Dans une chaleur presque tropicale, le Charlie Jazz Festival ferme ses portes sur une soirée aux couleurs de Cuba. Les deux soirées auxquelles Culture Jazz a assisté ont attiré un public nombreux et connaisseur. Ce Festival mérite d’être encore mieux connu et reconnu.

Fidel Fourneyron - ¿Que Vola ?

Il s’agit du projet généreux et authentique de Fidel Fourneyron qui veut marier sa musique avec celle qu’il a rencontrée au cours de ses voyages à Cuba. Sur scène, trois très jeunes et très talentueux percussionnistes cubains proposent une polyrythmie savante issue des racines afro-cubaines. Congas, tambours batá dialoguent avec la batterie et les instruments à vent. Les cuivres reprennent les chants des musiques sacrées et marquent un contrepoint d’où émerge un instrument soliste. Le travail d’ensemble est remarquable : la place de chacun est bien dessinée et les mises en place sont précises. Une musique généreuse et un véritable dialogue entre deux cultures et deux traditions. Un vent de fraicheur souffle, porté par ces jeunes musiciens à la technique irréprochable et à la créativité débordante qui fait naître une magie à laquelle il est impossible de rester insensible. Bravo à l’équipe de Charlie jazz festival pour oser proposer une telle création !

Fidel Fourneyron : trombone
Adonis Panter Calderon, Barbaro Crespo Richard et Ramon Tamayo Martinez : percussion, chant
Aymeric Avice  : trompette
Elie Duris : batterie
Hugues Mayot : saxophone, clarinette
Benjamin Dousteyssier : saxophone
Bruno Ruder  : Fender Rhodes
Thibaut Soulas : contrebasse


Omar Sosa et Yilian Cañizares, featuring Gustavo Ovalles

Les fidèles du Charlie festival se souviennent de la prestation remarquable du Cubain avec Paolo Fresu et avec le percussionniste Trilok Gurtu qui avait créé l’événement en 2015. Omar Sosa reprend cette année la formule du trio en compagnie de la violoniste Yilian Cañizares et du percussionniste Gustavo Ovalles. Ce projet matérialisé par le disque « Agua (eau) » était donc très attendu par le public du Festival. Les trois instrumentistes sont à l’évidence de très bons musiciens, ils l’ont déjà démontré par ailleurs et par moments, on retrouve ce potentiel ! Mais, disons le tout de suite, la musique proposée n’est pas à la hauteur de 2015. Ce n’est ni du jazz, ni de la musique cubaine, mais un mélange assez indigeste d’où rien n’apparaît, rien ne se détache. Il s’agit de musique de « variété » avec des sonorités pop qui joue sur une image exotique de l‘île. La voix, le violon et le jeu de Sosa offrent un tableau sirupeux de sentimentalisme et un romantisme de télénovéla. Les thèmes sont mièvres et convenus, les paroles des chansons sont d’une vacuité abyssale. Cerise sur le gâteau, des pas de danse et un discours écologique très politiquement correct sur l’importance de l’eau dans le monde ont fini par souligner, si besoin était, l’aspect commercial du show proposé.

Omar Sosa  : piano, Fender Rhodes
Yilian Cañizares : voix, violon
Gustavo Ovalles : percussion


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