Forts parfums de nostalgie rue du swing, le Duc des Lombards institution parisienne, vit ses dernières semaines avant travaux et métamorphose annoncée.

Fin des années 80 tandis que New Morning, Sunset, Petit Journal Montparnasse ou Jazz Club Méridien s’imposaient dans un nouveau paysage, Didier Nouyrigat connu des seuls amateurs de voile construisait sans le savoir la légende d’un lieu classé en 2007 par la revue américaine Down Beat parmi les 100 premiers club de la planète.

Aux fourneaux faisant bouillir les cadences Bobby Few trouvait clavier à la mesure de son talent d’éternel outsider et Steve Potts saxophoniste de tradition afro-américaine son lieu de référence.

Alexandra Grimal au Duc des Lombards en avril 2007
Photo © Christian Ducasse

Le Duc vaut par un son unique à Paris.

Ce soir d’avril 2007 la toute jeune et passionnante Alexandra Grimal et son saxophone ténor comme jadis Branford Marsalis ou David El Malek n’a pas besoin d’effets de microphone pour faire entendre sa grâce sur le podium situé à l’épicentre de la salle. Entre deux sets, accoudée au bar elle dit son angoisse de voir la magie disparaître dans les nécessaires travaux de rénovation. Le bar c’est l’endroit idéal pour de double dégustations.

Mais une page se tourne en ce haut lieu, un des rares où l’on ne rechigne pas à se départir de plusieurs billets d’euros pour en être de moments inoubliables. Le livre d’or du Duc, ses centaines de photographies souvenirs valent mieux que tous les articles de presse.

Demain une nouvelle équipe sous la direction d’un homme avisé sera à la manoeuvre tel le défi français dans l’América’s Cup. Le nouveau coach, Gérard Brémond audacieux promoteur et guitariste à ses heures creuses possède la dimension et le palmarès de ces capitaines sachant créer le rêve et prolonger les belles histoires. Ancien pigiste à Jazz Hot, Gérard Brémond détient un crédit immense dans le monde du loisir mais le suspens reste entier pour ce visionnaire adepte du fantastique chez Coltrane.

Sans attendre précipitez-vous au Duc avant la fin du mois de mai. Bobby Few y sera de retour aux côtés d’un saxophoniste au fort pédigree : Ricky Ford pour trois sets s’étirant tard dans la nuit(1 ).
Sans aucun doute la soirée obligatoire avant une réouverture prévue cet automne.

  • Vendredi 18 et samedi 19 mai : Ricky FORD (ts), Bobby FEW (p) Quartet .Darryl HALL (cb), Ichiro ONOE (dms)