samedi 27 novembre 2021

Jazz à Fareins, la suite. Hier une chanteuse, aujourd’hui un chanteur : Vinx, Vinx De’Jon Parrette pour les intimes et les connaisseurs. Dois-je avouer que je n’avais jamais entendu parler de lui bien qu’il ait fréquenté, sur disque ou sur scène, des pointures comme Ernie Watts, Ricky Lee Jones, Tom Jones, Sting, Sheryl Crow, Brandford Marsalis ou encore Herbie Hancock et Stevie Wonder. Et j’en passe. Un cador quoi, avec un curriculum plus long qu’un rouleau d’essuie-tout, installé en France depuis quelques années d’où il gère paisiblement sa (fin de) carrière. Accompagné par le trio de Tony Match, inconnu de mes services et qui aurait pu le rester sans que cela me gênât, il fit forte impression dès l’entame avec un standard a capella qui lui permit de démontrer toute l’étendue de son registre vocal et un art consommé de la nuance. Impeccable et prometteur. Par la suite, je fus nettement moins convaincu car il utilisa pour sa voix de nombreux effets et des boucles, ce dont il n’avait aucunement besoin en regard de son talent naturel. Mais que vouliez-vous que j’y fisse. Il vint, il vit et il vainquit, malgré les limites affichées par le trio, tant il sut tenir la scène et le public. Professionnel. Lors du second set, dans une ambiance détendue, voire relâchée, il invita sur scène cinq chanteuses ayant participé à sa master class plus tôt dans l’après-midi, l’occasion pour elles de connaître le grand frisson du concert. L’occasion pour lui d’emballer définitivement le public, non sans une sincère générosité et une joie patente d’être accompagné pour deux chansons par des chanteuses amatrices qui s’en sortirent avec les honneurs. La salle, bien évidemment, fut propulsé dans l’espace réservé aux anges (comme la crème au beurre) et elle fut également mise à contribution pour soutenir viva voce un Frère Jacques atypique (vous lisez bien) qui clôtura le concert. Un 27 novembre somme toute pépère, avec assiettes de charcuterie, petit gâteaux et boissons alcoolisées pour les plus audacieux, c’est-à-dire l’ensemble des gaulois présents. A noter tout de même que ce cinquième jour du sagittaire fut, en 1835, un jour sanglant pour John Smith et James Pratt : ils furent en effet les deux dernières personnes à être exécutées pour sodomie en Angleterre. En 1960, histoire de finir sur une très bonne note, ce fut le jour de naissance de Maria Schneider. La musicienne, pas l’actrice honteusement abusée par Brando dans le dernier tango à Paris.


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