Par le passé, les élèves du collège JB de La Salle, à Lyon, ont réalisé des interviews de jazzmen, pour la revue du collège, dans le cadre de Projets Artistiques et Culturels.

Nous les mettons en ligne car leur intérêt dépasse le cadre du jazz à proprement parler. Ce sont des rencontres qui ne s’intéressent pas forcément à l’actualité des musiciens, mais plus à ce qui fait leur vie, leur univers. Face aux jeunes, leur parole est plus libre, ce qui donne lieu à de vrais échanges.

Ces archives seront bientôt complétées par de nouvelles interviews. Alors bonne lecture, et restez branchés !

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Philip Catherine à Cluny.
Photo © Yves Dorison

A l’heure où ce guitariste immense publie son premier album solo, voici une interview réalisée il y a quelques années mais qui exprime toute sa personnalité. Philip Catherine est assurément d’une simplicité qui n’a d’égal que son génie mélodique.

Quelques extraits de cet entretien dont vous pourrez lire l’intégralité en bas de page (lien pdf).

> Comment avez-vous débuté la musique ?
Y avait-il des musiciens dans votre famille
 ?

Du côté de ma mère, oui. C’était une grande mélomane, elle aimait beaucoup la musique. Sa sensibilité musicale était très grande et elle jouait aussi un peu de piano.
Son père, que je n’ai pas connu car il est mort avant ma naissance, était violoniste professionnel dans un orchestre symphonique à Londres. Il paraît qu’il était premier
violon.

Philip Catherine à Cluny (2).
photo © Yves Dorison

> Cela vous a t’il influencé ?

C’est ma mère qui m’a le plus influencé. Je trouve qu’elle avait une façon particulière d’entendre la musique. Elle était très sensible à la musicalité de ce qu’elle écoutait, si c’était bien chanté, bien joué... Elle remarquait tout et exprimait ses sentiments à travers l’écoute musicale.

Elle est morte il y a seulement un an et demi et, c’est encore récent, je lui ai fait entendre divers genres musicaux. Et je réagissais à sa façon personnelle de réagir à la musique. Je lui demandais souvent conseil d’ailleurs.

(...)

> Quelle est la rencontre qui vous a le plus marqué ?

Les personnalités qui m’ont marqué sont nombreuses ; j’ai eu beaucoup de chance. L’âge aidant, depuis le temps que je joue, j’ai rencontré beaucoup de monde. Si je ne devais en citer qu’un, je dirais Chet Baker. C’était sans doute le plus musical et le plus profond des musiciens avec qui j’ai joué. Mais c’est injuste de ne citer que lui.

Philip Catherine à Cluny (3)
Photo © Yves Dorison

> Vous composez beaucoup, d’où vient votre inspiration ?

En fait, je suis à la recherche de quelque chose qui me parle. Cela me demande du travail, de la concentration. J’aime faire quelque chose qui n’existe peut-être pas, je l’espère du moins, et qui me parle.

Pour la composition, j’utilise tout ce qu’il est possible d’utiliser, un crayon, une gomme, un ordinateur, ma guitare. Dans le temps j’utilisais le piano, des enregistreurs. Mais ce que je recherche vraiment dans la musique quand je compose des mélodies, c’est ce quelque chose qui me touche quelque part, en espérant évidemment que cela émeuve également les autres.

(...)

> Quelle question ne vous a-t-on pas posée à laquelle vous aimeriez répondre ?

Oh, c’est une bonne question ça ! peut-être auriez-vous pu me demander quelles sont les qualités nécessaires pour faire de la musique. Je crois qu’il en faut tout un mélange. En tout cas, il faut du courage, de la persévérance et de la concentration.

Personnellement, j’ai du mal à me concentrer, mais c’est en musique que j’y parviens le mieux. En général, je fais toujours plusieurs choses en même temps. Du coup, je suis distrait et j’oublie mon ordinateur dans le train par exemple, etc. Même quand je fais de la musique, il m’arrive malheureusement de penser à d’autres choses. Je fais des gammes pendant que j’imagine ce que je pourrais écrire...

Sortir du présent, c’est très mauvais pour moi ! J’essaie tant bien que mal de rester concentré sur ce que j’ai à faire.


> Lire l’intégralité de l’entretien ci-dessous :