CAVEAU DU CHIEN A 3 PATTES

> Belleville sur Saône, 16 avril 2010

LE BRUIT DU [SIGN]

  • Nicolas Stephan : saxophones
  • Jeanne Added : chant
  • Julien Rousseau : trompette
  • Julien Omé : guitare
  • Théo Girard : contrebasse
  • Sébastien Brun : batterie.

Vendredi 16 avril 2010, Belleville sur Saône

Le Caveau du chien à 3 pattes est un lieu associatif dédié au jazz. Depuis quelques années, il propose un concert mensuel et des résidences à de jeunes groupes issus du jazz contemporain. Partie intégrante d’un petit domaine viticole du Beaujolais (rouge, rosé et blanc), il soutient la création et l’émergence dans le jazz. C’est assez rare pour être signalé et encouragé, d’autant qu’en région lyonnaise, les partenaires publics semblent, depuis quelques temps déjà, avoir à cœur d’éradiquer toutes les formes de jeunesse créatrice au profit de grosses structures culturelles, grandes dévoreuses de subventions, dont nous ne discuterons cependant pas la qualité car là n’est pas notre propos. Les jeunes sont donc bruyants (surtout quand ils sont musiciens...), c’est connu, et plutôt que d’agiter leurs neurones avec des inepties prétendument artistiques, ils feraient mieux d’aller à confesse (encore que ce saint mot contienne les germes de la dépravation) ou de théoriser sur les vertus philosophiques de la variété française selon Guy Lux (ce qui, soi-dit en passant, est un exercice périlleux qui pourrait laisser penser que Pierre Bourdieu est le petit frère de Oui-Oui et que ma sœur ne voit rien venir).

Le bruit du [Sign]
Répétition, 16/04/2010

Le bruit du [Sign], à cette aune, est un bel exemple de jeunesse contaminée, avilie et perverse. C’est donc suffisant pour retenir toute notre attention. En résidence entre les ceps, il ont proposé en concert pour partie leur projet "Heiko ou l’apparition du héros" et deux compositions de leur nouveau projet "Yebuna senesehrat". A l’écoute, il y a d’abord un univers. Sa cohérence émerge de la multiplicité sonore, des équilibres instaurés, des figures déposées. Les rythmes poussent les harmonies vers l’échappée belle. L’intense est au menu. Dans ce contexte, chacun œuvre au service d’un son communautaire, d’où ce souffle particulier qui traverse leur audace musicale et définit un cadre aux contours originaux (impudents diraient les gardiens du temple). Aucune contestation possible, cela fonctionne et le plaisir est largement partagé par le public, ce qui est le signe insigne que le [sign] est perçu, que le bruit bruit savamment. Et tant pis si Rosalie est une sacrée salope qui menace les espèces en voie de disparition (sauf les cygnes, et encore).


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