Au cœur de la cité des papes, les Têtes de Jazz de l’AJMI, ont donné l’occasion d’un tête à tête avec des formations qui n’ont pas la grosse tête.
Au cœur de la cité des papes, en plein festival de théâtre, le jazz a droit de cité grâce à l’AJMI (Association Jazz et Musiques Improvisées) qui révèle ses têtes.
Têtes de Jazz, une nouvelle mission culturelle menée à Avignon par cette association militante du jazz. Ce 13 juillet, au début de cette première édition , il nous a été donné l’occasion d’un tête à tête dans la jolie salle de la Manutention avec trois formations qui n’ont pas la grosse tête.
Elles "essuyaient les plâtres" de cette formule et le public se faisait encore discret mais les musiciens ont joué comme devant une salle comble avec un enthousiasme communicatif et pour notre plus grand plaisir.
En duo Rémi Charmasson, guitare et Claude Tchamitchian, contrebasse, ont ravi nos oreilles et notre cœur tant leur complicité est forte aussi bien sur le plan de la musique qu’ils offrent que sur la chaleur humaine qu’ils dégagent. Deux compagnons de route de longue date qui nous emmènent sur leur chemin d’un jazz qu’on aime. À leur écoute, nos cordes sensibles vibrent au diapason des cordes de leurs instruments.
Das Kapital : on ne s’en lasse pas ! 3 présences, 3 musiciens époustouflants, 3 fois que nous les entendons en concert et c’est quand vous voulez... Tout naturellement, sans artifices, mêlant émotion et humour, ils ont la capacité de relancer l’intérêt du public auquel ils donnent l’envie d’approfondir leur musique.
Il y a tout dans cette formation : l’écriture musicale est de Hanns Eisler bien entendu, mais encore faut-il savoir la "mettre en scène". Les 3 fortes personnalités que sont Daniel Erdmann, saxophone ténor, Hasse Poulsen, guitare, Edward Perraud, batterie et percussion, nous convient à une tranche d’Histoire à travers l’histoire du compositeur avec une telle conviction que cette musique qui leur va comme un gant nous pousserait à nous lever au moment de la lutte finale.
Et puis, nous avons entendu Marcel et Solange, une jeune formation que nous ne saurions que recommander aux "Chasseurs de têtes de jazz". Marcel et Solange ? c’est une histoire familiale "agricole" qui ne fait pas spécialement dans la dentelle et pourtant cousue main avec une grande délicatesse par trois jeune hommes à l’imagination musicale débordante. Une histoire de cochon "Pâquerette", dont on ne voit pas forcément le rapport avec les mélodies brodées du bout des doigts de Valentin Ceccaldi sur son violoncelle, susurrées du bout de l’anche de Gabriel Lemaire aux saxophones et clarinette, effleurées de la pointe des balais et des baguettes légères par Florian Satche. Leur jeu peut aussi se faire expressionniste, les sons gutturaux et déchirés mais quand le Flamant Rouge intervient, c’est tout en douceur, que se retire la musique de ces trois inventeurs d’histoires à ne pas dormir debout.
Du jazz plein la tête, nous avons quitté la Manutention en formulant le souhait que cette nouvelle action de l’AJMI au profit de la Culture soit reconnue à sa juste valeur et que des partenaires institutionnels s’engagent pour l’édition prochaine et les suivantes aux côtés des associations qui ont soutenu le projet cette année.
Toutes les têtes de Jazz méritent de garder la tête haute, pas seulement les têtes d’affiches !
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