (jeunes ou moins jeunes !). C’est là qu’on peut assurer le renouveau d’un public. Où entend-t-on du jazz maintenant ? Plus à la télé ! Le bar est un endroit où le public peut se dire : "Ah ! C’est bien le jazz en fait !".
 ».

Il convient cependant qu’on ne peut pas tout jouer n’importe où :
« Évidemment, on ne joue pas du jazz intimiste mais plutôt "énergétique". On parvient à gagner l’attention de quelques spectateurs, des jeunes qui sont contents. J’aime bien aller chercher les gens là où ils ne nous attendent pas. Je joue parfois au Bistrot des Arts à Cabourg où le patron est complètement allumé. C’est extraordinaire !
Dans quelques bars, comme au El Camino à Caen, on a une vraie écoute , un vrai silence et on peut jouer des ballades plus en nuances.
 ».
Mais il ajoute aussitôt : « J’aime aussi jouer sur de grandes scènes ! Jouer à Coutances ou à Marciac, c’est fantastique ! ».

À l’instar de Daniel Humair ou Bertrand Renaudin entre autres, Jean-Benoît Culot est aussi peintre. Alors, ses pinceaux et brosses ont-ils encore une place aux côtés de ses baguettes et de ses balais ?
«  Je peins en amateur maintenant, en vacances. Je peins avec de la terre alors, je fais ça dans le sud de la France quand j’y suis. Je ferai peut-être une expo un de ces jours...
La peinture, ça se travaille aussi. Il faut en faire tous les jours. J’ai beau faire de la peinture free pour le coup (elle est tellement abstraite !), c’est un boulot quand même. Même pour faire un truc bordélique, ça se travaille !
C’est marrant car avant, je n’aimais que la peinture moderne mais maintenant, j’aime toute la peinture.
Il n’y a pas de mauvaise peinture, il n’y a que de mauvais peintres.
En musique, c’est pareil. Il n’y a pas de mauvaise musique, il n’y a que des mauvais musiciens.
 »

Le mot de la fin !

.::Propos recueillis par Thierry Giard en décembre 2013: :.


> Le dernier disque paru :

Jean-Benoît CULOT Quartet : "Live à Marciac"
Label Art Vivant / www.culot.fr
Jean-Benoît CULOT Quartet : "Live à Marciac"

Dans la Pile de Disques de décembre 2013 sur CultureJazz.fr

> Label Arts Vivants ARVI039 / www.jbculot.fr

Jean-Benoît Culot : batterie / Éric Prost : saxophone ténor / Leonardo Montana : piano / Rénald Fleury : contrebasse

01. Dolphin Dance (Herbie Hancock) / 02. Le sourire d’Eric (Jean-Benoît Culot) / 03. Three for John (Jean-Benoît Culot) / 04. 07 (Eric Prost) / 05. The Chemist (Eric Prost) / 06. Airegin (Sonny Rollins) / 07. Blues for You (Jean-Benoît Culot) // Enregistré en concert à Marciac (Jazz in Marciac) le 1er août 2013

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