Le 27 septembre 1924 est la date de naissance de Bud Powell qui aurait donc eu cent ans aujourd’hui ce qui aurait semblé incongru à toute personne le côtoyant de son vivant.
CONFERENCE - CONCERT BUD POWELL
par Lionel Eskenazi et le trio de Laurent Courthaliac
LE SON DE LA TERRE - Mardi 1er octobre
Lionel Eskenazi : conteur
Laurent Courthaliac : Piano
Sylvain Romano : Contrebasse
Gautier Garrigue : Batterie
Le 27 septembre 1924 est la date de naissance de Bud Powell qui aurait donc eu cent ans aujourd’hui ce qui aurait semblé incongru à toute personne le côtoyant de son vivant.
Un bon prétexte pour honorer et présenter un des plus grand pianiste de l’histoire du jazz. Un de ceux qui ont inventé un style et qui a su collé à la modernité de son époque, un de ceux dont l’existence comme nombre de ses collègues a subit les affres et travers de son temps. Gardons à l’esprit l’artiste et uniquement lui, le reste aussi tragique soit il concerne plus le sociétal et la médecine. Retenons au delà du virtuose, une voix majeure du Bebop, des compositions qui ont le mérite de sortir des sentiers battus de par leurs mélodies et leurs formes. Bud Powell est à sa manière un compositeur spontané tant ses improvisations pourraient devenir elle même des thèmes à part entière. Est ce du au fait qu’il ait fréquenté assidument la pianiste et compositrice Mary Lou Williams et à son amour indéfectible pour le grand Johann Sebastian Bach ? Autant son amitié profonde avec Thelonoius Monk, qui lui dédia une de ses compositions (In Walked Bud), n’est un mystère pour personne autant sa relation avec Charlie Parker musicalement parfaite fut source de conflits incompréhensibles, si ce n’est la confrontation de deux esprits au sommet d’un art novateur, d’un art qui a ouvert béant un horizon dans lequel s’est engouffré des générations de musiciens.
Usé physiquement et psychologiquement Bud poursuivit sa carrière à Paris durant 5 ans sous la protection de Francis Paudras avant de retourner finir à 41 ans, le 31 juillet 1966, sa vie à New York. Et pourtant sa musique et sa façon vivent toujours. Son influence est palpable sur bon nombre de pianistes d’hier et d’aujourd’hui. On lui a même consacré un film de façon détourné, Autour de Minuit de Bertrand Tavernier, inspiré par sa vie parisienne (et celle de Lester Young) tel que racontée par Francis Paudras, à travers le jeu d’acteur du saxophoniste Dexter Gordon. Une vie courte pour un musicien dont on parle encore, certaines de ses compositions aussi difficiles soient-elles étant entrées dans la catégorie des incontournables.
Quoi de mieux qu’une conférence au Son de la Terre à Paris présentée par un Lionel Eskenazi espiègle, soulignant avec perspicacité la personnalité troublante du génial pianiste, appelant les thèmes comme lors d’une jam session, interprétés alors avec force et talent par le trio du pianiste Laurent Couthaliac qui a su absorber le langage pianistique de Bud. Un beau trio dont il faut souligné le son tout acoustique de Sylvain Romano et l’attention de Gautier Garrigue.
Sans vouloir parodier mon cher collègue Yves Dorison le 27 septembre 1791 c’est aussi le jour où les juifs de France obtiennent la nationalité française et les même droits de citoyennetés.
Une leçon pour tout le monde dans cette période d’intolérance et de repli sur soi-même.
Merci.
https://www.courthaliac.com/
https://www.sondelaterre.fr/
Quelques repères discographiques : The Amazing Bud Powell, Time Waits, The Scene Changes, Bud Powell Piano Solos, The Genius of Bud Powell, Jazz Giant, Jazz at Massey Hall, Our Man In Paris.
Quelques compositions : Un Poco Loco, Tempus Fugue-It, Dance of the Infidels, Bouncing with Bud, Cleopatra’s Dream, Hallucinations, Celia