Lausanne (Ch), le 13 novembre 2010

Kenny Drew Jr : piano / Thomas Dobler : vibraphone / Reggie Johnson : contrebasse / Sangoma Everett : batterie

Le vibraphoniste zurichois Thomas Dobler n’est pas très connu de ce côté-ci des Alpes, ce qui ne l’empêche pas de faire sa vie de musicien avec un talent plus que certain. Il est d’ailleurs en tournée avec Kenny Drew Jr qui, mais cela nous le savions, est bien plus qu’un fils de. Pour leur passage au Chorus, le duo avait décidé de s’adjoindre une rythmique : Sangoma Everett et Reggie Johnson, ni plus ni moins.

Sur un répertoire composé pour l’essentiel de standards et de morceaux écrits par Kenny Drew Jr (également une excellente pièce de Daniel Schnyder), le quartet a proposé deux sets remarquables d’intensités. Complices en tout point, les quatre ont su donner aux standards leur allure des grands jours. Quant aux compositions de Kenny Drew Jr, d’une finesse harmonique irrécusable, elles ont agrémenté l’ensemble d’une dimension contemporaine où les influences classiques du pianiste sont allègrement mêlées à sa science du jazz (bon sang ne saurait mentir). La richesse mélodique de ce type de concert est un plaisir pour l’auditeur qui, de temps à autre, aime à revenir aux sources d’un swing intelligent... et intelligible.

Il serait bon que l’on se penche un peu plus sur la carrière déjà bien remplie de Kenny Drew Jr, pianiste virtuose, tant son jeu est original et créatif. Allié à L’impassible assurance de Reggie Johnson (qui donne toujours en temps et en heure la note que l’on attend et qui nous comble) et à l’incisive précision de Sangoma Everett, il a offert à Thomas Dobler un espace d’expression musicale que celui-ci a su s’approprier avec justesse. Les soirées de grande qualité ne sont pas si nombreuses que cela. Le Chorus de Lausanne sait les initier. C’est l’un de ses mérites. Continuez, s’il vous plaît.

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