HOMELANDS – Lori

Matthieu Marthouret : piano
Mosin Kawa : Tabla indien
Loïc Réchard : Guitare

Le pianiste compositeur Matthieu Marthouret nous présente dans son sixième album se dont il se nourrit à savoir le triptyque de sa vie d’artiste : le jeu instrumental, la composition, l’ouverture musicale. Nous nous sommes toujours méfié du mélimélo de la world music qui nous a semblé n’être bien souvent qu’une musique de bonne conscience industrielle. L’emploi ici du tabla apporte plus qu’une simple épice par une sonorité et une souplesse qui lui sont propre tant est si bien que personne au sein de ce trio ne cède finalement rien de son identité. Rythmiques swinguantes, mélodies, improvisations proche parfois du Bebop. Les interventions chantées hindou (dont nous ne sommes pas spécialiste), l’utilisation de l’octaveur sur la guitare complètent la palette sonore du trio permettant ainsi de multiplier les orchestrations, couleurs et textures sonores. Au final un album jubilatoire anti-thèse des idéologies qui veulent nous enfermer dans un seul et unique territoire au nom d’une tradition immaculée et mythifiée. Et comme il est dit « Ce projet porte des valeurs chères aux trois musiciens du trio et reflète certaines philosophies émanant de la musique traditionnelle hindoustanie et du jazz : le métissage, la tolérance, le partage, la transmission, la connexion avec l’environnement… ». Nous approuvons.


https://www.matthieumarthouret.com/


LIVE IN PARIS

Edouard Monnin : Piano
Gabriel Midon : contrebasse
Thomas Delor : batterie

C’est au sein de la cave voutée (900 ans d’âge) du 38’ Riv jazz club tenu par Vincent Charbonnier, que la musique de ce trio a été enregistrée. Du live donc et des standards (re-donc), oui certes un piano-contrebasse-batterie (re-re-donc) comme il en existe beaucoup. Encore faut il pouvoir le faire et refaire pour le faire sans ennui et avec pertinence que ça soit sur In Your Own Sweet Way, Billie’s Bounce (ici totalement boulversé) ou encore l’Ave Maria de Schubert (ici presque religieusement respecté). Quoi de mieux que le public, que le sans filet, la surprise doit être de mise, se surprendre soi-même et ses compagnons de route, déconstruire pour reconstruire et trouver un langage commun qui appelle d’autres développements. Un jeu à trois bandes donc fruit de multiples influences dont ce disque est l’héritage. Chaque membre du trio prend sa part, exploite et propose les ingrédients dont nos oreilles et notre curiosité ont besoin, le public présent lors de ces représentations ne s’y trompe pas, réagissant à ce qui se passe dans cette cave séculaire. Il y a 900 ans eut lieu la Fondation de la léproserie Saint-Lazare.


https://www.thomasdelor.com/


DUO BRADY La vie d’après

Michèle Pierre et Paul Colomb : violoncelles et compositions

Le Duo Brady, duo des violoncellistes Michèle Pierre et Paul Colomb, pétris de références musicales, n’ont cessé de jouer ensemble, une évidence à l’écoute de leur disque. Duo, conversations improvisées, jeu d’archet et de pizzicati, jeu de malices. L’exigence de leur formation classique leur permet des audaces que d’autres n’oseraient pas, avec un travail sur le son, beaucoup d’improvisation, et une ouverture à toutes sortes de territoires musicaux entre jazz, musiques actuelles, musique de chambre, folk, quelques exotismes, des moments bandjoïstes ou hendrixiens. De cette floraison nait des moments poétiques ou/et abstraits, des moments d’une vie d’après que nous souhaitons à ce beau duo, nous n’attendons à présent que de les voir en vrai car ça ne sera plus le moment de réfléchir mais de se laisser prendre à leurs pièges sonores.

https://www.duobrady.com/