Le jazz à Fareins (01480), c’est comme le jazz dans n’importe quel autre festival, mais en plus festif. Jamais vu aussi peu d’intellos au mètre carré. Là où d’habitude ils pullulent et pérorent, il n’y a que des gens normaux ou presque qui viennent passer un bon moment, amener des amis, voir les copains et boire du champagne parce que, somme toute, une fête sans bulles, c’est comme une trompette sans piston, ce qui n’empêche nullement les présents de claironner, soit dit en passant.

  • C’est pas qu’on soit triste par nature mais on n’a pu aller qu’à la soirée Boeuf-Carottes, celle du samedi qui est en passe de devenir une référence et un exemple en matière de soirée musicale et conviviale. À la place de sa seigneurie présidentielle dite Jacques, je collerais dare dare un © ® ™ à la dite soirée avant qu’un mécréant mécréant lui subtilise l’intitulé. Faut pas jouer aux lapins de trois semaines quand on trempe sa programmation dans le jus d’un civet hors norme, n’est-ce pas ?
André Minvielle
Photo © Yves Dorison

Hors donc on a loupé Robin McKelle à la salle des fêtes le vendredi. Paraît que c’était pas carême (y avait pas Maurice...) et qu’elle a retourné une salle bien en chair. Vu qu’on avait manqué Azulejos le jeudi et qu’on est passé à côté du dimanche, dédié en matinée aux gosses des écoles de musique du coin et l’après-midi au David Sauzay / Christophe Metra quintet, mais qu’a-t-on vu et écouté ? Eh bien en hors-d’œuvre pré-dominical on a savouré du Minvielle / Petit, façon foie gras mais pas trop. Une affaire qui tourne parfaitement, peut-être un peu trop d’ailleurs. Il nous a manqué d’être étonné, ce qui ne laisse pas de nous interroger sur la défense et l’illustration de la langue (sauce piquante) française qui pour le coup nous a paru un peu plate et ronronnante.

Mais c’était bien quand même, surtout à une époque où les Goncourt de circonstance et autre Renaudot courbé fleurtent avec les abysses insondables d’une médiocrité, pardon d’un humour au 27ème degré …, excusez-moi encore je vous prie, d’une langue si subtile et d’un intérêt si évident... que nous ne pouvons comprendre...

Didier Petit
Photo © Yves Dorison
Vanessa Matthys
Jazz à Fareins 2010 - Photo © Yves Dorison

Et voilà que la seconde partie se pointe sur scène. Le Keystone Big band agrémenté d’une invitée chanteuse, Vanessa Matthys (rien à voir avec Johnny, du moins à ma connaissance). Avec un 80-200 vous imaginez bien qui j’ai photographié (e), Non ? Là n’est pas le sujet d’ailleurs. Ce big band de jeunes ne manque pas d’air et d’idées pour remettre en perspective les standards que l’on ose aimer. C’est carré et ça tourne (je la fais trop souvent, celle-là). Ce sont des musiciens de demain, pleins de projets et qui se réunissent pour célébrer une forme de jazz qui possèdera toujours sa raison d’être, n’en déplaise aux absents cités ligne 2 du présent billet. C’était bien donc, c’était chouette et c’était pas chez Laurette. Mention spéciale à Pierre Dessassis au saxophone.

C’est déjà minuit quand les tables sont installées. Enfin on va bouffer... du swing avec Olivier Truchot et/ou Fred Nardin au piano, Patrick Maradan à la contrebasse, Romain Sarron à la batterie et Jon Boutellier au saxophone (je ne sais pas s’il était fiévreux mais c’était chaud). Ils accompagnent le boeuf-carottes. Ca glisse tout seul. Au bar on écluse (on est en bord de Saône), on raconte des conn... on disserte élégamment. C’est trois heures du mat’ et personne ne frissonne. Paris dort encore, Fareins toujours pas. Et c’est tant mieux car, voyez-vous, ce type de festival est vrai. Et c’est une vertu plus que nécessaire. On fait quoi l’année prochaine ?

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