Première visite du pianiste new-yorkais à Paris
Noah Haidu Trio
Sunside, Paris - dans le cadre du festival Jazz sur Seine
15 octobre 2025
Noah Haidu - piano
Gervis Myles - contrebasse
Nasheet Waits - batterie
New York. On imagine le foisonnement dans la grande métropole. En ces temps où des vents contraires plus que mal intentionnés veulent brider toutes formes artistiques qui ne correspondent pas à leur vision étriquée du repli sur soi, de la haine brandie comme un étendard, ils narrent une histoire à coup d’anathèmes qui n’a jamais existé. Or la musique que nous chérissons est celle par définition, de l’altérité et du bien commun, des joutes peut être pas toujours amicales mais qui brisent les murs et les frontières, c’est de cette façon qu’elle s’est enrichie allant puiser au plus profond de son histoire.

Des pianistes dans la Grande Pomme il y en a beaucoup et pas des moindres, il suffit de secouer l’arbre pour les voir surgir aux portes des clubs ou demander aux chauffeurs de taxis et autres pizzaïolos quelle est leur réelle passion.
Noah Haidu n’est ni l’un ni l’autre mais un pianiste qui nous était inconnu jusqu’à cette soirée sauf qu’il se produisait ici avec le bien connu batteur Nasheet Waits et le nouveau venu pour nous Gervis Myles à la contrebasse, de quoi susciter notre attention. Voir et écouter à quel bois se chauffe le trio piano, basse, batterie devenue un classique du jazz.
Cette formation a répondu à plusieurs de nos interrogations ici au Parouart cher à François Villon : écouter des standards dans la plus grande tradition de l’américain song book et des compositions modernistes, le tout dans une énergie dont seule la Big Apple nous semble pourvue. Toujours est il qu’il ne suffit pas d’être un grand technicien du piano, mais Noah l’est assurément, pour nous raconter une histoire, qu’il nous faut comme ce soir, quelqu’un qui va au delà des notes, qui sache construire son récit par touches successives comme pour ce jeune contrebassiste à la technique surtout pas orthodoxe mais qui sait nous interpeller par ses lignes chantantes (et qu’il chante), sans oublier la musicalité de Nasheet Waits au son épuré, capable de nuances extrêmes, de jouer fort sans étouffer, de jouer dans la nuance piano sans perdre une once d’énergie.

Nous savons, l’Histoire nous l’a démontré, que les figues moisies ( ce n’est pas sympa pour les figues) finissent par tomber et éclater sur le sol, mais soyons attentifs tous les jours au mal qui se répand, restons vigilants face à la masse rousse et brunâtre qui s’étale devant nous, ils nous faudra l’affronter comme jadis nos ainés on du affronter la peste, la vraie histoire est là.
Merci à ce trio de nous avoir montrer un autre chemin.
Le dernier enregistrement de Noah Haidu Standards III en compagnie de Buster Williams, Billy Hart, Gervis Myles, Charles Goold, Steve Wilson, Peter Washington, Lewis Nash
