Samedi 24 août 2024

Benjamin Moussay : piano
Christophe Lavergne : batterie
Olivier Laisney : trompette
Sarah Murcia : contrebasse
Louis Sclavis : clarinette

Pour clore la 47ème édition du festival Jazz Campus en Clunisois, Didier Levallet avait programmé le quintet de Louis Sclavis. Il rappela d’ailleurs en préambule que le clarinettiste lyonnais était présent avec le Workshop de Lyon lors de la première édition. La fidélité des uns et des autres n’est pas un vain mot dans ces contrées. Qui plus est, une bonne idée pour faire une bonne jauge et, surtout, pour avoir de la bonne musique à se coller entre les pavillons, c’est bien ce dont ont besoin les amoureux du genre (rien à voir avec Judith Butler). India était le nom du projet. Si l’on en crut le leader, c’était avant tout la musique qui l’intéressait et que cette dernière fut raccrochée à une partie du monde en particulier l’indifférait un peu. Concernant la musique précitée, je constatai qu’elle était d’une facture mélodique plutôt classique, ce qui ne me gêna pas. Puissante et équilibrée, elle permit à chacun des musiciens d’exprimer son potentiel ; étant entendu que ces derniers n’en manquent pas, le niveau fut élevé. Avec un concert de ce type, l’avantage pour le chroniqueur, c’est que tout y est. Tu veux de la finesse, il y en a, tu veux de l’énergie, elle ne manque pas, tu veux des thèmes élaborées et lisibles, ils sont là, tu veux de l’improvisation et de l’inspiration, servez-vous, tout est là, vous dis-je ! Et dire que Louis Sclavis fait du Louis Sclavis n’est pas honteux puisqu’il est depuis toujours original. Jetez donc un œil sur sa carrière et vous saurez de quoi je parle. Alors l’autre soir à Cluny, je profitai du moment musical avec grand plaisir, de la subtilité et du lyrisme qui l’habita, de sa générosité intrinsèque et de son inventivité. Je n’ai plus rien à ajouter si ce n’est que cela se passa un 24 août, jour sympathique qui vit 410 le prise et le sac de Rome par Alaric 1er ou, plus près de nous en 1572, le massacre de la Saint Barthélémy, entre 10000 et 30000 victimes qui n’eurent pas le temps de protester…

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