Vendredi 28 juin 2024

De retour du pays de Don quichotte et Sancho Panza où j’aurais pu, si j’avais été moins fainéant et plus intéressé, écouter Ben Sidran au Café Central (lieu historique du jazz madrilène), mais face au musée Thyssen Bornemisza, Ben ne faisait pas la maille. Par pure vengeance, après presque un mois de diète musicale en concert, je vins donc l’autre soir au Chien à 3 pattes ouïr et zieuter un quintet dont l’âge global dépassait à peine les cent ans. Additionner deux personnes prises au hasard dans le public et l’on était sûr d’obtenir beaucoup plus. Jet Whistle, c’est leur nom. Alors en avant la jeunesse, m’écriai-je ! Faites de la musique… et allez voter nom de dieu de bordel de merde ! Oops ! Je m’emporte… Le principal avantage des jeunes pousses est qu’elles ne font pas dans la demi-mesure, notamment quand elles s’occupent de musique. Le quintet ne manqua donc pas d’énergie. Leur proposition musicale se situa du côté de la fusion, avec une once de rock progressif lyrique, un soupçon de jazz FM eighties côté ouest ensoleillée et tutti quanti. De la musique avec des mélodies aisément lisibles donc, mais qui laissa de la place à des soli plus jazz où chacun des protagonistes put démontrer l’étendue de sa technicité. La flûtiste et leader, figure de proue d’un groupe homogène, entrelarda les morceaux de réflexions cosmogoniques vantant l’humeur des cieux, l’immensité, l’impalpable peut-être, et leur ardent désir de dépasser les bornes du convenu, de la fadeur et j’en passe. Avec une batterie un peu trop présente, une basse amplifiée par le volume du cuvage et des claviers aux sonorités vintage, il me fut quelquefois malaisé d’écouter le travail du tromboniste et de la flûtiste. Dommage, le lieu se prête mieux à des formations acoustiques. Ce fut donc au Chien de Jasseron, devant une audience légèrement moins dense qu’à l’habitude, une avant-fin de saison percutante, gorgée de sève musicale juvénile et d’un entrain propre à agiter un public en ayant déjà beaucoup entendu et qui risque d’en voir des vertes et des pas mûres d’ici peu, comme nous tous.


Fanny Martin : flûte traversière
Jules Regard : trombone
Adlane Aliouche : claviers
Théo Fardele : basse
Sacha Souêtre : batterie


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