Après le COVID, quels clubs à Marseille ?

Wallace Roney Jr
Wallace Roney Jr

En décembre 2020, j’écrivais ici même sur la fermeture, pour cause de COVID, de clubs de jazz de la région marseillaise. Le moment n’était pas à l’optimisme et il faut bien dire qu’on ne voyait pas le bout du tunnel. Le coup a été dur et beaucoup ne s’en sont pas remis !
Tout le monde n’a pas vécu la crise de la même manière. Les choses étaient très différentes selon si le club était propriétaire des murs ou devait payer une location. Certains ont bénéficié d’aides, d’autres non. De concerts annulés en tournées reportées, les musiciens qui travaillent avec une, voire deux années d’avance ont accusé le coup.
Deux ans et quelques mois plus tard le sourire est revenu sur les bords de la Méditerranée et ailleurs. Dès que les Professeurs en médecine ont laissé la place aux Experts militaires sur les plateaux de télévision, il a fallu tout réinstaller, parfois tout réinventer. Grâce à l’enthousiasme et à l’activité de passionnés, on assiste dans la région, à l’ouverture de lieux qui proposent exclusivement du jazz ou plus largement de la musique en direct avec de vrais musiciens !
Autour de Marseille, Jazz convergence, à La Ciotat, a fait le gros dos pendant la pandémie. L’association a, depuis, proposé une programmation de qualité. Jean-Paul Artéro, infatiguable promoteur du jazz, avait dû fermer « Jazz-Fola » en janvier 2021. En 2023, il relance le Hot Brass, le club mythique qui a fait briller, au siècle dernier, les yeux et les oreilles des amateurs de la région. Dans le centre d’Aix, Le Petit Duc qui, on s’en souvient, avait créé une chaîne Web pour survivre, a présenté cette année des soirées de haute volée (Pierre de Bethmann, Arnaud Dolmen, Nguyên Lê, Gary Husband…).
A Marseille, il est possible, en cherchant un peu, de trouver des clubs et d’écouter de la belle musique ! Les lieux nouvellement créés côtoient ceux qui ont réussi à se maintenir. La Caverne jazz termine sa deuxième saison d’existence. Une programmation de musique latine avec Simon Bolzinger ou Adrien Brandeis mais aussi jazz, avec Rémi Abram et bien d’autres... Le Roll’Studio propose des concerts le samedi dans le quartier du Panier, sa programmation pour septembre est déjà en ligne. Lieu plus éphémère (se renseigner avant de se déplacer) où l’on peut croiser des « personnages aussi cruciaux qu’authentiques de la scène marseillaise » et parfois des expos photos, Le Café Conception. On peut conseiller Le Rouge Belle de mai, fréquenté par les meilleurs musiciens de la région.
Comment ne pas parler du Cri du port, association insubmersible et importantissime dans le paysage marseillais, créée en 1981 par Christian Ducasse ?

Clovis Nicolas
Clovis Nicolas

Je voudrais finir par le Club 27 situé près du Palais Longchamp. Ce club programme surtout du blues ou du rock mais parfois, l’association « Jam hors les murs » y organise des concerts jazz ambitieux. Henri Fiore et John Massa ont fortifié un réseau de confiance avec nombre de jazzmen américains. Les deux derniers concerts ont merveilleusement associé musiciens français et américains pour notre plus grand plaisir. Début juin, le batteur Joe Farnsworth, le pianiste Olivier Truchot et le bassiste Patrick Maradian ont invité le jeune trompettiste virtuose Wallace Roney Jr. Et, pour finir la saison, Clovis Nicolas a présenté son dernier disque The Contrapuntist*, entouré de Jeremy Pelt, Simona Premazzi et Leon Parker.

En attendant septembre, sortons des clubs, les Festivals ouvrent leurs portes.


*Disque chroniqué par Yves Dorison : https://www.culturejazz.fr/spip.php?article3953#clovis_nicolas_the_contrapuntist