...À en tomber par terre

Un soir comme un autre, fin de semaine, la météo du week-end s’annonce bonne et les parigots-tête de veau font la queue sur l’A6.

Au Triton, la vie musicale continue as usual sauf que les deux costauds format anhistorique prévus en trio avec CHEVILLON, les Daniel HUMAR et Michel PORTAL, sont retenus ailleurs le temps de se refaire la santé. En lien avec l’essence du jazz, il convient de s’adapter, de faire face et avec, d’utiliser cet aléa. Bref, trouver dans la journée deux loustics disponibles et d’accord pour s’y coller.

Christophe Monniot - Le Mans, mai 2011.
© CultureJazz

Grand bonheur : répondent présent Christophe MONNIOT (oui, LE Christophe Monniot ) et Franck VAILLANT, le premier aux sax, le second à la batterie. Ce qui nous donne un trio inattendu avec Bruno CHEVILLON à la contrebasse.

  • Et leur concert est HÉNAUAUAUAUAURRRME. État de grâce ? Magie d’un soir ? Qualité du plat du jour ? Maman est dans la salle ? Ou le petit garçon ? Ou koidotr’ ?

Franck VAILLANT , son petit galurin vissé sur la tête ( où donc pourrait-il être vissé, hein ? ), fait un boulot magnifique. Sonorités de ses cymbales, gongs et autres objets métalliques, discrétion et présence, chorus hâchement élaboré, pffff...... Superbe.

Bruno CHEVILLON traite sa contrebasse comme une guitare, la fait sonner comme un gong, la caresse ( oh oui, encore ), la frappe ( tiens !! salope !! ), lui fait des choses avec deux archers à la fois ( deux !! ), lui claque des accords qui sonnent comme des baisers collés, l’abandonne un instant ( reviens chéri !! ), ouahhhh...... pfffffff ….... oulala.

Christophe MONNIOT, sax alto et sopranino, a laissé sa casquette au vestiaire. Il n’y a plus de filtre entre sa tête enfiévrée et le ciel : l’inspiration coule en ligne directe. Un flot ? Un fleuve ? Un torrent ? Non : un tsunami !! Sa vague nous emporte loin là-bas dans des paysages inaccoutumés. L’antépénultième morceau joué à une vitesse déraisonnable ( là, Mr Guéant, un radar pédagogique s’impose et vite !! ). donne un coup de vieux définitif à Donna Lee dont la prothèse de hanche, l’arthrose des genoux et la voussure du dos signent la vieillesse irrémédiable.

Et ce trio de oufs, qu’il s’égare dans la pure vélocité ou dans la ballade la plus lente et paisible, nous régale sans égal. MERCI LES GARS. REVENEZ QUAND VOUS VOULEZ !!.

Giovanni Falzone - Le Mans, mai 2010
© CultureJazz

Second concert de la soirée ( oui, c’est ça le luxe : deux concerts le même soir ), le FALZONE FRENCH QUARTET : Giovanni FALZONE, trompette, Bruno ANGELINI piano, Mauro GARGANO contrebasse, Julien AUGIER batterie.

  • Après les intenses émotions du début de soirée, nous retrouvons un format plus convenu avec les thèmes composés par le trompettiste. Lequel, flamboyant partenaire du non moins flamboyant Francesco BEARZATTI, se révèle un compositeur avisé à l’écriture et aux arrangements millimétrés : thèmes sophistiqués, mise en place rythmique exigeante, ça ne rigole pas. Comme il l’a lui-même déclaré, on y trouve de l’écrit, de l’improvisé, du tonal, du mélodique.
  • À noter, outre Falzone dont les chorus ne font ni dans la retenue ni dans la pingrerie, le pianiste Angelini qui raconte des histoires belles à tomber et le bassiste, qui sur les deux derniers morceaux, fera entendre des soli superbes.

Un quartet à réécouter.

Pfff. Quelle soirée !!

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> Inclinaisons ?

Ce concert s’inscrivait dans une série de trois soirées proposées en collaboration avec Inclinaisons, agence artistique bordelaise créée par Marion Piras en 1986.

  • Passionnée de jazz et de musique improvisée, Marion met ses compétences au service des artistes auprès desquels elle s’engage afin d’assurer la diffusion de leurs musiques... (NDLR)

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