C’était plutôt "Rock dans les prés" et c’était bien !
Lena Woods : harpe, chant
Enguerrand Cléron : guitare
Sébastien Duval : basse
Guillaume Chevillard : batterie
C’était plutôt « Rock dans les Prés » avec la chanteuse et harpiste Lena Woods et c’était bien ! Habitué à décliner le jazz sous les formes les plus variées, le festival « Jazz dans les Prés » pour le concert d’ouverture de cette dixième édition avait invité l’organiste Rhoda Scott et a choisi de conclure en décembre prochain en compagnie du clarinettiste Louis Sclavis tandis que blues, folk, musiques du monde viennent colorer cette palette jazz au fil de la saison.
Première station balnéaire de Normandie qui accueillait aussi bien les danseurs de l’Opéra que l’écrivain Emile Zola et qui devait sa notoriété à cette grande première qu’était l’installation de l’électricité sous la houlette de l’architecte M.Crampon avant que la concurrence des plages proches de la capitale transforme inexorablement cette station balnéaire en port de pêche, Grandcamp -Maisy sous l’impulsion de la chanteuse-musicienne française Lena Woods résonnait, ce vendredi soir, au son des compostions des Cure, Joni Mitchell, Massive Attack et de Jimi Hendrix. C’est d’ailleurs à ce dernier que la musicienne doit le désir de faire rendre gorge à sa harpe à la recherche de sons nouveaux qui ne devraient plus rien rien à son origine classique ou celtique.
Combinée à la guitare du jeune "rocker" caennais Enguerrand Cléron (que nous avons découvert à cette occasion), la harpe portative de Lena Woods se transforme en instrument rock surprenant.
Mais au répertoire et à l’instrumentation, il convient d’ajouter la voix de la chanteuse qui dans ses moments les plus apaisants nous rappelle (du moins à nos oreilles) celle de Teresa Salgueiro (le fado en moins) du groupe portugais Madradeus popularisé par Lisbon story de W.Wenders mais plus encore dans son énergie celle ( qui ne serait pas éraillée) de Janis Joplin.
Complété par Guillaume Chevillard à la batterie et Sébastien Duval à la basse électrique, le quartette improvisé pour trois dates -selon la tradition du festival- en a fait voir de toutes les couleurs à un public surpris par ce » jazz in the rock » avant d’être conquis par l’ardeur déferlante de la chanteuse-musicienne.
A suivre :
Laura Prince (octobre), Louis Sclavis (décembre)
Sophie de Courrèges : photographie