Duo Sans Filet

Samedi 13 décembre, (on a raté le vendredi 13 de peu ), Médéric COLLIGON et Damien SCHMITT sont montés sur le ring du Triton pour un combat en 2 reprises. D’une heure chacune.

Pas d’arbitre ( sauf le public ). Tous les coups sont permis (un genre de pancrace musical ). Chacun est libre de se munir de ses armes préférées. Aucune préméditation ni préparation : tout s’inventera au fur et à mesure. Sans filet donc.
Ce qui pourrait devenir le nom de ce duo d’un soir : le duo « Sans Filet ». Non non, le Triton n’est pas devenu un théâtre porno live.

Médéric Collignon
A Vaulx Jazz 2008

Le patron du club, Jean-Pierre VIVANTE, a narré la genèse de cette rencontre. Entendant Damien SCHMITT au sein du 4tet LE LANN et TOP, il a tout de suite pensé que l’inviter avec COLLIGNON s’imposait.

Ce dernier au cornet de poche, bugle, voix et bidouilles électroniques, l’autre à la batterie.

C’est COLLIGNON qui a porté le premier coup en entrant sur scène avec à la main son petit enregistreur ( pub interdite ), pour faire écouter un truc que l’autre ne connaissait pas. Et que je te pose le dit enregistreur tout près du micro, pour en faire profiter le public . Et roule ma poule : c’est parti. Inutile de faire le malin pour savoir qui fait quoi à qui et qui lui rend quoi et... mais.... pourtant.....Menfin.
J’ai cauchemardé un instant en imaginant un studieux avisé élève d’un cours de jazz se tapant ( se cognant ? ) un relevé de ce qui s’est inventé pendant deux heures. Dantesque et inouï.

Ces deux-là ont un talent fou et partagé à explorer différentes pistes sonores pour en retenir une, la pousser jusqu’à épuisement avant de bifurquer vers un nouvel attracteur étrange.

On parle souvent des décisions que les sportifs prennent dans l’action, on n’en parle pas pour les musiciens. Ici, l’exercice relevait de la haute voltige ( sans cheval ). Parmi les nombreux choix possibles, attirants, risqués, qu’est-ce qui fait que celui-là est privilégié ? Instantanément ? Quel logiciel interne d’aide multicritère à la décision utilisent-ils ? Comment le font-ils évoluer ? Où se le procure-t-on ? Est-ce génétique ? Bouhhhhh !!?!? Mais c’est où la fabrique de ces talents ?
Finalement et grosso modo, chaque set s’est structuré autour de quatre idées développées à fond et si le premier set a fonctionné autour d’une osmose quasi parfaite, le second les a vus se mettre en valeur chacun leur tour, chacun servant de faire valoir ( atlantique ) à son acolyte. Personne n’a gagné et le match ne fut pas nul. Allez y comprendre quelque chose.