Animal, c’est le trio constitué de Fidel Fourneyron (trombone), Joachim Florent (contrebasse) et Sylvain Darrifourcq (batterie, objets...). Ils étaient à l’Atelier du Plateau le 15 décembre, Alain Gauthier aussi...
Ça commence comme si on prenait le concert en marche ( ça, c’est pour faire plaisir aux macroniais ), comme si on avait échappé au début ou que le bouton du volume passait de rien à tout. Parce que les trois lascars, Fidel FOURNEYRON au trombone, Joachim FLORENT à la contrebasse et Sylvain DARRIFOURCQ à la batterie et petits objets, à donf à froid, semblent avoir commencé un morceau dont on ignore le thème. Comme s’ils se trouvaient déjà dans le temps des impros. Un maelstrom sonore où chacun-ensemble se donne sans limites. Quasiment un boxon indétricotable. Le titre une fois annoncé-Singes- : oui, mais c’est bien sûr, séquence conflit chez les ouistitis et bonjour l’empoignade, les tentatives mélodiques de rapprochement et, mais non, autant se taper dessus à bras allongés.
À moins que cette folie serve à nous attendrir l’ouïe pour la pièce suivante : Suite Autruche. Qui débute à la contrebasse façon kora, rejointe par la batterie puis par le trombone. Musique colorée, lentissime, qui s’étire au long de longs sons filés à la main, c’est délicieusement planant. Un rêve de phacochère vu de l’intérieur ? Une immensité à 360° depuis l’œil-drône d’un bateleur des savanes ? Une transe à la bière locale ? La basse têtue égrène obstinément deux notes -boum-boum- métronomiques, inoxydables, inaliénables. Et ici ou là, un emballement : sortie de rêve ? Petit rot au houblon ? C’est vachement beau. Darrifourcq use de chouettes petits objets résonnants, Fourneyron joue dans un registre resserré, une poignée de notes, tendres, glissées glissantes. Homogénéité, douceur, se laisser aller.
Ils nous réveillent avec Coq. Lui, du haut de son col étiré, on sent bien qu’il ne va pas se faire niquer ses poules par le petit jeune qui se la pète de l’autre côté du clos. Ce n’est pas une bataille de polochons mais y’a de la plume sur le pré. Autant dire que les pêcheurs de truite à la mouche ont de grandes chances de ramasser des hackles à foison après l’empoignade.
Ils nous achèvent avec Loup, morceau à la forme plus convenue, groovy à souhait, qui sonne mieux qu’un hallali et qui met de la houle dans la salle.
On en reveut.
Vendredi 15 décembre 2017
Atelier du Plateau
Impasse du Plateau
75019 PARIS