Soixante-huitième étape

Sarau sul vesuvio

Le projet Sarau sul Vesuvio est une liaison poétique entre les musiques populaires brésiliennes et le dialecte napolitain. Des réinterprétations de compositions écrites par Chico Buarque, Egberto Gismonti, le chanteur Tom Zé ou encore le guitariste Guinga sont au menu. C’est donc un rapprochement entre le folklore napolitain et la samba où l’improvisation secoue des mélodies populaires ancrées dans la mémoire collective. Ceci est une transcription approximative de la présentation du concert. Dans les faits, nous écoutâmes plus, hier soir, un répertoire varié autour de ces deux pôles sans pour autant ressentir une réelle fusion des deux genres. Le seul trait d’union décelable était le style vocal de Maria Pia De Vito et c’est tout. Certes Roberto Taufic est brésilien mais nous ne ressentîmes pas son jeu et son chant comme une influence majeure, voire pertinente, durant le concert. Gabriele Mirabassi donna une leçon de clarinette avec l’éclat, la gracile intelligence et la verve qu’on lui connaît tandis que le gallois Hugh Warren (en régional de l’étape ?) soutint ses camarades de jeu avec un indéniable talent. Malgré la qualité des intervenants, cela ne nous convainquit pas, et surtout pas la surenchère dans le scat de la chanteuse qui plut tant aux spectateurs présents. C’est ainsi. L’art de la performance sera toujours sujet à controverse. Là où certains aiment les flots de notes, l’escalade effrénée vers un Graal rythmique frôlant le compulsif et les aigus vocaux synonymes d’euphorie cataleptique, d’autres, dont nous sommes, optent pour l’espace, la retenue et la note choisie sinon élue. Les deux camps estiment, et peut-être n’ont-ils pas tort, que la performance existe là. Introversion, extraversion, la forme et le fond et tutti quanti, chacun voit midi à sa porte et l’essentiel est chacun s’en satisfasse. Mais ce concert à nos yeux transforma l’International Jazz Day en International Folklore Day. Non pas que nous apprécions le Jazz Day, n’est-ce pas. Ne vous méprenez pas. Nous préférons que le jour des vins et roses se répète quotidiennement et ne soit pas une célébration factice de plus initiée pour masquer la misère et le reste.

À part cela, le 30 avril 535 en Italie, le roi ostrogoth Théodat fit étrangler sa femme, la belle Amalasonte , née à Ravenne une quarantaine d’années plus tôt et fille de Théodoric le Grand. Un fin tacticien dans l’art de la guerre à ce qu’on dit ce Théodat. C’est triste. Consolons-nous en nous remémorant l’émouvante victoire de Céline Dion alors dans sa vingtaine, en 1988, au concours de l’Eurovision. Elle chantait « Ne partez pas sans moi  » pour le compte de la Suisse… Comme nous vous serez fan de sa tenue de scène, sorte d’hommage audacieux aux champignonnières : ...ici...sur YouTube. Et soudain un irrésistible désir... La jeter dans le Vésuve et voir ses restes fumants exposés à Pompéi. Nous appellerions ce geste auguste autant que décisif « une napolitainerie ».


Dans nos oreilles

Jean-Marc Foltz / Stephan Oliva - Gershwin


Sous nos yeux

José Saramago – Menus souvenirs