Des nouveautés avec beaucoup de nouveaux musiciens.
Jazz Family
Thibaud Menillo : piano
Double Cd de ce pianiste inspiré dont nous avions déjà eu l’occasion d’évoquer les qualités de son précédent enregistrement réalisé en 2023 Quintes et Sens dans le quel, déjà l’improvisation était la clef de voûte de son art pianistique ainsi que les influences allant de J.S. Bach à Ph.Glass en passant par M. Ravel et O.Messiaen qui le caractérise
Une influence s’ajoute dorénavant à cette somme déjà conséquente, l’inspiration arménienne que le titre arbore clairement .
Faisant partie des artistes de la State Philharmonia of Arménia au sein de l’Arno Babayan Concert Hall, ce marseillais d’origine, s’attache en toute liberté à créer ce lien entre musique traditionnelle et jazz. La méthode ? L’improvisation !
Double Cd pour deux fois quarante minutes de piano solo dont on pourrait être tenté de croire qu’il trouve ses sources dans les mélodies classiques à la rythmique parfois lointaine lorsque la dissonance s’introduit dans ce flux musical, rappelant que l’inspiration loin d’être univoque se nourrit à des sources multiples hors du jazz . Avant que ne passe Caravane de Duke Ellington pour se rappeler au bon souvenir de l’auditeur
Dès lors la liberté improvisatrice qui caractérise cet enregistrements reprend ses droits avec un piano à nouveau tour à tour mélodique, percussif, répétitif.
Et puis tiens, revoilà Jean Sébastien Bach…
Les applaudissements nourris autant que discrets témoignent d’un enregistrement en public de ce double album placé sous le signe certes de Keith Jarrett mais bien sûr, comme il se doit, non pas tant de cet autre confrère arménien André Manoukian , que du pianiste Tigran Hamasyan.
Jazz&people
Simon Chivallon : piano
Clément Daldosso : contrebasse
Gautier Garrigue : batterie (sauf 8)
Quatuor à cordes :
Jules Dussap, Nam Nguyen (1,2,6,7) : violon, Hortense Fourrier : alto
Rafael Cumont-Vioque : violoncelle
Philippe Maniez : arrangements cordes
Standards et chansons populaires au menu de ce disque du pianiste Simon Chivallon. Copies conformes ? Non. Dépoussiérage, comme disent si bien les metteurs en scène et autres artistes hommes (ou femmes) de ménage ? Pas davantage.
Et pourtant, tout est limpide avec des interprétations lumineuses entre répétition et ré-invention. Insensiblement le pianiste et ses musiciens prennent les chemins de la liberté mais jamais de traverse. C’est avec plaisir que nous retrouvons ces mélodies connues par coeur pour certaines (Cécile ma fille, Claude Nougaro, Les passantes ,Georges Brassens…) et dont on pourra apprécier leur nouvel écrin. Il en va de même des standards repris avec la même liberté et légèreté. Dès le titre éponyme, avec une élégance discrète et efficace, un quatuor à cordes (le String quartet) vient apposer ,à point nommé ,sa couleur classique à ces accents jazz du trio.
Une liberté identique libère les standards de Charlie Parker de leur interprétation d’origine avec beaucoup de doigté et d’émotion.
Un disque donc à mettre dans toutes les oreilles pour le plaisir d’un auditeur qui reconnaîtra les siens tel cet autre pianiste Brad Meldhau lorsqu’il s’accapare du répertoire des Beatles.
https://www.instagram.com/simonchivallon/
Jazz Family
Jänis Fedotovs : compositions, vibraphone
Elie Martin- Charrière : batterie
Etienne Renard : contrebasse
Clément Merienne : piano
Formé en 2020, le Janis Fedotovs Quartet du nom du vibraphoniste sera sur scène en concert au Sunset le 18 novembre prochain ; occasion de découvrir cette jeune formation pas banale, au leader ayant reçu une formation classique en Lettonie avant de s’installer en France pour y étudier le vibraphone et le jazz auprès du français Emmanuel Séjourné et l’américain Eric Watson.
D’emblée l’association vibraphone -piano ( Clément Merienne) s’impose . Plus généralement les échanges entre les quatre musiciens témoignent d’une certaine complicité qui n’est pas la moindre des originalités de cette formation.
Dans le cadre des compositions du leader du quartet, l’improvisation est le maître motet cette liberté donne à l’ensemble une imprévisibilité bienvenue ainsi qu’une variété instrumentale décuplée.
Le spectateur va ainsi de surprise (de la découverte) en surprise pour son plus grand plaisir.
