Trompettes de la renommée

Bien embouchées, elles le sont nécéssairement ces trompettes, qu’elle soit reconnue (Stéphane Belmondo),prestigieuse (Wallace Roney) ou bien montante ( Alexandre Hérichon). Non, nous songions à celles de Chet Baker auquel le trio de Stéphane Belmondo rendait hommage et de Miles Davis qu’acompagnait Wallace Roney. Cinq trompettistes pour une seule Nuit du jazz, voilà qui peut expliquer la faveur et la ferveur du public venu en nombre assister à cette jam-session en quelque sorte dans l’espace et dans le temps.

Stéphane Belmondo

Le trompettiste Stéphane Belmondo n’est pas un inconnu en terre normande. Déjà présent lors d’une précédente édition ainsi qu’il le rappelait, il était aussi l’invité pour différentes prestations à Jazz sous les Pommiers 2016.
Son compagnonnage avec Chet Baker l’a conduit à cet hommage qui fait l’objet de son dernier enregistrement Love for Chet. Hommage au musicien, à ses thèmes et non copie servile selon les vœux du trompettiste français. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement de ce son venu de l’intérieur et que l’instrument extériorise ! Bien entouré du guitariste Jérome Barde doublement inspiré par Django et Wes Montgomery et du tout aussi swinguant contrebassiste Thomas Bramerie, (compagnon de route de Baptiste Trotignon, Jean Michel Pilc…), Stéphane Belmondo a ainsi puisé avec bonheur son inspiration chez Chet mais aussi dans les standards de Cole Porter qu’il a enregistrés précédemment.

Eric Allen, Wallace Roney, Oscar L. Williams Jr.

De la côte Ouest et ses sons suaves et mélancoliques, il n’y avait que le temps d’un entracte à franchir pour se retrouver dans un jazz âpre et urbain emmené par l’autre trompettiste de la soirée, l’américain Wallace Roney.
Si, dès le second titre, un ange noir avec une sourdine en guise d’auréole, semble passer -de loin on dirait Miles- c’est bien sa propre musique et sa singularité de musicien que défend le leader de ce quintette. Incisif et pulsé dans son jeu, le musicien est aussi impulsif et rugueux sur scène, dans son peu de concession faite au public et plus encore à son pianiste (Oscar L. Williams Jr. )sommé de faire silence. De quoi vous refroidir ! Il est vrai que les musiciens, à l’exception de son saxophoniste Ben Salomon, ne figurent pas dans son dernier album (A place in time) sorti en novembre 2016.

Daïda
© Sophie de Courrèges

Cette forme d’exigence secondée par une belle rythmique à la basse (Curtis Lundy) et à la batterie (Eric Allen) suffisait à emporter l’adhésion de la salle.
Troisième trompettiste (ou cinquième si l’on préfère) le jeune caennais Alexandre Hérichon au sein du groupe Daïda avait pour mission d’assurer la jonction entre les deux formations de la grande salle et de poursuivre la Nuit du Jazz au delà des deux concerts de Belmondo et Roney. Il l’a fait, entouré de Vincent Tortiller (batterie), Gabriel Gosse (guitare), Joran Cariou (clavier) et Samuel F’Hima (contrebasse), avec conviction et une indéniable énergie électro jazz .

Stéphane Belmondo, Thomas Bramerie, Jérôme Barde
Stéphane Belmondo
Thomas Bramerie, Jérôme Barde, Stéphane Belmondo.
Eric Allen, Wallace Roney, Oscar L. Williams Jr.
Wallace Roney
Oscar L. Williams Jr.
Curtis Lundy
Eric Allen
Curtis Lundy, Eric Allen, Ben Salomon.
Daïda

NUIT DU JAZZ - Théâtre de CAEN, vendredi 31 mars 2017 - 20h00
Stéphane Belmondo Trio
Wallace Roney Quintet
Daïda,