Ouverte depuis le 17 mars, l’exposition "Le siècle du jazz" s’achève le 28 juin. Une visite s’est imposée. Nicolas Hossu nous livre ses impressions...
Ce sont les derniers jours (jusqu’au 28 juin) de l’exposition "Le siècle du jazz" organisée au musée du Quai Branly, à Paris.
À voir !... pour quelques petites délices qu’elle contient : caricatures d’une époque où l’on ne connaissait pas encore le "politiquement correct", pochettes de disques (signées Warhol ou Lee Friedlander), couvertures emblématiques de magazines, affiches, 2-3 séquences de cinéma, quelques photos des coulisses de Guy Le Querrec, etc. Si le potentiel artistique de ces objets est inégal, ils ont néanmoins le mérite de témoigner des rencontres : Cocteau - Picabia, Coltrane - Friedlander... En cela, l’exposition est réussie.
Mais il convient également de la consommer avec modération ! … À cause du décor froid et du parcours linéaire qui conduit de manière sagement chronologique les pas du commun des visiteurs. Peu de surprise, peu de passion, peu d’imagination ; faute de quoi les notes d’une gamme ne font jamais une chanson et des objets (aussi rares qu’ils soient) rarement une exposition.
Dans une vitrine, un ouvrage : "Harlem Mecca of the New Negros". Sur une page, on peut lire : "Jazz is a marvel of paradox : too fundamentally human, at least as modern humanity goes, to be typically racial, too international to be characteristically national, too much abroad in the world to have a special home".
[…]
"The true spirit of jazz is joyous revolt from convention, custom, authority, boredom, even sorrow…" (J.A. Rogers, "Jazz at Home")
C’est précisément cet esprit-là que l’exposition échoue à faire renaître.
Et si en sortant vous avez le blues, ce n’est pas grave : "jazz can cure" !
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