Encore plus de disques, sans compter tous ceux que l’on n’a pas le temps d’écouter. La rentrée musicale, c’est comme la rentrée littéraire, l’on s’y noie malgré nous.
Ci-dessous une sélection non exhaustive des disques sortis ce mois. Il y en a pour tous les goûts dans tous les genres ou presque, du solo au big band.
Stunt
Marco Mezquida : piano
Jesper Bodilsen : contrebasse
Martin Andersen : batterie
Avec ce trio, le bassiste Jesper Bodilsen s’entoure d’un grand nom de la batterie danoise, Martin Andersen mais aussi du jeune pianiste catalan dont la renommée ne cesse de grandir ( à raison), Marco Mezquida. Tour à tour, délicat, sophistiqué, intense, ce nouveau trio creuse avec élégance un nouveau sillon qui doit beaucoup à la qualité intrinsèque de chacun des musiciens qui le compose. Le toucher particulier du pianiste, entre expressionisme virulent et retenue suspensive, impose un univers mélodique original dans lequel se fondent aisément, avec une finesse d’une remarquable densité, le contrebassiste et le batteur. Eloigné des ribambelles de trios douloureusement accouchés de feu E.S.T, ces trois-là dessinent un chemin de traverse passionnant au creux duquel, par contraste, l’on peut goûter un lyrisme mélodique intense tout autant qu’une retenue poétique (quasi mallarméenne par moment) tutoyant la simplicité et l’économie de moyen. En équilibre sur une inspiration musicale commune, ce trio offre une musique épanouie, de celle que l’on n’entend pas si souvent de nos jours.
Yves Dorison
https://marcomezquida.com/
http://www.jesperbodilsen.dk/
http://martinmarettiandersen.com/
Universal
Madeleine Peyroux : vocals, guilele / Larry Klein : bass, keyboards, percussion, guitar, shout vocals / Dean Parks : electric guitar, pedal steel, acoustic guitar, shout vocals / David Baerwald : electric guitar, nylon guitar, shout vocals / Brian Macleod drums, percussion, shout vocals / Pete Kuzma : Hammond organ, shout vocals / Patrick Warren : piano, Wurlitzer, string arrangements, Dulcetone, harmonium, shout vocals / Grégoire Maret : chromatic harmonica, bass harmonica / Jivan Gasparyan : duduk / Andy martin : trombone / Chris Cheek : tenor saxophone, baritone saxophone / John Sneider : trumpet, shout vocals / Gabriel Johnson : prepared trumpet / Jay Bellerose : drums and percussion track #11 / Maxine Waters, Julia Tillman Waters, Clydene Jackson : background vocals / Luciana Souza : tambourine, triangle, additional shakers and percussion
A quoi doit-on s’attendre d’une chanteuse au succès commercial constant depuis presque un quart de siècle quand elle sort un nouvel album ? Soit elle cherche à créer l’événement (quand on sait plus quoi faire), genre je saute sur le nonagénaire canal jazz historique de service pour un énième hommage aux Gershwin, soit elle fait ce qu’elle veut. Il nous semble que Madeleine Peyroux a choisi la deuxième option et c’est très méritoire. Avec le temps, la voix (bien posée) s’est débarrassé des tics qui nous irritaient par le passé et, dans cet album, elle est accompagnée sans fard par des musiciens aussi discrets que précis. Toutes les compositions sont les fruits collaboratifs du groupe à l’exception de la reprise de Léonard Cohen et du poème d’Éluard. Musicalement plus travaillé (sans être pompeux) que le très beau « Secular Hymn » qui osait la simplicité du trio, ce disque possède un charme certain dû à l’univers homogène créé par Madame Peyroux dont nous dirons qu’elle assume pleinement sa personnalité musicale, ce qui n’est pas forcément simple au sein de l’industrie du disque. L’ensemble baigne dans une densité légère, sensiblement groovy, qui suit son rythme sans heurt, et l’on se laisse agréablement surprendre, sans déplaisir aucun.
Yves Dorison
madeleinepeyroux.com
ECM
Tord Gustavsen : piano
Sigurd Hole : contrebasse
Jarle Vespestad : batterie
Accompagné du fidèle batteur Jarle Vespestad, mais avec un nouveau contrebassiste, Sigurd Hole, le pianiste norvégien reprend dans ce huitième CD chez ECM l’exploration méditative des mélodies telle qu’on l’a connue dans ses précédents enregistrements en trio. S’y ajoute seulement, par moment, un peu d’électronique utilisée avec parcimonie mais qui densifie légèrement à l’occasion le propos musical de l’artiste sans le dénaturer. Tord Gustavsen (et ses acolytes) semble depuis toujours faire profession de défricheur de la face intérieure du jazz. Glissant sur la temporalité comme d’autres la découpent, il provoque une sorte de continuum introspectif qui ne laisse saillir que l’essence du discours ou, plus précisément, les petits épiphénomènes qui l’identifie dans sa nature première. Comme dirait le photographe, ce n ‘est pas une musique à l’aspect mat, pas plus que brillant, mais plutôt satiné ; comme si la mélodie apparemment simple cachait de chaque morceau filtrait l’écoute de l’auditeur. De fait, il faut évidemment écouter le pianiste norvégien avec une attention soutenue si l’on veut pleinement profiter de la subtilité intrinsèque de son jeu.
Cela n’a rien à voir avec la sortie de ce disque (et cela a tout à voir avec sa musique) mais Tord Gutsvan est l’auteur d’un essai écrit en amont d’une conférence donnée à l’université de Padoue en 2008 intitulé « The Dialectical Eroticism of Improvisation ». Il est disponible en ligne dans la langue de Shakespeare et téléchargeable au format Pdf ici : http://www.tordg.no/index_2.html. Intéressant.
Yves Dorison
ECM
Marcin Wasilewski : piano
Slawomir Kurkiewicz : contrebasse
Michal Miskiewicz : batterie
Voici le premier album live du pianiste polonais. Avec ses accompagnateurs habituels, les mêmes depuis plus d’un quart de siècle, il développe le raffinement musical propre à son jeu pianistique dans une vaste gamme de sensibles. Bien qu’il reprenne cinq titres du précédent CD, le disque, comme toujours entre minimalisme, jeu libre et perpétuelle curiosité, ravira les fans et étonnera les néophytes par son homogénéité, son intensité (plus palpable qu’en studio) et des interprétations plus relâchées, notamment le « Message in a bottle » de Sting qui laisse au batteur l’espace pour un solo réussi. Puissant sans être excessif, le trio déploie là l’intégrale de sa science musicale sur un mode télépathique bienvenu et bien senti au sein duquel transparait l’esprit du modèle jarrettien. Le public a apprécié. Nous aussi.
Yves Dorison
http://marcinwasilewskitrio.com/
ECM
Mark Turner : saxophone ténor
Ethan Iverson : piano
On peut goûter ce premier duo entre le saxophoniste et le pianiste par la science musicale qu’il déploie, science dans laquelle s’exprime une forme d’abstraction introspective approchant de près une musique de chambre encline à la modernité. Hormis le Dixie’s Dilemma de Wayne Marsh (en son temps complice de Lennie Tristano dans un duo qui peut faire écho à ce disque), toutes les compositions sont dues à la plume d’Iverson et Turner. On peut également écouter ce disque sans se questionner et profiter pleinement des méandres mélodiques et des contrastes exposés, pièce après pièce, par les deux artistes dont la connivence ancre le projet dans un dialogue affranchi au sein duquel une esthétique originale s’affirme. Un beau disque empreint d’unicité, au charme d’abord insoupçonnable mais dont l’accessibilité se révèle peu à peu, entre deux artistes exempts de toute compromission.
Yves Dorison
https://markturnerjazz.com/
https://ethaniverson.com/
(The Leaf label)
Jack Wyllie : saxophone
Luke Abbots : synthétiseur
Laurence Pike : batterie
1- Constellations. 2- Fall into Water. 3- High Szun. 4- Temple. 5- Moon Runes. 6- New Hymn to Freedom
Londres, Sacred Walls, 2016 (1,2, 4) ; Fish Factory 2017 (3, 5, 6)- 45 mn.
Un synthétiseur, un saxo, une batterie, formation peu ordinaire, qui permet de rester dans le réel et d’envisager tout le possible.
Cela commence par une boule de son, enveloppant, une musique planante, qui se structure légèrement et peu à peu. Les thèmes démarrent piano, puis vont crescendo, en même temps que s’affirme le rythme.
Cela produit une musique à la fois détendue et contrainte, qui procure une sorte de bien-être, en fuyant les effets de la laideur, un rythme qui n’est ni nonchalant ni incertain. Une musique envoûtante.
Est-ce du jazz ? Parfois, la réponse sera non, parfois oui. La fin de la dernière pièce est du pur free jazz, qui apparaîtrait très dur si elle était jouée par des instruments acoustiques produisant des sons hurlants, mais cet effet est refusé par la sonorité douce du groupe.
Un très beau disque pour finir l’été et entrer dans l’automne.
Philipppe PASCHEL
Pine Eagle Records
Rich Halley : saxophone ténor
Clyde Reed : contrebasse
Carson Halley : batterie
Rich Halley n’est pas une comète du saxophone, loin s’en faut. Après une vingtaine d’enregistrements, tous basé sur un matériau original à de très rares exceptions près, le natif de Portland s’autorise un nouvel album uniquement consacré à des reprises presque toutes issues du jazz. Dans ce CD, le saxophoniste privilégie encore une formule qui lui est chère, le trio sans cordes. Avec un contrebassiste à la présence riche et dense, un batteur (son fils) qui soutient le discours avec justesse, Rich Halley, dont le beau gros son (de gorge) caresse les ballades ou éclate furieusement (quitte à tremper son bec dans le free d’Ornette) les compositions de son choix, il le fait avec un savoir-faire au moins vieilli en fût de chêne. A trois, ils poussent l’improvisation dans ses retranchements, s’offre des pauses bienvenues, pleines d’espace et trempées dans un bon vieux groove de derrière les fagots. Il est probable que l’on reparle des disques de Halley avant 73 ans.
Yves Dorison
Act
Palle Danielsson : contrebasse, violoncelle
Paolo Fresu : trompette, bugle
Quand deux amoureux de la mélodie se rencontrent, ils enchainent les titres avec gourmandise, d’autant que leurs expériences mutuelles sont riches. Paolo Fresu utilise quelques effets à bon escient, Palle Danielsson, avec sa contrebasse ou son violoncelle, use de son archet comme de ses doigts, avec la souplesse et la précision qu’on lui connait. Rien n’est froid ou clinique dans cet enregistrement. Le re-recording, correctement géré, fonctionne et apporte une touche colorée supplémentaire qui ne nuit aucunement à l’ensemble. Les compositions sont abordées avec un sens de l’économie réel qui sied parfaitement à l’atmosphère du disque. Sans pression, le sarde et le suédois sont lyriques sans emphase, mélodiques à souhait, paisibles en diable, et offrent aux auditeurs quiets qui ne refusent pas la douceur un sommet inspiré de la coolitude musicale dans un espace ouvert aux influences. Serein sans être pantouflard et parfaitement adapté au monde de brutes qui nous épuisent jour après jour.
Yves Dorison
https://www.lars-danielsson.com/
http://www.paolofresu.it/
Act
Jelena Kukjic : chant
Kalle Kalima : guitare
Franck Möbius : guitare
Christian Lillinger : batterie
Une chanteuse serbe, un guitariste finlandais et un autre allemand, encore un allemand à la batterie pour un combo resserré autour d’une énergie créatrice épidermique. Un peu punk, un tantinet foutraque et provocatrice, une sorte de Nina Hagen des Balkans (mais qui ferait de la musique avec des musiciens…), Jelena Kuljic vous colle des pêches et des baffes avec sa voix rebelle et expressive.
Ca part un peu dans tous les sens, mais sans se perdre en route grâce à la haute tenue des musiciens qui accompagnent son chant parfaitement maîtrisé bien que cela n’apparaisse pas au premier abord. Pas désagréable du tout au final. Très CBGB grande époque mais en plus classieux. Pensez tout de même à changer le fût de bière au milieu de l’enregistrement.
Yves Dorison
RareNoiseRecords
Cuong Vu : trompette
Bill Frisell : guitar
Luke Bergman : basse,
Ted Poor : batterie
Quatre musiciens qui se connaissent bien, qui aiment jouer ensemble, décident sous l’impulsion du trompettiste de faire un disque. Chacun est prié d’amener ses compositions afin que le leadership soit global et élimine d’emblée les querelles d’égo. Cela donne un CD où les musiciens s’écoutent en permanence et servent une musique aux couleurs multiples qui oscillent entre les genres. De belles envolées lyriques (on pense à Metheny avec lequel Cuong Vu à longtemps jouer) et des moments de suspension gracieuse créent une atmosphère paysagère (comme les affectionne Bill Frisell) où chaque détail est un élément tangible du tout. Aventureux dans l’interaction, les quatre complices se jouent des difficultés qu’ils s’imposent avec un aplomb renversant qui laisse éclater leur expressivité commune. A l’écoute, c’est leur intégrité dans le discours musical qui prédomine et parachève notre sentiment de plénitude auditive.
Yves Dorison
Soundwings
Dan Kaneyuki, Will Varga : saxophone alto
Joe Santa Maria, Colin Kupka : saxophone tenor
Tim McKay : saxophone baryton
Mitch Cooper, Brandyn Phillips, Chris Gray, Mike Rocha : trompette
Bob McChesney, Erik Hughes, Sean Shackelford : trombone
Steven Hughes : trombone basse
Will Brahm : guitar
Brian Ward : contrebasse
Greg Sadler : batterie
Malgré sa jeunesse Elliot Deutsch a déjà glané quelques récompenses et il semblerait que cela soit mérité. C’est du moins notre avis. Basé à Los Angeles, il a enregistré cette petite suite (une vingtaine de minutes) dans les studios Capitol ; pourquoi se priver, hein ? Bien que la casquette rouge et le titre de l’album positionnent clairement la démarche anti Donald, ce n’est pas un album à la musique révolutionnaire. Mais son putain d’orchestre ne fait pas semblant de swinguer, c’est le moins que l’on puisse dire, et les solistes sont tous monstrueux de justesse et d’efficacité. Ca sonne et ronronne comme une machine west coast huilée au poil. C’est arrangé avec une science harmonique bien réelle et l’ensemble se promène à des hauteurs qui tutoient les anges (c’était facile). Si monsieur Deutsch pouvait sortir de leurs tombes respectives Julie London ou Jimmy Rushing, Dinah Washington ou Ella et Johnny hartmann, ce serait terrible. Une faute de goût ? On se serait volontiers passé de la minute introductive consacrée au titre « America the beautiful ». Ca jette un doute…
Yves Dorison
Dig it recordings
Bernie Dresel : batterie
Johnny Hatton : contrebasse
Andrew Synowiec : guitar
Jeff Babko : claviers
Jamie Hovorka, Anthony Bonsera, Carl Saunders, Jeff Bunnell : trompetta
Alan Kaplan, Ryan Dragon, James McMillen : trombone
Juliane Gralle : trombone basse
Brian Scanton : saxophone alto & soprano
Kirsten Edkins ; saxophone alto
Rob lockhart, Tom luer ; saxophone tenor
Brian Wilson : saxophone baryton, flute piccolo
The Los Angeles clarinet choir : titres 1 à 4
Gene Krupa de retour avec un big band ? Euh… En plus jeune et plus versatile ? C’est Mel Lewis (et son pote Thad) ? C’est Kenny Clarke (et son pote Francy Boland) ? Nan… C’est Bernie Dresel. Vous ne connaissez pas ? Moi non plus. Pourtant, vous et moi, nous avons dû l’entendre assez régulièrement puisque il a joué derrière James Brown, Frank Sinatra, Chaka Khan, Brian Wilson, James Taylor, Brian Setzer, Patti LaBelle, Dolly Parton et quelques dizaines d’autres du même tonneau ou du même cuvage. Depuis 2016, il a créé son big band rien qu’à lui parce qu’après tout, c’était le meilleur moyen de faire la musique qu’il aime. Son premier album avec cette formation, le pennsylvanien d’origine l’a enregistré live. C’est donc son premier album studio qui sort ce mois-ci. Capté au studio Capitol d’Hollywood avec des techniques toutes plus modernes les unes que les autres (c’est ce qu’on nous dit), il propose une musique a priori déjà connue, les plus blasés diront rebattue. Pourtant, s’il emprunte effectivement une veine et une verve se référant aux anciens cités ci-dessus, il assume un éclectisme très contemporain avec des traitements sonores quelquefois innovants et surprenants (en bien). Avec un combo de musiciens capables du meilleur comme du meilleur, en groupe ou en solo, Bernie Dresel est à la tête d’une grosse machine à groove, festive, jubilatoire et imparable qui tourne plus au kérosène qu’au jus de pissenlit. D’accord le bilan carbone est pourri, mais la musique est bonne.
Yves Dorison
http://www.thebbb-berniedresel.com/index/
JazzMax
Stéphane Spira : saxophone soprano & compositions
Joshua Richman : piano, fender rhodes
Steve Wood : contrebasse
Jimmy Macbride : batterie
Installé à New York depuis une décade environ, Stéphane Spira propose avec ses musiciens new-yorkais un album de jazz actuel solidement ancré dans les racines du genre. D’une composition l’autre, les mélodies sont claires, empreintes d’un lyrisme discret porté par le jeu limpide du saxophoniste. L’entente entre les musiciens ? Elle ne défaille jamais. Tout ici est parfaitement homogène. Un vrai travail de groupe dans lequel la musique prime sur l’égo.
Yves Dorison
ACT
Nesrine Belmokh : chant, violoncelle
Matthieu Saglio : violoncelle
David Gadea : percussions
Nesrine Belmokh, violoncelliste, mandoliniste & chanteuse, Matthieu Saglio, violoncelliste et David Gadea, percussionniste, forment un trio qui jongle avec les genres sans jamais tomber dans les clichés. De fait, les trois musiciens créent une musique qui n’appartient qu’à eux. La voix, tout à tour intense et douce, les cordes inspirées et les percussions aériennes, au service d’un son parfaitement maîtrisé, impose une géographie méditerranéenne aux accents multiples. Chantées en Arabe, en anglais ou en français, les compositions mêlent les émotions et les univers. Cristallin, intelligible et lumineux, cet album apaise l’auditeur et force les esprits à s’ouvrir à la diversité.
Yves Dorison
Mack Avenue
Cécile McLorin Salvant : chant
Sullivan Fortner : claviers
Dans la grande tradition du duo piano / voix, l’on peut affirmer sans médire que Cécile McLorin Salvant et Sullivan Fortner dont une entrée remarquée. Les capacités vocales de Madame sont considérables et maintenant bien connues. Quant au pianiste, il fait partie des pointures de sa génération à très juste titre. Les deux réunis possèdent un background considérable et n’hésite pas à l’utiliser pour magnifier les dix-sept compositions présentées dans cet enregistrement. Allez savoir pourquoi, nous n’avons pas vraiment adhérer à l’ensemble, comme s’il y avait un filtre, un écran entre leur musique et nous. Nous réessayerons ultérieurement. Promis.
Yves Dorison
http://www.cecilemclorinsalvant.com/
ACT
Rainer Böhm : piano
Fort apprécié chez lui et quelque peu méconnu par chez nous, le pianiste allemand Rainer Böhm propose avec cet album une vue contemporaine de ce que peut être la rencontre entre jazz et classique. Technicien accompli et détenteur d’une palette aux sensibilités multiples, il exprime une vision musicale où mélodie et romantisme définissent un cadre souple, sujet aux rebondissements, notamment chromatiques, qui s’épanouit en émotions subtiles. C’est cet art difficile de la suggestion qui nous a particulièrement intéressés dans cet enregistrement. Jamais insipide ou monotone, ce CD fait la part belle à la douceur et à une certaine approche de la lenteur qui ne rejoignent à aucun moment l’ennui qui peut, de temps à autre, guetter ce type de réalisation.
Yves Dorison