se produit de l’autre côté du périph’

Ah mais, dis donc, deux ans après, non seulement il existe encore le Workshop mais en plus, il a maturé-mûri-pris quelques rides de bonheur et dis donc dis donc, ç’aurait été une vraiment mauvaise idée de rater son concert.
Parce que, pour ceux qui l’ignoreraient, le Boogie Stop Shuffle de Mingus qui ouvre la soirée, nous chope au plexus scolaire et on est foutu-scotché-agrippé. Il sonne mieux que l’original ( CD Mingus Ah Um ) : puissant, rond, millimétré. Les cuivres, tout là haut derrière, font preuve d’une unité sidérante. Ils sont quatre, on n’en n’entend qu’un. Et puis les autres souffleurs poussent comme des morts de faim qui ont repéré le buffet. Accroche-toi à la nappe, baby !!!

Ils vont réitérer, en presque fin de concert, avec Mingus et son Orange Was The Colour Of Her Dress, Then Blue Silk. Avec deux soli déchirants ( sax ténor puis trompette ). Est-il juste et pertinent d’affirmer qu’il existe une affinité du genre superglu entre ce groupe et l’œuvre de Mingus ?

On attend toujours le concert entier dédié à Mingus : avec pas moins que outre les 2 pièces ci-dessus : Better git in your soul, Goodbye Pork Pie Hat ( déjà dans le répertoire, facile donc ), Fables of Faubus, Nostalgia in Times Square, Self portrait in Three colours, et au rappel Hora Decubitus -l’intro pour Govin, le solo pour Scali. Voilà, ça, c’est fait.

Donc entre ces deux pièces et dans l’attente de ce futur concert, ils vagabondent de Short Stories à Pur Sang ( ??? ) en passant par Priestess et un relevé d’accords d’une musique de film réalisé au fond de la salle, à la lampe électrique.....
Laurent Cugny ose nous emmener au-delà des clichés du big band, à travers des univers sonores où les repères font défaut, où on se demande y’a pas de thème ? C’est encore l’intro où j’ai perdu le fil ? Et eux là, ils en sont où ? Ça flotte pas un peu ?
Ils la jouent maline, tout de même, histoire d’enfoncer le clou encore plus profond, en terminant avec Bud and Bird fait d’emprunts à Bud Powell et à Charie Parker-excusez du peu ; les solistes se mettent en valeur dont un joli moment de brass band secoué comme un panier à salade avec le trombone de Ballaz versus les souffleurs.
Et, sans vouloir les citer tous, bravo les mecs, quel talent !!!
Après ça, allez vous plonger, pour finir la soirée, dans une de ces âneries télévisées sous-vitaminées pour décérébré soumis....

Les héros du soir :
Laurent CUGNY au piano, direction et arrangements, à la guitare, Marc-Antoine PERRIO, Joachim GOVIN à la contrebasse et Gautier GARRIGUE à la batterie. Puis les souffleurs avec en première ligne de cette grosse mêlée à douze : Julien PONTVIANNE au sax ténor et Martin GUERPIN aux sax ténor et soprano, Antonin-Tri HOANG au sax alto, Jean Philippe SCALI au sax baryton ; en seconde ligne Victor MICHAUD au cor d’harmonie, Bastien BALLAZ et Léo PELLET au trombone, Fabien DEBELLEFONTAINE au tuba, en troisième ligne et à la trompette : Olivier LAISNEY, Quentin GHOMARI, Malo MAZURIÉ et Brice MOSCARDINI.

Samedi 2 avril 2016
Espace Daniel Sorano
rue Pathé
Vincennes