O’Brother ! dimanche 14 octobre 2012

Sur CultureJazz.fr, Christian Ducasse a initié la série "Licence Jazz" pour présenter des clubs et des bars ouverts à la musique vivante. Amorcée en 2006, et en sommeil depuis 2009 (après une quinzaine d’articles toujours en ligne !), la série reprend à Marseille... Alors, plus belle la vie ?

> La Mesón, Marseille dimanche 14 octobre 2012 : O’Brother

Dès la première édition de "Jazz sur la ville" la vaillante et industrieuse équipe de la Mesón, s’est investie sans compter pour un événement précieux, fédérant durant tout le mois d’octobre une vingtaine de lieux.

Gilles, Sarah et les autres sont au four et au moulin donnant au mot militant une réalité. Ce dimanche soir toutes les générations du swing de Marseille sont visibles dans la salle plus que comble, chacun s’adaptant du confort ou de l’inconfort. Il est vraiment rare d’apercevoir autant de figures locales : une très ancienne, Robert Pettinelli saxophoniste contemporain de Marcel Zanini, un vétéran, Guy Longnon, pédagogue inspiré de la première classe de jazz en France (créé en 1964 à l’initiative du grand Pierre Barbizet) et finalement un jeunot, Jean Pelle, mémoire et complice vivant de la modernité.

O’Brother Quartet à La Mesón (Marseille) le 14 octobre 2012.

Sur scène deux Brothers ou quatre ? Quand le quartet attaque le standard "Four Brothers" on note instantanément que Jean-Paul Florens (guitare) et son frère Henri (piano) sont dans un lien de fratrie avec la rythmique formée de Sylvain Romano (contrebasse) et Jean-Pierre Arnaud (batterie). Quartet inédit et 100 % made in Marseille. Les collègues du jour égrènent des perles sans que la tension ne retombe jamais. Henri Florens dirige la manœuvre en grand maestro. "How Deep is The Ocean" désannoncé :
un morceau que Michel Graillier aimait appeler "Cousteau".

Ce faisant Henri Florens éclaire ceux qui s’interrogeraient sur sa filiation ou ses cousinages. Il faudra être attentif au prochain enregistrement en solo qu’il s’apprête à réaliser.
Et les choses vont vraiment bon train, à tel point qu’à l’heure du couvre-feu local et réglementaire, c’est à dire 22 h, les musiciens en sont à interroger le public qui ne bouge pas et en redemande. Une spectatrice intervient alors : "la police est en prison ! (*)" et le quartet conclut fort à propos par "Stolen Moments".

Henri et Jean-Paul Florens, second plan : Jean-Pierre Arnaud et Sylvain Romano, la Mesón 14 octobre 2012
Jean-Paul Florens, La Mesón 14 octobre 2012

Le bar est à nouveau ouvert, une grande table est apprêtée pour nourrir les musiciens, amis et voisins. Les responsables de la Mesón prétendent à la convivialité sur leur site mais la réalité va bien au delà ce qui ne manque pas de conforter le néo-visiteur.

Marseille peine à présenter du jazz de qualité dans des lieux non conventionnels depuis la mise en sommeil du Pelle-Mêle, mais nombre de passionnés ne renoncent pas. La brigade Mesón poursuit ainsi la belle épopée marseillaise pour que vive la musique vivante.

Jean-Paul et Henri Florens à La Mesón (Marseille)

# La Mesón, 52 Rue Consolat 13001 Marseille - tel 04 91 50 11 61 - métro ou Tramway : Réformés Canebière

> Liens :



*clin d’oeil à l’actualité locale avec l’arrestation récente de la moitié des policiers de BAC (Brigade Anti-Criminalité) Nord de Marseille. (retour à l’article)