| 00- JOHN SCOFIELD- OUI !
| 01- MATTHIEU MARTHOURET SPRINGBOK . Involutions
| 02- DENIS LEVAILLANT . Blue songs
| 03- ARMEL DUPAS . Love is in the air


  JOHN SCOFIELD

Ecm

John Scofield : guitare

Des compositions originales, des standards, Sco et sa guitare plus une machine à boucle. N’est-ce pas son premier disque en solo ? Oui. Lui qui attaque la corde comme personne fait la synthèse de toutes les musiques qui l’on traversé dans ce disque paisible, fruit du confinement et expression condensée avec simplicité d’une vie entière de musicien. Sans aucune emphase, il passe du jazz au rock et à la country avec une aisance qui n’appartient qu’à lui, qui semble même lui être consubstantielle. Sans personne autour, il offre à vos oreilles le son brut et inimitable qui le caractérise depuis des décennies. Les mélodies s’enchaînent et toutes sont traitées avec un bon goût épatant. C’est si beau que l’on n’a rien à écrire. Il suffit de l’écouter, de se laisser prendre. De toutes les façons, il ne vous ratera pas le Sco.

Yves Dorison


https://www.facebook.com/johnscofieldguitarist


  MATTHIEU MARTHOURET SPRINGBOK . Involutions

We see music Records

Matthieu Marthouret : orgue
Julien Alour : trompette
Robby Marshall : saxophone & clarinette basse
Thomas Delor : batterie

Si à l’écoute de ce disque vous jambes ne gigotent pas, mauvaise nouvelle, elles sont mortes. Et si de même votre tête ne bouge pas en mesure, très mauvaise nouvelle, vous êtes en état de mort cérébrale. Et là, ni Matthieu Marthouret et ses collègues, ni moi, ne pouvons plus rien pour vous. Essayez donc Dieu ou ses sbires, un miracle pourrait advenir, qui sait... Quoi qu’il en soit, cette nouvelle mouture d’un groupe ancien devrait faire de l’effet à ceux qui aiment le jazz qui groove avec un accent quelquefois bluesy. De notre point de vue, peu importent les motivations qui ont abouti à ces compositions, la musique se suffit à elle-même. Une belle paire de soufflants, une batterie pour pulser et un orgue pour lier et guider le tout, c’est un line-up original qui ne manque pas d’intérêt et cela s’entend d’emblée. Et quand, de temps à autre, le rythme s’alanguit, on a droit à de douces mélodies, tirées au cordeau, qui démontrent tout le savoir-faire de ce quartet (c’est toujours dans les ballades qu’un musicien fait la différence). En toute occasion, la musique est aussi réconfortante qu’un bon feu de cheminée en hiver. Les lignes des solistes suscitent bien du plaisir auditif et ce serait dommage de vous priver de ce jazz inventif et pas passéiste pour deux sous.

Yves Dorison


https://www.matthieumarthouret.com/


  DENIS LEVAILLANT . Blue songs

Dlm

Denis Levaillant : piano

Denis Levaillant est aussi connu des uns qu’il est inconnu du plus grand nombre. Est-ce un modeste ? Peu importe. Avec près de cinquante années de carrière durant laquelle il s’est évertué à ne pas rentrer dans les cases (un grand classique en France que de sérier et de classer les artistes). Il a parfaitement réussi son coup et son œuvre protéiforme en est un vivant symbole. Dans cet enregistrement au son exceptionnel (pas de couvercle sur le piano et un ingé-son qui maîtrise son sujet et est à l’écoute du musicien), les compositions n’ont pas de titre. Il n’y a que de la musique, des flux improvisés, des méandres, des mélodies naissantes, un continuum musical envoûtant. Qu’il soit original ou inspiré par des thèmes appartenant à d’autres compositeurs, ce continuum porte en lui une essence de clarté apaisante. Denis Levaillant module, joue avec les harmonies, puise dans sa palette des couleurs enrichissant son propos et, finalement, crée un univers propice à la réflexion quiète autant qu’à la rêverie intemporelle. Dans la profondeur du son comme dans les lisières du genre, il fait naître des mondes ou l’impalpable et l’indicible s’offre un visage. A chaque auditeur de découvrir le sien.

Yves Dorison


http://www.denislevaillant.net


  ARMEL DUPAS . Love is in the air

Auto production ?

Armel Dupas : piano

Armel Dupas a enregistré une quarantaine de morceaux chez lui. Dix pour chaque saison. L’hiver a déjà paru. Voici venir le printemps et dix nouvelles pièces. En romantique assumé (il nous semble), le pianiste développe des mélodies imparables, de celles qui restent dans l’oreille après l’écoute et dont on se dit souvent « ça me fait penser à… » sans jamais savoir à quoi ni à qui. Il est donc plus que probable que ce soit avant tout empreint de la personnalité du pianiste, ce qui n’est pas pour nous déplaire. D’un thème à l’autre, les ambiances varient et décrivent les couleurs de cette saison changeante qui donne autant d’espoir qu’elle peut décevoir. Sur les touches, la frappe est claire et déliée. Elle conduit des flux mouvants qui s’appuient sur des structures solides. Si divagation il y a, elle est le fruit d’une recherche qui aboutit à une musicalité d’une belle densité, mais toujours sans surcharge. On appelle cela le bon goût (d’un esprit éclairé). C’est bien, non ?

Yves Dorison


https://www.armeldupas.com/