Vicente Amigo
« Les Égarés » : Emile Parisien, Vincent Peirani, Ballaké Sissoko, Vincent Ségal.


Vendredi, lorsque Vicente Amigo et ses camarades de jeu montent en scène, le festival est lancé depuis plus d’un mois. Les propositions, les lieux occupent nombre d’espaces possibles de la cité phocéenne et ses alentours. Mais pour le maestro du flamenco,la Vieille Charité a des parfums de nostalgie, lui qui déjà jeune talent s’y présentait en 1996 à l’initiative d’Apolline Quintrand, programmatrice avisée du festival de Marseille (distinct de l’événement présent).

Apolline : un palmarès pionnier, des audaces constantes.
Guitariste gitan d’exception, Vicente Amigo évolue au fil du temps sur un nuage. Son flamenco habité, mélodieux, fédère sur presque 5 continents. Nombre de figures aux fortes notoriétés souhaitent son concours et célébrer le crossover qui valu à Paco de Lucia une audience mondiale.

Ce vendredi soir au programme, un florilège de traditions : bulerìa, tango, rumba, … palmas claquées par Francisco et Raphaël, peu de chant, énormément de musique captivante, de recueillement.
Vicente célèbre le poète Raphaël Alberti.
Une audience fort connaisseuse renvoie de l’énergie vers la scène.


Samedi, ultime soirée à la Vieille Charité toujours à guichets fermés.
Mise en bouche avec le LMN trio, des locaux bien établis. La veille ce fut un plaisir d’écouter la chanteuse Tiffany Muzellec dialoguer avec le guitariste Simone Pace.

En pleine lumière : Émile Parisien saxophone soprano, Vincent Peirani accordéon, Vincent Ségal violoncelle et Ballaké Sissoko kora, soit « Les Égarés ».
Formation trans-frontières, providence des rendez-vous qui comptent, « Les Égarés » brillent ici par le chant d’Émile Parisien soliste le plus en vue : la scène est son royaume.

Ses compagnons jouent le jeu du dialogue avec le public (à l’exception du discret Ballaké Sissoko). Vincent Peirani en guise de proposition indique que si le concert eut été décevant, l’option de l’achat du disque sera un bon choix de rattrapage.

Mais point de désillusion possible avec ces quatre belles figures.


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