Jeudi 4 août : Wared Quartet puis le Coq et la Pendule

Faire escale à Crest, c’est toujours un plaisir. La petite ville se dore au soleil entre le cours de la rivière Drôme et le donjon monumental qui la surplombe.
C’est là qu’une équipe toujours passionnée a décidé de créer son festival avec la voix comme fil conducteur. C’était déjà la 36ème édition. À l’entendre, Denise Deronzier, présidente d’honneur et pilier historique de ce festival, manifeste toujours le même enthousiasme pour suivre les concerts et participer activement au jury du concours "jazz vocal" annuel.

Édouard Bineau Wared Quartet invite Sébastien Texier - Crest 2011
© CultureJazz

La ville se pare de noir et blanc un peu partout pour évoquer le zèbre, mascotte du festival ! Des animations musicales font vibrer les rues, impulsent la vie et chaque fin d’après-midi, sous les platanes de la Place du Général De-Gaulle, le public est assidu pour suivre les prestations des formations sélectionnées dans le cadre du concours : deux concerts de 17h à 19h pendant quatre jours.

Chaque soir, du mardi au samedi, les concerts se déroulent à l’espace Soubeyran dans l’enceinte du complexe sportif situé sur l’autre rive de la Drôme, face à la ville et à son célèbre donjon.

C’est là que nous avons pu écouter le Wared Quartet du pianiste Édouard Bineau qui invitait son fidèle complice, Sébastien Texier puis "Le Coq et la Pendule", le répertoire de Nougaro repris par le quartet d’André Ceccarelli avec David Linx, une formule déjà éprouvée depuis deux ans. C’était le jeudi 4 août.

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  Édouard Bineau Wared Quartet invite Sébasten Texier

La vie en bleu.

Sous le ciel turquoise de Crest , couleur de l’affiche du festival, Édouard Bineau, T-shirt turquoise, crée avec son Wared Quartet, un tableau musical qui évoque le "Jaune Rouge Bleu" de Kandinsky.
Formes rondes, graves et chaudes... c’est Daniel Erdmann ;
Pics, pointes mais aussi ondulations qui dansent... c’est Sébastien Texier ;
Traits fins, délicats, balayages subtils...c’est Arnaud Lechantre ;
Lignes continues, vibrations et équilibre...c’est Gildas Boclé ;

Et ces touches bleu,blanc, noir qui se détachent, glissent, rebondissent sous les doigts d’Édouard Bineau...

Compositions savantes construites avec fantaisie, servies par quatre musiciens qui savent communiquer avec le public, se réjouir des solos pris par chacun d’entre eux.

Il y a les formes,la couleur, les matières...
Tout ça, baigné dans une énergie anti-blues.
le Bleu qu’on aime et on a envie de le partager.

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Édouard Bineau, Daniel Erdmann, Gildas Boclé, Sébastien Texier - Crest 2011
© CultureJazz

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  André Ceccarelli « Le coq et la pendule » featuring David Linx

Hommage à Claude Nougaro

Le coq Linx se pavane et fait l’équilibriste en prenant à contrepied les mélodies de maître Claude, le magicien toulousain des mots qui swinguent. Si habile poète et tant regretté.

David Linx - Crest, 4 août 2011
© CultureJazz

David Linx fait le beau avec simplicité et beaucoup de complicité avec un public acquis et conquis. C’est la quatrième fois que sa voix s’élève aussi haut que le donjon, fait des loopings au-dessus de la Drôme jusqu’à frôler le plantage magistral parfois. Mais il se rattrape avec panache. C’est le propre du coq !

André Ceccarelli. Son nom à lui seul tourne comme une belle pièce d’horlogerie niçoise. Une pendule réputée pour sa précision quand elle s’en donne la peine mais qui sait aussi prendre ses aises avec le temps... De plus en plus d’aise avec le temps ! On ne s’en plaindra pas : il sourit de contentement !

André Ceccarelli - Crest, 4 août 2011
© CultureJazz

Ce quartet a présenté en cette nuit du 4 août 2011 un répertoire déjà très éprouvé au fil de nombreux concerts. On ne perçoit cependant pas les signes de la routine ou d’une forme de lassitude dans l’engagement des musiciens qui se donnent totalement et généreusement.

Alternant des passages en trio (où Pierre Alain Goualch rappelle qu’il est un des pianistes les plus vifs et solides de l’Hexagone) et avec le jeu en quartet (pour l’essentiel), cette formation aura donné un concert impeccable et chaleureux porté d’un bout à l’autre par les doigts sensibles et la grande musicalité d’un de nos plus brillants contrebassistes du moment : Diego Imbert (on vous parlera bientôt de son très beau disque en quartet qui va sortir à le rentrée !).

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Pierre-Alain Goualch, David Linx, Diego Imbert, André Ceccarelli - Crest 2011
© CultureJazz

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> Édouard Bineau Wared Quartet invite Sébastien Texier :

Édouard Bineau : piano et compositions (sauf 1 de Georges Brassens) / Daniel Erdmann : saxophones ténor et soprano / Sébastien Texier : saxophone alto et clarinette / Gildas Boclé : contrebasse / Arnaud Lechantre : batterie.

> André Ceccarelli Quartet feat. David Linx :

André Ceccarelli : batterie / David Linx : voix / Diego Imbert : contrebasse / Pierre-Alain Goualch : piano et fender rhodes.

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