Le final (6 au 9 mai)

Mercredi 7 mai 2015,
À la Collégiale Saint Pierre La Cour
Imagine. T’arrives énervé de savoir que 438 députés de droite ont voté la loi sur le Renseignement et encore plus énervé d’ignorer si tous les députés de ton département l’ont votée, cette loi.

Matthieu Donarier & Sébastien Boisseau
© Thierry Giard -2015

Tu t’assieds, ils se plantent devant le public : Sébastien BOISSEAU à la contrebasse et Matthieu DONARIER au sax soprano et BAAAMM !!
L’intro mezzo voce du premier tout de suite rattrapé par le sax de l’autre te fait zapper ici et maintenant. Dans leur son immédiatement instantanément TRÉTRÉTRÉTRÉBO. Magnifié par le lieu. Comme le précisera Donarier « ici, il vaut mieux jouer AVEC le lieu ».
On aurait pu penser concert d’ouverture, allonzy mollo-piani-piano.
Vapote !!!
Ils frappent fort à hauteur d’homme, en pleine gueule, en plein coeur.
La première pièce, un mix d’improvisations et du morceau Écorce la soulève, l’écorce, râpe l’aubier, attaque le bois dur jusqu’à l’âme. Même un châtaignier se serait fendillé. Leur musique goûte la plénitude.
La seconde pièce, Lonyay Utça. Une musique qui respire. Pas de précipitation, laisser flotter, sonner, résonner. Boisseau doit connaître par coeur d’invisibles protubérances de sa contrebasse que le public ignore : papouillées tendrement du bout des doigts, elles sonnent plein, rond, voluptueux. Donarier dégaine sa clarinette en tôle, c’est beau. Encore. Et ce moment magique tout en sensation et émotion redonne espoir. Numériser ça ? Bonjour. Les fous de l’algorythme et de la numérisation du monde, allez mourir !!!
Une dernière couche pour confirmer tout le bien qu’on ressent à les écouter. Ces gars-là sans y toucher ( enfin, un peu quand même... ), incarnent le dernier concept tendance des consultants planétaires en organisation : l’agilité. Et qualité émergente de ce tissu de relations au lieu, entre eux, à nous : le BEAU.
La barre est posée à 6m35. Aux suivants !!!

La Fonderie.
Autre duo, pas acoustique celui-là : Petite vengeance avec Jérémie PIAZZA à la batterie et guitare, Raphaël QUESNEVEN aux sax, les deux avec des bidouilles électroniques.

Jérémie Piazza & Raphaël Quenehen (Petite Vengeance)
© Thierry Giard -2015

Ces mecs-là s’esbaudissent dans une prairie qui s’étale de Ornette Coleman au bal populaire, autant dire qu’ils peuvent en faire des galipettes, des saltos arrière et des reprises à gros points. Ils font un usage malin des petites machines à augmenter la taille du duo-un fond de guitare qui s’incruste, une clochette qui clochette- et vazy Jérémie, pousse la pelle Raphaël ; ils sont survitaminés à jeun. De l’énergie qui n’attend pas la mise en route de l’EPR ( Engin Presque Raté ), comme en sur-tension normale, deux piles sur pattes. Membres à part entière du collectif les Vibrants Défricheurs ( qui n’est pas une marque de sex toy). Voilà, tout est dit.

À l’Abbaye de l’Épau

Peter Evans, John Hébert & Kassa Overall
© Thierry Giard -2015

Le Peter EVANS Zebulon Trio nous colle aux sièges. Avec sa trompinette, Peter EVANS démarre ce qui ressemble à une intro a capella regardez-écoutez, je sais souffler dans ce tuyau. Ben non, c’est direct un morceau avec un fou furieux qui envoie un solo de vingt minutes à même d’orienter vers la clinique des lèvres (section couture fine ) la majeure partie des souffleurs de la scène jazz. Le gynécologue qui a accouché sa mère aurait confié que le plus délicat a été de le faire sortir AVEC la trompette qui prolongeait sa bouche, déjà. Non, il ne dispose pas de paires de lèvres de remplacement dans une petite valise réfrigérée au pied du micro, non, il ne marque pas : ni bouche à la Satchmo qui laisserait penser qu’il a embrassé un pirana amoureux, ni lèvre inférieure qui dégouline comme une gouttière percée. Une bouche normale, petite, avec une lèvre supérieure et une autre en dessous.
Bref, ce mec connait tout de la trompette sauf la violence, les sonneries aux morts, les dégringolades de notes inaudibles. Il épuise chaque idée, la répétant, la triturant, l’emmenant au bout du bout ; ça ressemble à une thérapie de l’attention pour azimutés multitâches qui s’agitent nulle part et partout.
Comment s’y retrouvent-ils, tous les trois ?
De temps en temps, sur une phrase, la première d’un nouveau paragraphe du roman qu’ils inventent devant nous.
Délicatesse, nuances, vélocité, phrasé, souffle continu, pffff : la musique ruisselle de sa bouche comme la sueur de son visage.
John HEBERT à la contrebasse et Kassa OVERALL sont plus que des sidemen d’un soir. Discrets, au service de et plein pot quand ils chorussent.
La dernière pièce, histoire ne de ne pas nous laisser croire qu’il est monomaniaque dans ses soli : un truc genre bebop avec des vraies phrases qui galopent tout le long de la tessiture de sa trompette, à fond les ballons, on a oublié de monter des freins.
Bien sûr, ils reviennent et revisitent à leur façon, un truc de Monk.

Jeudi 7 mai
À la Collégiale

Quatuor IXI
© Thierry Giard -2015

Imagine. Tu t’assieds, tu périscopes alentour genre tiens, yaki aujourd’hui ?
Le quatuor IXI s’installe : Atsushi SAKAÏ au violoncelle, Guillaume ROY à l’alto, Régis HUBY et Théo CECCALDI aux violons.
Tu fermes les yeux, ils commencent et hophophop !!! Les os de ton crâne se désolidarisent, poussent sur les sutures, s’ouvrent comme le toit d’un jardin d’hiver. Plus de murs à la Collégiale, ni dedans ni dehors : le vaste monde est musique, le monde est son, le monde est, le monde, ….
Ils jouent deux bouts d’une Suite de Régis Huby, The best of to-morrow et Exil de Roy.
On les rappelle.
Punaises pour la deuxième fois de Sakaï est un sublime océan de douceur, une coulée de beurre fondu ( Échiré, demi-sel ), une patinoire de crème fraîche, une coulée douce qui nous submerge et nous engloutit.
Comment on fait pour s’en remettre ? Si possible avant le prochain concert ?

Le soir à l’Abbaye
Une rencontre improbable entre un piano à queue et un trombone à coulisse. Un instrument tout plat et un long tuyau double qui s’agite dans toutes les directions.

Giovanni Guidi & Gianluca Petrella
© Thierry Giard -2015

Au piano, Giovanni GUIDI, au trombone Gianluca PETRELLA.
Rencontre qui commence par une sévère prise de bec genre qui fera l’homme, qui fera la femme. Et, vacherie classique, personne ne veut lâcher prise.
Tapis et rideaux de notes cascadent du piano, motif insistant ressassé par le trombone. Menfin menfin, comme chacun se pousse du col et ne veut rien lâcher !!!
On n’a pas oublié « un petit oiseau, un petit poisson » alors un piano et un trombone... Tout de même, quand la poussée d’adrénaline se dissipe, le piano s’y met seul. À son rythme, sans se préoccuper de ce que pourrait lui dire l’autre qui ne dit rien puis si, tout compte fait. Et voilà : suavité, rondeur, glissades, tenues, vibration : la tendresse, enfin !!!
Le piano dit :
- qu’essetu prends au petit déjeuner, café ou thé ?
- des craquottes et du miel.
- toutes fleurs ?
- et puis un fruit frais aussi. Un kiwi, ça me rappelle les groseilles à maquereaux.

Le quotidien, ils explorent le quotidien, l’ordinaire, le creuset de toutes ces petites merdouilles qui transforment la plus belle histoire d’amour en entreprise gattazienne.
Le trombone se lance dans un grand et long solo explicatif à propos de comment utiliser le lave-vaisselle.
L’autre précise comment il préfère ranger le tube de dentifrice à plat dans le tiroir sous le lavabo.
Ils anticipent, explorent, s’essaient à jalonner la vie qui vient.
Le trombone sent que la partie est gagnée, trouve que ça va trop vite, c’est trop facile, il dit :
- avec moi, ça va pas être qu’une partie de plaisir. Faut que tu le saches.

Of course, le ton monte, ils en rajoutent. Un court instant.
Mais pourquoi se friter déjà ? On a toute la vie devant nous, attendons un peu avant de nous y mettre.
Petrella sort indemne, ses lèvres ne restent pas collées à son embouchure, Guidi aussi, ses doigts repartent avec lui.
Intense tranche de vie.

Louis Sclavis & Simon Goubert
© Thierry Giard -2015

Grand moment pour compléter la soirée avec l’Europa Trio, un trio à usage unique parce que projet d’un soir, ce soir. Ça tombe bien, non ?
Monsieur Louis SCLAVIS aux clarinettes et sax soprano, Monsieur Simon GOUBERT à la batterie et Monsieur Emil SPANYI au piano.
SCLAVIS, l’homme qui sait raconter des histoires même aux sourds. Il pourrait mettre en musique les Mille et Une Nuits et toutes les histoires de Nasreddine. On s’assiérait autour de lui, on lui dirait : raconte Oncle Louis, on y passerait la nuit.
N’allez pas croire qu’il raconte seul avec deux bras cassés qui font joli dans le panorama.
GOUBERT utilise ses cymbales et ses fûts comme un nuancier, la couleur gicle sous ses effleurements, ses envolées, ses coups, il fait chanter peaux et métaux, en gars qui fait plus dans l’aquatinte que dans la forge.
SPANYI, d’une discrétion de violette oubliée, fait sonner la poignée de notes qui va bien, oui, oui, je suis là, j’écoute et, quand son tour vient, construit de savants soli so nice.

Emil Spanyi, Louis Sclavis & Simon Goubert
© Thierry Giard -2015

Ils nous jouent Le sommeil des sirènes suivi de Jusqu’où, L’homme sud qui démarre en jolie valse tourbillonnante, Up down up que Scalvis ouvre par une cadence folle, Dance for horses (on les voit galoper dans le pré ).
Bien sûr, Sclavis ne rate pas l’occasion de duos exceptionnels avec des thèmes d’équilibristes mis en place au pied à coulisse, ce qui n’est pas sans rappeler son duo stratosphérique avec Bearzatti à Bruges en 2008.
Ravissement supplémentaire : le sublissime Dieu n’existe pas avec un solo de Spanyi à tomber foudroyé-ratatiné-mais-ressuscité. Comment se fait-il qu’on l’entende si peu souvent ce Spanyi magnifique ? Il se cache ?
Et une jolie valse en hommage à Paulette, une des petites mains bénévoles du festival, partie rejoindre le paradis des musiciens au début de l’année.
Comme dans les mille et une nuits, il nous faudra attendre la prochaine opportunité pour goûter la suite de l’histoire. Merci les mecs.

Vendredi 8 mai
La fonderie

Tu l’as pas imaginé : c’était un impensé radical. Réunir dans un temps réduit la tribu qui enchante tes oreilles et apporte des bribes de réponse à la question récurrente : si j’étais de mon temps, qu’est-ce que je devrais écouter en lieu et place des sempiternelles niaiseries jazzeuses et jazzeries niaiseuses ?
Tu l’as pas imaginé... Armand MEIGNAN et son gang l’ont fait. En 48 heures, ils ont réuni la fine fleur du gratin de la crème de l’élite du dessus du panier de cette espèce de famille recomposée qui enchante le public depuis mercredi midi.

Dominique Pifarely et l’Ensemble Dédales
© Thierry Giard - 2015

L’ensemble Dédales de Dominique PIFARÉLY vient poser la cerise sur le gâteau que dis-je, le potimarron sur la pièce montée.
Avant même leur première note, la disposition psychogéographique de l’orchestre laisse peu de places aux trous d’air, éloignements, séparations et autre désappartenance. Ils tiennent dans une main ouverte le dos au sol. Proximité, intimité, solidité : y’plus qu’à jouer.
Ils : Dominique PIFARÉLY, violon et direction artistique, Guillaume ROY, alto, Valentin CECCALDI, violoncelle, Hélène LABARRIÈRE, contrebasse, Sylvaine HÉLARY, flûte, Vincent BOISSEAU, clarinette, François CORNELOUP, saxophone baryton, Sylvain BARDIAU, trompette, Christiane BOPP, trombone, Julien PADOVANI, piano et Eric GROLEAU, batterie.

Labarrière et Padovani lancent le truc et tout au long du concert, on va retrouver cette base profonde, lancinante de la contrebasse, du piano et du sax baryton qui scandent un point focal, comme le point de rassemblement à rallier en cas d’évacuation immédiate. Une force centripète qui permet la force centrifuge des soli, la sécurité qui offre la liberté.
Ce concert vient à point pour alimenter les discussions d’avant et après concert : jazz ou pas jazz ? Musique improvisée ou musique écrite ? Musique contemporaine ou kouahhh d’autre ???
Là, on oublie le fil du rasoir à découper la musique en catégories, on dit musique chambriste jouée par des musiciens de jazz.
La puissance du onztet versus les intenses soli a cappella, les dialogues cello-contrebasse, violon alto-sax bar, clarinette-bugle, etc, etc...
Le choc des couleurs, la collection de timbres (ordinaires, surtaxés, et spécial journée philatélique) ; tension-détente, attention-précision, pffff.... de la musique de grands faiseurs.
On écoute Per Angusta, Beyrouth Worksong et d’autres pièces aussi.
C’est prenant, captivant, submergeant, magnifique.

À l’Abbaye.
Soirée de jazz dédiée aux trompettistes.
D’abord le duo Airelle BESSON et Nelson VERAS.
Puis le Paolo FRESU Quintet.
Là, pas de ligne rouge franchie ou approchée ; du jazz classique, rond, sans surprise, dont on mesure combien il est devenu partie intégrante de notre quotidien auditif. Thème, re-thème, solo, thème, applaudissements. And so on.
Musique mélodique-mélodieuse, harmonique-harmonieuse, rien qui vienne titiller le marteau et l’enclume de nos oreilles et faire grincer le métal de l’un sur le métal de l’autre. C’est confortable comme un souite-cheurte dont les coudes cloquent et un pantalon aux poches des genoux si habituées à nous qu’on répugne à s’en séparer.
Standing ovation, triple rappel.

Samedi 9 mai
La Fonderie

Daunik LAZRO François CORNELOUP Duo.
La contrainte du concert serait : « Vos deux barytons sont emmêlés, vous avez une heure pour vous séparer. »
Comme un casse-tête où les deux souffleurs vont tenter d’une manière ou d’une autre de désincarcérer-désemmêler leurs instruments.
Du souffle jusqu’au fond des bronchiolles, des cellules rythmiques (ou pas), des bouts de phrases (ou pas), des envolées lyriques ( ou pas ).
Parfois ils s’y mettent à deux :
- Bouge plus, je vais faire comme ça » annonce l’un.
- Ben ça marche pas ton truc, si on faisait plutôt comme ça ? » propose l’autre.

mais non, c’est pas concluant, alors ils cherchent chacun de leur côté, reviennent proposer leurs trouvailles, l’un après l’autre ; ils comparent, gardent ce qui va bien.
Patience, on va y arriver.
Il y a de la transe dans leur recherche, de la solidarité aussi parce que, à force d’échouer, l’impuissance guette.
Au moment de se séparer, d’en finir, il y a comme un regret de se quitter, l’un tire un nouveau fil, puis vice versa mais tout de même, pourquoi retarder quand on a la solution finale sous les doigts ?
Impressionnant.

À l’Abbaye, dernière soirée.
Enrico PIERANUNZI - Éric LE LANN Duo, le premier au piano, le second à la trompette.
Tout de suite, le son de LE LANN, gratouillis à peine râpeux habillé de fumée, un son de nuit avancée. Une cave voûtée, juste assez de lumière. Il reste un peu d’alcool au fond des verres.
Nightbird, puis My funny Valentine.
Lui profite d’un séminaire pour ranimer son goût de la nuit et des possibles ; elle, elle aime le jazz, les bars, les gens de la nuit. Elle me plaît, se dit-il ; alors il attend quoi, se dit-elle.
Well, you needn’t ? de ce vieux Monk éternel.
Le mec se morigène, allez, n’attends plus, fais-le.
Le trompettiste enchaîne deux thèmes rapides. Merde, il a des vues sur la fille le musicien ? Il la connaît ? Et ces standards qu’elle aime, il le fait exprès ? Enfoiré.
La fille s’est détournée de lui, n’a d’yeux que pour le soliste. Aller dormir ; demain, le patron fera son speech de cohésion d’équipe, compétitivité, lean management, agilité, blablabla. Il se casse.
Nous, on les rappelle. Avec grand plaisir.

Et pour clore la soirée, le final et le festival, le Céline BONACINA Crystal quartet.

Céline Bonacina - Dijon, mai 2014
© Jacques Revon
© Jacques Revon

Elle aux sax soprano et baryton, Gwilym SIMOCK au piano, Chris JENNINGS à la contrebasse et Asaf SIRKIS à la batterie.
À cause d’un petit souci de micro, on a raté le premier solo de sax, bien qu’elle ait soufflé dedans... a-t-elle dit. Petit malheur qui nous a fait découvrir la puissance de feu du trio : équilibré, joueur, indécent de facilité. « Au pire, il va nous régaler » a pensé un mauvais esprit traîné au concert par sa femme. ( chéri, on sort plus jamais tous les deux, fais un effort ).
Mais non, le pire s’est tiré et le quartet a trouvé ses marques, elle de plus en plus à l’aise et tenant (presque) la baraque face au pianiste redoutable.
Shanty, On the road, Child’s mood, Inside voice, Crystal rain.
Ils prennent leur temps pour développer leurs idées ; ils s’en foutent du rendement avec une date butoir et on se régale.
Musique sans colorants ni additifs ni conservateurs, un circuit court qui en garantit la fraîcheur. On consomme au cul du camion.
On entend ce morceau up qui sonne comme un hommage à Mulligan, on les rappelle une fois, ( we have one more tune ), une seconde ( we have one more tune ), une troisième ( vous l’aurez voulue : la tempête !! ).
Public debout. Il flotte un quelque chose de joyeux et de léger dans l’air, « ça donne de l’espoir » murmure une créature en enfilant sa veste.
Voilà : de l’espoir pour l’EuropaJazz 2016.

La journée du 10 mai (11h - 17h) intitulée "Swing Time - La grande fête du swing" clôturait cette édition 2015. Nous n’avons pas pu y assister...


Un peu plus encore...
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