Hénauauauaurme le concert !!

  • Dans un chaudron de sorcière, mettre des tons et des demi-tons, divers modes et leurs gammes et tout le reste.
  • Ajouter des influences du jazz, d’autres du rock et celles des dance floors où règnent la quête de la transe ecstasyque et l’amour du grand tout et des petits autres.
  • Brancher sur le courant alternatif ( non, ici ce n’est pas main stream ), touiller sans retenue et retouiller encore et encore.
  • Ne pas oublier de joncher la scène d’une escouade de pédales d’effets. Prévoir quelques émissions de fumées et couleurs d’ambiance.
  • Envoyer, c’est prêt !!!

Voilà, pour clore l’année 2011 du Triton, devant une salle pleine jusqu’au fond du bar et un public plutôt jeune (beaucoup de trentenaires) le concert que Guillaume Perret et son Electric Epic nous ont concocté. Le quartet composé, outre Guillaume Perret au saxophone électrique, composition, direction, de Jim Grandcamp guitare et voix, de Philippe Bussonnet à la guitare basse, de Yoann Serra à la batterie et sampler, accueille un cinquième musicien à la guitare, James Mac Gaw et à travers son nouveau programme, apporte la même énergie, la même inventivité qu’en 2010 au point de confirmer l’impression réjouissante qu’il avait suscitée.
Usage immodéré et réussi des bidouillages du son, patience infinie pour exposer, ré-exposer et ré-exposer encore la petite phrase sur laquelle se fonde la pièce, comme s’il fallait nous l’incruster profond, changer de rythme aussi subitement que les choses allaient lentement et passer du lent au rapide, du gros binaire lourd à la cavalcade en pleine pente, sans compter ces rythmes boiteux qui nous laissent en l’air quand la boucle a continué son chemin (dont un truc à 7 temps, fascinant et lancinant à haute vitesse) , riffs millimétrés. Pffff. Quel talent !!!
Perret introduit deux morceaux par un solo co-construit avec ses petites machines qui, s’il ne concurrence pas Evan Parker et ses sons grumeleux et démultipliés à l’envie avec seulement un sax soprano et son souffle, ouvre des perspectives stimulantes à ce lien homme-machine. Perspectives qu’il paraît sain de limiter au champ musical (profiter des vacances pour lire, de Frédéric Gaillard : L’industrie de la contrainte, éd. l’Échappée).
Philippe BUSSONNET incarne un Chronos impitoyable se produisant pile poil ce 17 décembre au coeur des Saturnales antiques. Une poigne d’acier pour tenir le tempo, relancer les boucles, assurer les changements de phrases rythmiques, tout ça sans un froncement de sourcils. Cool et redoutable.
Nul ne s’économise, nul n’attend son tour pépère pour faire entendre sa petite voix : ils sont UN et la salle jubile.
Ils reviennent pour un rappel généreux et une standing ovation largement méritée.

> Guillaume Perret Electric Epic - 17 décembre 2011 - LE TRITON, 11 bis, rue du Coq Français - 93260 Les Lilas // tél : 01 49 72 83 13 // contact@letriton.com

> Photo © Christian Ducasse - Guillaume Perret, à Coutances en mai 2011 - Photo extraite de la galerie de photos du 30è festival Jazz sous les Pommiers, à regarder ici.

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