Quatre disques pour quatre déclinaisons du jazz
Jazz family
Production : Daniel Roméo (No Turning Black Music), Ana Layla, Jeff Ginouvès
Ana Layla : textes, voix
Daniel Roméo : basse, guitare, compositions
Eric Legnini : piano, Fender Rhodes
Dré Pallmaerts : batterie
Invités : Michel Seba (percussions), Victor Foulon (contrebasse), Tim Filnoulst, Giovanni Rizzuto ( guitares), Franck Deruyter (Saxophone), Olivier Bodson (trompette), Raf D Backer(moog), Xavier Tribolet (clavinet), GrazzHoppa (platines)
Comédienne à Paris, apprentie cinéaste en Belgique, serveuse dans une brasserie, Ana Layla se rêve en chanteuse de jazz et monte ainsi un sextet « Daisy and Cottons » en 2015. Elle rencontre le pianiste Eric Legnini le temps d’un titre sur son disque ainsi que celui qui deviendra son musicien associé, le guitariste Daniel Roméo. Suit une tournée en Chine. Au retour le duo de la chanteuse et du guitariste se lance dans la confection de ce disque « Introvert and naked ». Sa sortie prévue en 2020 est , du fait des circonstances sanitaires, reportée en ce début juin 2023.
De ce parcours bariolé, atypique dirait-on aujourd’hui, résulte un disque tout aussi chatoyant et multiforme.
Dès le premier titre, sa voix grave et légèrement brisée n’est pas sans évoquer celle d’une célèbre chanteuse britannique aujourd’hui disparue. Certes le jazz n’est pas nécessairement sa source d’inspiration principale même si c’est aussi en tant que chanteuse de jazz qu’ Ana Layla se présente. Mais outre son travail vocal original, les compositions (de son fait et de son comparse le guitariste Daniel Roméo) et les orchestrations marient aussi bien le jazz avec la soul music, qu’avec le pop rock ; l’interprète se promène avec aisance d’un genre à l’autre.
Au total, un disque qui sort de l’ordinaire de la rubrique « chanteuses de jazz » et des « sentiers battus » tout court.
https://www.facebook.com/anaelle.potdevin/?locale=fr_FR
Aléa
Pierre de Bethmann : piano, rhodes, orgue, synthétiseur
David El Malek : saxophone ténor
Vincent Artaud : contrebasse
Franck Agulhon : batterie
En 2012, le pianiste Pierre de Bethmann faisait paraître sur le label Plus Loin un nouveau programme en quartette avec dix compositions originales.
Go est donc le cinquième et dernier disque réédité par Aléa parmi ceux parus initialement sur les labels Nocturne puis Plus Loin, disparus en 2014. En dehors de l’homme aux claviers lui-même, on retrouve David El Malek au saxophone ténor, Vincent Artaud à la contrebasse et Franck Aguilhon à la batterie.
Toujours beaucoup d’invention chez le pianiste et chez le compositeur réunis et une belle réactivité autour d’un programme à la signature certes reconnaissable mais aux multiples facettes. Ainsi le trépidant "Go" débouche t-il sur le jazz bien tempéré de « Attends » où le temps s’étire au fil des instruments tandis le titre suivant Prodigue est l’objet de deux belles partitions improvisatrices de la part du pianiste et de David El Malek. Retour au calme ensuite avec le feutré et tempéré "Friche".
Au total un monde personnel certes mais un monde quand même à lui tout seul que cet univers musical de Pierre de. Bethmann.
Gaya Music Productions
Max Pinto : saxophone,flûte, trompette, guitare, claviers, compositions
Julien Herné : basse,
Romain Sarron : batterie
Fred Nardin : piano, claviers
Ludovic Louis : trompette
Pop, hip-hop, funk, électro,tout est bon au multi instrumentiste Max Pinto pour faire son miel. Saxophoniste, trompettiste , flûtiste…et auteur des compositions Max Pinto qui se qualifie de jazzman « le plus pop de sa génération « envoie en effet dans l’oreille de ses auditeurs une musique qui peut tout aussi bien se danser. Il est aidé en cela par le trompettiste Ludovic Louis ; le pianiste Fred Nardin, le bassiste Julien Herné et le batteur Romain Sarron complètant ce quintette de choc.
Si dans sa carrière déjà bien remplie, l’éclectisme est le maître mot (de Michel Legrand, Charles Aznavour à Vanessa Paradis ou Benjamin Biolay sans oublier la composition de plusieurs centaines de titres pour le cinéma et de nombreux artistes), le jazz, la musique improvisée en général sont aussi son ADN comme on entend dire couramment ainsi qu’en témoignent ses premiers prix de Jazz à Vienne, à Vannes ou bien encore ses trophées du Sunside. Et donc D.N.A peut tout aussi bien s’écouter avec plaisir tout simplement.
https://www.selmer.fr/blogs/artistes/max-pinto
Autoproduction
Pierre Marcus : contrebasse, compositions
Baptiste Herbin : saxophone
Simon Chivallon : piano
Thomas Delor : batterie
Invités
Melina Tobiana (chant), Sylvain Gontard (trompette), Benjamin Henocq, Raphael Pannier (batterie)
Quatrième enregistrement que ce Second Life pour le contrebassiste Pierre Marcus dont le classicisme frappe d’emblée par le sens de ses mélodies, ses sonorités, son swing en même temps que sa vitalité, y compris lorsque d’entrée de jeu il tire son inspiration d’une composition de Gabriel Fauré.
Il faut dire que les compositions sont toutes -ou presque-de l’auteur et donc imprégnées de l’humeur du moment et des temps présents. Imprégnation également des Balkans revendiquée qui vient colorer des compositions au jazz affirmé sans effet verser dans le folklore pour autant.
Dire qu’il y a aussi du classicisme coltranien dans quelques uns des titres n’est pas faire injure au quartette qui assume également cette référence majeure.
D’autres ingrédients telle la voix de Melina Tobiana viennent ajouter une touche de modernité dans le titre phare "Second Life" .
Tout cela est affaire de dosage mais c’est la cohérence du projet qu’on retient et celle de la formation avec Baptiste Herbin au saxophone, Simon Chivallon au piano et Thomas Delor à la batterie qui entourent Pierre Marcus.
