Péniche l’IMPROVISTE le 7 février 2014.

Je vais essayer de vous donner l’envie d’aller écouter Laurent Stoutzer & Co dès que vous le pourrez, et vous en exposer les raisons.

Luc Isenmann, Laurent Stoutzer - Péniche l’Improviste, Paris - 7 février 2014
© Florence Ducommun
© Florence Ducommun

La Péniche l’Improviste a eu le bon goût de programmer ce guitariste strasbourgeois mais le public n’était pas au rendez-vous. Est-ce la nouvelle localisation quasi confidentielle de la péniche, Quai d’AUSTERLITZ dans la pénombre sous la Cité de la Mode, un endroit presque désert (et, je dois dire, peu rassurant) ? Est-ce le nombre de concerts programmés à cette date ?
C’est bien dommage car je connais Laurent depuis (très précisément !) le 27 novembre 2009 où je l’ai entendu avec son groupe à l’AJMI d’Avignon. Depuis, je le suis sur tous ses concerts parisiens (La Cave du 38 Riv en janvier 2011, puis le Sunside en avril 2011, Jazz sur le Vif à la Maison de la Radio en mars 2012, Le Triton en octobre 2012) et enfin ce 7 février 2014.

Pourquoi une telle fidélité ?
Première raison : c’est un artiste d’une sensibilité extrême (vous me direz que tous les musiciens ont une sensibilité hors du commun mais chez lui, c’est palpable...). En novembre 2009, il venait de sortir son second CD, "Plexus Orphée" et je me souviens encore, presque 5 ans après, du véritable coup de foudre musical, un des meilleurs concerts d’alors ! Il vit sa musique au plus profond de lui-même. Il l’explique longuement à ceux qui veulent bien l’écouter et je ne m’étendrai pas sur ses rapports avec le sport. On lira le bel article de mon collègue Jacques Revon lorsque le groupe s’est produit à Dijon en mai 2012.
La pratique du hockey sur glace revient régulièrement à la surface, ce qui peut paraître peu banal et intriguant dans sa musique qui, pour moi, est tout sauf "sportive" à moins qu’on ne l’entrevoie comme une lutte et un challenge.

Bruno Angelini - Péniche l’Improviste, Paris - 7 février 2014
© Florence Ducommun
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Arnault Cuisinier - Péniche l’Improviste, Paris - 7 février 2014
© Florence Ducommun
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Seconde raison : il est entouré d’un trio de choix.
Bruno Angelini, pianiste également très doué à la discographie fournie et aux collaborations très diverses. Ce soir-là, il jouera du piano et du Fender Rodes, non par effet de mode mais parce que cette combinaison s’est, à mon sens, particulièrement bien fondue avec les sonorités de la guitare électrique...

Arnault Cuisinier, le contrebassiste discret tout en intériorité et extrêmement demandé lui aussi a travaillé dernièrement avec Guillaume de Chassy, Fabrice Moreau et Jean Charles Richard.

Le batteur Luc Isenmann, originaire de Strasbourg comme Laurent Stoutzer fut l’élève de Daniel Humair, engagé lui aussi dans moult projets qui l’amènent à collaborer avec les plus grands.

Tous trois ce soir-là déroulent impeccablement leurs enchaînements sous le regard fédérateur de Laurent. Pour moi, ce fut ce soir-là un de ses meilleurs concerts. Le son qui évolue avec le temps et enrichit les anciennes compositions comme Impulsions de la Peau Nue , Phantomatic, Idylle ou Fruit défendu.

Laurent Stoutzer - Péniche l’Improviste, Paris - 7 février 2014
© Florence Ducommun
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Luc Isenmann - Péniche l’Improviste, Paris - 7 février 2014
© Florence Ducommun
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Troisième raison : un troisième CD est en préparation. Chaque concert est l’occasion d’avoir l’exclusivité de quelques nouveaux morceaux,comme Zufall (le hasard en allemand) et Face off (les rugbymen comprendront !) avec des réminiscences marquées d’un morceau de Thelonious Monk, The Koivu Chase (clin d’œil au joueur de hockey finlandais Saku Koivu) et Conundrum (l’énigme...)

Un jeu de piste, un jeu tout court, un labyrinthe mystérieux, un voyage initiatique... Chaque fois, c’est l’embarquement immédiat avec un capitaine exigeant et passionnant !

Alors, dès la prochaine occasion, COUREZ les écouter sous peine de manquer un vrai créateur !

Péniche L’Improviste - Quai d’Austerlitz - Paris / vendredi 7 février 2014
Laurent Stoutzer Praxis : Laurent Stoutzer : guitare / Bruno Angelini : piano et Fender Rhodes / Arnault Cuisinier : contrebasse / Luc Isenmann : batterie


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