10-21 NOVEMBRE 2010.

Appelé à donner une conférence sur l’histoire du jazz à la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges dans le cadre du festival annuel de jazz, j’ai pu entendre deux concerts et me rendre compte à quel point ce festival est géré de façon ultra professionnelle, à quel point les évènements connexes sont légion et à quel point les artistes et les invités sont traités avec la plus grande sollicitude.

La conférence sur l’histoire du jazz fut très bien reçue mais faute de temps, il ne m’a pas été possible de dépasser le be-bop ! Il faut dire que si l’on veut expliciter et illustrer 110 ans d’évolution, c’est même une dizaine d’heures qui serait nécessaire. Sinon, comment justifier que l’on doive occulter des musiciens comme Dexter Gordon par exemple ?

Festival ÉCLATS D’ÉMAIL à Limoges. 10-21 NOVEMBRE 2010

Rendez-vous est donc pris en novembre 2011 pour aller du cool, à ma façon (et non celle de l’horrible documentaire de France 5 Birth of cool), au jazz contemporain. Pour également évoquer les 20 ans de la disparition du grand Miles Davis, il mérite bien une conférence à lui seul.

Ce sera la Miles Davis secret story avec pratiquement que des inédits audio et vidéo et une foule d’anecdotes vécues.

Côté concerts du festival, j’ai tout d’abord entendu la fin (horaire Air France incompatible) de la prestation du Philippe Gillet Quintet dans la salle Expression 7. Lui même à la guitare, il est entouré d’un accordéon, d’un clavier, d’une basse et d’une batterie. D’où un alliage sonore extrêmement original pour des compositions chiadées sans être ampoulées et des improvisations bien conduites en fonction des autres membres du groupe. Paru en 2009, le disque Two pictures en rend bien compte.

Le lendemain, c’est à la salle de la Mutualité [1], que j’ai pu écouter le trio Latcho Dives, hommage à Django évidemment. Bon, le jazz « manouche » a le vent en poupe en ce moment mais ce que j’ai ouï a dépassé le cadre de la copie servile. À cause surtout de l’un des deux guitaristes, Rudy Brun, le seul « natif des roulottes » au sens noble du terme. Si l’autre gratteur (le limougeaud bon teint Gaël Rouillac) a admirablement piqué le son et la virtuosité du Maître, dans les doigts, la tête et le coeur, ce qui ne doit pas être une mince affaire, Rudy est un petit prodige. Ce qui m’a scié chez lui, c’est cette faculté de sonner parfois comme un violon quand il commence à faire des notes tenues. À lui tout seul le quintet du HCF ! Au fait, Latcho Dives veut dire bonjour, ce n’est pas le nom d’un club de plongée !

Quoi qu’il en soit, Django est le plus grand génie non-américain du jazz. Amen.

Festival ÉCLATS D’ÉMAIL à Limoges. 10-21 NOVEMBRE 2010

On m’a assuré que d’autres concerts avaient eu un fort impact. Celui du tromboniste Gueorgui Kornazov notamment, avec Émile Parisien et Manu Codjia. Celui de Rafaël Zaldivar également. Il m’a donné son CD et je dois dire que ce pianiste originaire de Cuba et qui vit au Quebec possède un langage musical complètement personnel. Rien de cubain en tous cas mais un jazz on ne peut plus contemporain, comme Omar Sosa quand il joue une musique purement jazz. Et son batteur Kevin Warren est un véritable monstre de l’instrument. Rafaël vénère Monk, il ne peut donc pas être mauvais !

J’ai parlé des évènements entourant le festival. C’est tout bonnement grandiose. Éclatement des concerts dans sept lieux différents, de l’Opéra Théâtre à la Fourmi, qui vu son nom devrait être la plus petite salle du lot ! Quatorze orchestres en concert, un vingtaine dans les jazz clubs, les bistrots jazz, les Halles centrales et les Showcases. Des expos photo et des conférences. Et, sauce béarnaise sur le tournedos, partenariat avec 31 bonnes tables, où les musiciens et les membres du festival peuvent payer avec des tickets spéciaux émis par l’organisation du festival.

Festival mené de main de maître par l’infatigable Jean-Michel Leygonie, Directeur Artistique et du Développement.

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[1Merci Mr Michel Dubuch pour votre accueil chaleureux !