Dimanche 25 août 2O24 - 17 h 00

Andy Elmer : piano
Claude Tchamitchian : contrebasse
Eric Echampart : batterie

Routier chevronné de la scène jazz, le pianiste Andy Emler avait jusqu’alors échappé à nos modestes radars, y compris sous la forme du Méga Octet.
Dans l’écrin du petit théâtre à l’italienne de Lisieux qui accueille chaque année le festival Jazzitudes, ce manque est comblé.
Pour sa 24ème édition, le festival avait mis le jazz sans déclinaison ou sans édulcorant au programme. Ainsi, le formidable Flash Pig ouvrait la marche le mercredi suivi le lendemain du trio bien connu de la région Black Pantone auquel succédaient Le carnaval des animaux de Tous Dehors puis la saxophoniste Céline Bonacina en quartette avant de conclure avec le trio du pianiste Andy Emler.
Sans oublier le Darius Moglia quartet formé au Conservatoire de Paris chargé d’animer quotidiennement les jam-sessions.

Avec Andy Emler, pianiste et compositeur, nous sommes d’entrée de jeu prévenus : improvisation et écriture est le credo du trio !
Pour preuve, la première pièce très libre et très écrite à la fois que ce duo infernal entre l’archet du contrebassiste Claude Tchamitchian et la rythmique implacable du piano sous les doigts d’Andy Emler emballe ,qui embarquant l’auditeur dans un univers répétitif lancinant autant qu’effréné. Au terme du voyage , le spectateur sous le choc de ce déferlement rythmique voit le bout du tunnel en même temps que les menaces qui pèsent sur le monde et que le pianiste espère bien lui faire partager en les lui faisant ressentir musicalement parlant s’entend.
Ainsi lorsque dans les compositions suivantes la dissonance s’immisce et qu’une palette plus impressionniste succède à celle expressionniste initiale, l’univers musical change de registre et l’horizon s’obscurcit ainsi que les titres de compositions le confirment. Ainsi « Breaking ice », « No return » se succèdent alors ; le tout néanmoins dans une générosité improvisatrice impressionnante.

Rappelons enfin que l’existence de ce trio depuis 24 ans explique cette extrême complicité qui d’emblée « crève les oreilles » entre le pianiste et le contrebassiste et lorsque son tour arrive, celle toute aussi visible entre les deux musiciens et le remarquable styliste Eric Echampard à la batterie.
Très belle conclusion en conséquence de Jazzitudes et de cette période estivale avec ce bien nommé trio ETE (Emler/Tchamitchian/Echampard).

Sophie de Courrèges : photographies


https://www.jazzitudes.com/