"A ciel ouvert"

Eric Longsworth joue du violoncelle électrique. Derrière son étrange instrument qui a perdu sa rondeur féminine pour un profil d’anorexique, on imagine les fils qui rejoignent les lignes à très haute-tension pour mener au cœur d’un réacteur nucléaire diabolique... L’écolo donne l’alerte !

Eric Longsworth serait-il, lui aussi, "vendu" au lobby EDF / Areva et consorts ?

on aime !

Surtout pas ! Avec lui, on va vers la lumière pure, celle qui se diffuse dans un ciel grand ouvert aux confins de la Provence, là où il semble avoir trouvé un abri. La musique de ce nouvel album est immédiatement séduisante et on se dit que c’est suspect mais le plaisir ressenti résiste à l’abrasion des écoutes successives et là, c’est bon signe !

Le violoncelliste nord-américain est un poète, un troubadour et un clown auss [Il arbore un beau nez rouge dans le spectacle - à voir absolument par tous ! - "Le Jazz fait son Cirque... et vice-versa".]... mais tout cela s’assemble harmonieusement. La musique de "A ciel ouvert" diffuse une image du bonheur qu’on pouvait retrouver dans les mélodies du folk des seventies et des spirituals des origines (Carry me home, avec l’harmonica de l’invité : Olivier Ker Ourio). C’est aussi un rassembleur qui se constitue une équipe aux petits oignons, des gens comme lui, musiciens avant tout, pas frimeurs, sensibles et profondément investis dans leur art : François Verly et ses percussions si vives et scintillantes, le trop discret Rémi Charmasson, guitariste tous-terrains exemplaire et Éric Seva, saxophoniste qui séduit par la clarté de son phrasé et sa palette de couleurs, en particulier au baryton (African Dream).

Eric Longsworth - "A ciel ouvert"
Dièse records / Harmonia Mundi - 2008

Très ouvert aux musiques de toutes les latitudes, Eric Longsworth a su donner à ses compositions une identité qui évite le collage folkloriste. Entre les impressions arabo andalouses (Le Pélerin), les senteurs de l’Inde suggérées par les tablas de François Verly dans Toi qui passes libre émerge le superbe hymne de Seven Steps à la force presque celte. Tout le reste est digne du même intérêt parce que la musique est perpétuellement mise en jeu. La permanence de la mélodie n’est jamais un frein à l’improvisation et en l’absence de contrebasse, Eric Longsworth assure le double rôle de soutien rythmique et de soliste avec une habileté extrême.

Un disque solaire, éolien, qui promène l’auditeur à travers onze chants d’espoir et de vie qui témoignent d’un profond engagement. Une simplicité exemplaire, même si on aimerait un peu plus de piment parfois dans cet univers musical fort délicat.


> Eric Longsworth : "À ciel ouvert" - Diese records DSR#06 - distribution Harmonia Mundi

Eric Longsworth : violoncelle électrique / Rémi Charmasson : guitares acoustiques et électrique / François Verly : batterie et percussions / Eric Séva : saxophones baryton et soprano / Invité spécial : Olivier Ker Ourio : harmonica

01- Nightrunners / 02- Without a trace / 03- Carry me home / 04- African Dream / 05- Le Pèlerin / 06- Heartbeat / 07- La Source / 08- Seven steps / 09- Toi qui passes libre / 10- Life inside the egg / 11- Dad’s song

Compositions d’Eric Longsworth (sauf "Amazing Grace" en introduction de 03)

Enregistré à Paris en 2007 (?).


> Liens :


> Bonus vidéo !

Une séquence vidéo diffusée sur le site "Daily Motion", filmée le 15 octobre 2008 à Taulignan dans la Drôme, en région Rhône-Alpes (France). Durée : 02:43-