MAGIC MALIK FANFARE XP3

Onze heures Onze

Malik Mezzadri : flûtes
Pascal Mabit : saxophone alto
Maciek Lasserre : saxophone soprano
Johan Blanc : trombone
Olivier Laisney : trompette
Fanny Ménégoz : flûte
Alexandre Herer : Fender Rhodes
Gilles Coronado : guitare
Daniel moreau : synthétiseurs
Mailys Maronne : piano, mélodica
Nicolas Bauer : basse
Vincent Sauve : batterie

Sortie le 25 mars

La fanfare XP avait déjà deux disques à son actif. Voici donc le dernier en date. L’on y retrouve les décalages rythmiques, l’univers tonal personnel du flûtiste et quelques déréglages mélodiques de bon aloi. L’ambiance est à l’exploration, ce qui entraîne une sorte de mouvement perpétuel alternant l’introspectif et l’expressionniste, sans jamais franchir le mur du son. Ici on creuse, et là on aplanit. Même le relief est mouvant. Chacun peut emprunter son chemin, construire et déconstruire, au service d’un collectif homogène d’où émerge une musique en tout point particulière. On se souvient cependant, en l’écoutant, que Miles a existé, quelques autres en sus. Ce n’est pas pour autant un reproche car les douze musiciens savent mettre en valeur les compositions de leurs collègues comme du leader. Pour l’auditeur, c’est le genre de disques dans lequel on rentre ou pas. Nous, on a eu du mal à en sortir.


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  ARNAUD ROULIN . Massages for piano

Arnaud Roulin : piano

Lying lions productions

Sortie le 31 mars

Ce solo de piano possède quelques particularités. Arnaud Roulin a enregistré sur un Steinway et sur un Bösendorfer. Il a également diversifié les configurations et même les types d’enregistrements jusqu’au Low-fi avec un téléphone. Les compositions sont liées par un amalgame sonore plus ou moins continu issu aussi bien d’un moog que d’autres trucs électroniques. Quant à la musique, après tout cela demeure l’essentiel, elle se développe sous les doigts du pianiste dans une ambiance plutôt romantique que l’apport de l’électronique précitée renforce à certains moments d’une ombre intrigante. D’une manière générale, cela nous a fait penser à George Winston (gros vendeur de disques en piano solo dans les années quatre-vingt avec ce qu’il nommait son « rural folk piano ») qui tout en étant exigeant produisait une musique flirtant avec l’easy listening, un genre qui n’en n’est pas vraiment un, à moins qu’il les soit tous à la fois. A écouter pour se faire une idée.


https://www.accent-presse.com/artiste/arnaud-roulin/


  LOIS LE VAN & ALBAN DARCHE . Les mots bleus

Yolk Records

Loïs Le Van : voix
Alban Darche : saxophone ténor et arrangements

Invités :

Baptiste Trotignon, Sandrine Marchetti, Yonathan Avishaï, Bruni Ruder : piano
Leïla Soldevila : contrebasse
Nelson Veras, Paul Jarret, Alexis Therain : guitare
Émilie Chevillard : harpe
Sylvain Rifflet : saxophone ténor

Sortie le 31 mars

A la lecture, la playlist de cet album est un poil désarçonnante. Passer de Claude François à Neil Young, d’un standard à Christophe, d’une chanson de Thom Yorke à Diane Tell, De Bob Marley à Mariah Carey, et on en passe, avouez que c’est osé. Le duo épaulé par une dizaine d’invités se sort parfaitement de ce piège musical. Il arrive même à instaurer une continuité musicale ne manquant pas d’homogénéité. Tout en conservant leurs identités respectives, Loïs Le Van et Alban Darche se fondent l’un dans l’autre par la musique et approchent chaque thème joué en liberté tout en respectant la trame originale. Cela ressemble à s’y méprendre à de l’orfèvrerie. Dans cette carte des territoires musicaux éloignés, les deux musiciens évoluent à leur guise et réussissent un petit tour de force. A découvrir.


https://www.instagram.com/levanlois/?hl=fr
https://www.albandarche.com/


  EDREDON SENSIBLE . Montagne explosion

Autoproduction

Tristan Charles-Alfred : saxophone baryton
Antoine Perdriolle : batterie, percussions
Mathias Bayle : batterie, percussions
Jean Lacarrière : saxophone ténor

Invités

Noéllie Nioulou, Lola Calvet, Marthe Tourret, Lisà Langlois : voix

Sortie le 31 mars

En voilà quatre qui ne manquent pas d’énergie. Le quartet Édredon sensible se compose de deux soufflants et de deux batteurs qui font un raffut hypnotique qui pourrait bien vous mettre en transe, pour peu que vous goûtiez ce type de dérive musicale un poil barré et les autres décoiffés. C’est une sorte de Noise acoustique (ou d’électro débranchée, c’est comme vous voulez) aux relents proto-folkloriques mâtiné d’urbanité suante et vigoureuse. Rageusement primitive et furieusement obsessionnelle, leur musique n’a pas pour ambition de vous endormir, tout du moins pas avant de vous avoir épuisé. Pas mal de polyrythmie et des motifs mélodiques réduits à peau de chagrin forment le corps de ce concept pas aussi déjanté qu’il n’y paraît. C’est un matériau brut, certes, mais travaillé (et de préférence à l’os). Un éblouissement ici, une fulgurance là, des éclats énervés un peu partout, une once d’apaisement avec des voix et un ensemble somme toute bouillonnant et toujours prêt à déborder. On aime ou on déteste. A vous de choisir.


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