David Bressat et son trio (Florent Nisse et Charles Clayette) ne manquent pas d’idées, nous l’avions noté lors de la sortie de leur album «  French connection ». Ils s’autorisent aujourd’hui la reprise de chansons françaises (Lama, Dutronc, Brassens, Nougaro, Legrand...) ou de classique, là encore français (Fauré, Ravel). Non contents d’usiter les qualités inhérentes au trio régulier qui est le leur, ils ont convié pour l’occasion le saxophoniste Marcus Strickland que l’on n’attendait naturellement pas, mais avec impatience, dans ce répertoire. Plutôt que de tout faire en studio, ils ont monté une tournée de quelques dates avant l’enregistrement du CD. C’est ainsi que nous les avons appréciés au Crescent de Mâcon l’autre soir [1].

David Bressat
12/02/2011

La précision et le lyrisme coltranien du saxophoniste new-yorkais ont fait bon ménage avec les qualités d’équilibre sensible, de créativité, du trio. Dès l’entame du premier set, on sent que la cohésion est là. Même si Marcus Strickland semble être le soliste prépondérant, David Bressat mène l’ensemble en s’appuyant sur Florent Nisse, contrebassiste aux doigts arachnéens, et Charles Clayette en gardien du drive. « D’aventure en aventure », premier thème abordé, arrangé par le contrebassiste, nous rassure d’emblée sur la capacité du quartet à transfigurer des rengaines à priori plus proches du top 50 que des charts jazzy. Le thème est quasi respecté avant que l’improvisation prenne le dessus et se taille la part du lion. Que soientt convoqués ensuite les classiques Fauré et Ravel, Nougaro et d’autres, on les cite dans le désordre, ne change rien à l’affaire et ne fait que renforcer la première impression, celle d’un projet éclectique et mûri avec goût. Ce n’est pas une mince qualité pour un musicien de faire une musique en accord avec ses désirs, et ce n’est pas à la portée (si j’ose dire) de tout un chacun de la réaliser sur scène avec un sens de l’efficacité qui ne masque pas la musicalité première des artistes.

  • David Bressat et ses acolytes réussissent cela en toute simplicité. C’est réjouissant pour le public et qui plus est respectueux. Aucun cabotinage, aucune ostentation, juste le plaisir de la belle ouvrage entre instrumentistes de grande valeur qui ne ménagent pas leur peine au service du jazz et de ses fans.
  • En un mot : bravo.

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[1Samedi 12 février 2011 ! NDLR !