| 00- ANDRÉ JAUME . Retour aux sources
| 01- RÉMI GAUDILLAT SEXTET . Electric Extension - OUI !
| 02- XAVIER THOLLARD . (Re) compositions
| 03- TALINKA . Rainbow over Kolonaki - OUI !
| 04- BLUE TANGERINE
| 05- OBRADOVIC TIXIER DUO . The boiling stories of a smoking kettle - OUI !
| 06- AVISHAI COHEN . Big vicious
| 07- SYLVAIN KASSAP/BENJAMIN DUBOC . Le funambule - OUI !
| 08- FRANÇOIS RAULIN/FRANÇOIS CORNELOUP/RAMON LOPEZ . 1000 dialectes
| 09- REEDS & REEDS . Live at JazzCase - OUI !
| 10- ARUÁN ORTIZ with ANDREW CYRILLE, MAURICIO HERRERA . Inside Rhythmic Falls- OUI !
| 11- GREGOIRE MARET & ROMAIN COLLIN . Americana
| 12- MERAKHAAZAN . Veines
| 13- SOPHIE TASSIGNON . Mysteries unfold
| 14- DANA SANDLER . I never saw another butterfly
| 15- JOHANNA SUMMER . Schumann kaleidoskop - OUI !
| 16- HANK JONES . Live at Jazzhus Slukefter Vol. 2 - OUI !
| 17- DEEP FORD . You may cross here
| 18- THE WORKSHOP . More conversation with the drum
| 19- PAT METHENY . From This Place
| 20- DAVID PATROIS / PIERRE MARCAULT 5TET . Wild poetry
| 21- EMMA


  ANDRÉ JAUME . Retour aux sources

Label Durance (SoLo Collection) - Absilone-Socadisc

André Jaume : saxophone ténor, compositions (sauf 8 par Willem Breuker).

En ces temps inédits de confinement du printemps 2020, le solo est très tendance. Le plus souvent, ce n’est pas un choix d’artiste mais une contrainte pour les célébrités médiatisées qui veulent rester en vue sur les réseaux. Pour André Jaume, le solo de saxophone ténor est un choix délibéré pour revenir au jazz le plus épuré. C’est aussi un "retour aux sources" puisqu’il s’était déjà frotté à ce périlleux exercice en 1977 avec Le Collier de la Colombe, enregistrement aujourd’hui historique. Le 17 mars 2019, il retrouvait le studio de ses amis de l’AMI à Château-Arnoux. En une journée de confinement volontaire, il créait les treize plages de ce bel opus. Un recueil émouvant de jazz libre, maîtrisé, habité par les ombres de maîtres au carrefour des amitiés aussi (Jean Buzelin / Willem Breuker avec "Pour Lily" et... les liner-notes). Dans sa sobriété jamais austère, ce disque est aussi un hymne à la vie et à la lumière des Alpes-de-Haute-Provence ou de la Corse, refuge d’André Jaume loin de la vie trépidante de Marseille. Oublions donc le repli sur soi temporairement imposé pour écouter paisiblement ce bel exercice de solitude volontaire : "Retour aux sources".

Thierry Giard


www.label-durance.com . wikipedia.org/André_Jaume


  RÉMI GAUDILLAT SEXTET . Electric Extension

Z Productions - Inouĩe Distribution

Rémi Gaudillat : trompette, bugle, compositions
Fred Roudet : trompette, bugle
Loïc Bachevillier : trombone
Laurent Vichard : clarinette, clavier
Philippe Gordiani : guitare
Fabien Rodriguez : batterie, percussions
+ Louis Sclavis : clarinette, clarinette basse
+ Laurent Fellot : voix
+ Quatuor Seigle : cordes
Olivier Benoit : direction artistique

Après Le Chant des Possibles, Orchestique et Songs from Bowie, trois albums très réussis de l’ensemble à vents Possible(s) Quartet (8 ans d’âge), Rémi Gaudillat a eu envie d’explorer de nouvelles formes et couleurs sonores. Cette extension électrique repose sur la guitare de Philippe Gordiani, un moog en complément des clarinettes pour Laurent Vichard et le soutien rythmique désormais explicite de Fabien Rodriguez. En somme, l’instrumentation acoustique reste dominante. Paré de ces nouveaux atours, l’ensemble prend une dimension singulière, élargit sa palette sonore et diffuse une énergie sidérante. On se laisse emporter dans un voyage composé et orchestré par Rémi Gaudillat qui pourrait évoquer parfois les mélodies des folklores imaginaires d’un célèbre collectif lyonnais [1]. Pas étonnant alors qu’on retrouve les clarinettes de Louis Sclavis, invité de marque qui trouve sa juste place dans cet univers musical onirique tout comme les cordes du Quatuor Seigle, présentes juste où il faut. Pour parfaire la réussite de cette œuvre, Rémi Gaudillat a prévu un second volet associé à cet album avec "Dans la lune", conte musical à destination non-exclusive d’un plus jeune public où la voix de Laurent Fellot s’associe au sextet augmenté. Pour nous qui suivons depuis belle lurette la carrière de Rémi Gaudillat à travers ses divers projets, celui-ci nous semble particulièrement abouti. Une robustesse et une pertinence esthétique qui tiennent aussi à la présence d’Olivier Benoit dans le rôle du conseiller artistique. Évidemment incontournable !

Thierry Giard


www.zproduction.org/electric_extension


  XAVIER THOLLARD . (Re)compositions

Parallel Records

Xavier Thollard : piano
Matyas Szandaï : contrebasse
Simon Bernier : batterie

Trois ans après son précédent enregistrement « Nardis », le pianiste Xavier Thollard signe un nouveau disque en trio. Dans la même lignée, ce dernier opus revisite des compositions et des standards. Avec une rythmique très énergique et très réactive composée de Matyas Szandaï à la contrebasse et de Simon Bernier à la batterie, Xavier Thollard (re)compose. Certes les standards de Johnny Green (Body and soul) ou bien de Ray Charles (Hallelujah I love her so) sont reconnaissables mais à l’aune d’une réécriture qui réharmonise les mélodies originelles auxquelles l’utilisation d’un piano très ryhmique donne une nouvelle impulsion voire une nouvelle direction. Ce mélange d’air connu et de mise à distance donne à l’ensemble des titres une certaine étrangeté qui est plutôt plaisante pour l’auditeur. La vivacité du trio sans être excessive pour autant réveille de « belles endormies ». Et une grande place laissée à l’improvisation. Take the a train risque de laisser plus d’un passager à quai tandis que le prince annoncé par la composition (Someday my Prince will come)risque, de par les savants arrangements du pianiste , non pas de passer inaperçu (au contraire) mais de n’être pas tout simplement reconnu. Des reprises donc de Pat Metheny à Elton John via Scriabine sont ainsi réarrangées sans fioriture mais avec beaucoup de subtilité. Un disque tourné vers l’action plutôt que la contemplation ou si on préfère vers l’avenir plutôt que porté sur la nostalgie. Une Lise contemporaine composée par Xavier Thollard apporte juste un instant de répit.

Jean-Louis Libois


https://www.xavierthollard.com


  TALINKA . Rainbow over Kolonaki

Fanfare Records

Tali Atzmon : voix, ukulele
Jenny Bliss Bennett : viole de gambe, violon, voix
Gilad Atzmon : clarinettes, saxophones, accordéon, guitare
Yaron Stavi : contrebasse
+ Ross Stanley : piano
+ Billy Pod : percussions, batterie

29 mars 2020 : Gilad et Tali Atzmon débutaient sur internet leur série des "Corona Lockdown sessions" (sessions de confinement coronavirus) avec "Somewhere over The Rainbow". Émotion à l’état pur, voix et guitare, pour éclairer une longue période de confinement et espérer que le Magicien d’Oz nous fasse sortir de ce mauvais rêve. Depuis ce duo, Gilad poste régulièrement des séquences en solo (alto, ténor, clarinette basse...) à retrouver dans la partie magazine du site de ce musicien, écrivain, journaliste militant intarissable.
Pour l’heure, portons notre attention sur ce très beau disque où il est aussi question d’arc-en-ciel sur un quartier d’Athènes, Kolonaki. Si on connaît bien Gilad Atzmon avec son fidèle ami Robert Wyatt, par exemple, je découvre ici son épouse Tali dont la voix chaleureuse et expressive illumine cette musique avec une magnifique simplicité. En les écoutant, j’ai pensé à un autre couple britannique célèbre, Kate et Mike Westbrook. Ils ont en commun de pouvoir transcender les genres pour atteindre la pureté de l’expression entre musique et art dramatique. Avec la force des conteurs et une mise en forme musicale délicate, raffinée, très touchante, ils nous emmènent dans leur univers poétique entre balades, musique ancienne, folklores du jazz et d’ailleurs. Un arc-en-ciel lumineux porteur d’espérance !

Thierry Giard


www.talinka.live . www.birnamcdshop.com


  BLUE TANGERINE

Klarthe Records

Angella Vella Zarb : voix
Florent Hinschberger : trompette et bugle
Michel Berelowitch : trombone
Benoit Crauste : saxophone alto
Philippe Lopes de Sa : saxophone soprano et ténor
Karl Galea : guitare
Dean Montanaro : contrebasse
Nils Wekstein : percussions
Joseph « Bibi » Camilleri : batterie
Vincent Jacqz : piano, arrangements, direction musicale

Une histoire de rencontres et de jazz qui mûrit au fil des ans entre le guitariste et compositeur Sandro Zerafa, par ailleurs directeur artistique du festival de jazz de Malte et le pianiste Vincent Jacqz autour de la musique d’Hermeto Pascoal. Tout commence donc en 2016 quatre jours avant le concert de clôture du festival de Malte avec les premières répétitions, se poursuit à Paris par une série de concerts et se conclut par l’enregistrement de ce disque. Les allers retours concernent aussi bien les musiciens que les compositions elles-mêmes. Une véritable écriture collective préside à cet enregistrement et cela même si le multi- instrumentiste cubain et le pianiste Vincent Jacqz sont les principaux protagonistes de ce disque. Deux titres du premier plus deux « choros » de Pixinguinha qui a été l’un des inventeurs de cette forme musicale portugaise et cinq compositions originales du second. Néanmoins le batteur Joseph « Bibi »Camilleri, le trompettiste Florent Hinschberger et la chanteuse Angela Vella Zarb (pour l’écriture d’un poème) sont également mis à contribution. Pas de musique brésilienne à proprement parler pour ce mini big band de dix instrumentistes constitué à part égale de musiciens français et de musiciens maltais mais un hommage à la musique de l’un de ses plus populaires représentants. Il y a de la sensualité dans le poème de saison April, écrit et interprété par Angela Vella Zarbt et sa voix éthérée, il y a les années 70 lorsque celle-ci se tisse avec l’instrumentation et puis toujours l’horizon brésilien jamais bien loin avec ses mélodies, ses rythmes, ses percussions.
Un disque original dans son projet et abouti dans sa réalisation.

Jean-Louis Libois

Naim Records

Lada Obradovic : batterie, glockenspiel, voix
David Tixier : piano, bass station, voix

Produit par Rézzo Focal et Jazz à Vienne suite à leur victoire au tremplin de ce festival, Cet album de huit titres est parfaitement représentatif de l’univers personnel construit par ce duo multi primé. Tout particulièrement mélodique, le couple musical emprunte au jazz son hier et son aujourd’hui, les malaxe avec bonheur au service d’un imaginaire fécond et ouvre les portes d’un espace original où interviennent avec bonheur l’engagement, l’humour, le sensible et une belle dose d’humanité. Bien dans son époque, pour le meilleur, Lada Obradovic et David Tixier, tous deux dotés d’un brio technique qui leur permet une expression pleine et entière, démontre qu’il est encore possible de faire des disques dans lesquels la création explore encore des lieux à défricher non dénué de lyrisme et d’étrangeté. Dynamique sous son aspect percussif, le jazz de ce duo plein d’avenir sait aussi se jouer de la ballade avec un art consommé de la subtilité, ce qui mérite d’être signalé. À noter, une seule reprise dans cet album, celle du So what de Miles Davis que le duo retravaille avec un bel aplomb qui arrive à surprendre l’auditeur. C’est un disque transfrontalier, aux saveurs multiples, que nous proposent Lada Obradovic et David Tixier. Et c’est une réussite.

Yves Dorison


https://www.obradovictixierduo.com


  AVISHAI COHEN . Big Vicious

Ecm

Avishai Cohen : trompette, effets, synthétiseur
Yonathan Albalak : guitare, basse
Uzi Ramirez : guitare
Aviv Cohen : batterie
Ziv Ravitz : batterie, sampling

Avec ce groupe cent pour cent israélien, le trompettiste Avishai Cohen offre à l’écoute une musique d’aujourd’hui dont le champ stylistique est ouvert à tous vents. L’écriture est le fruit d’un travail collectif. L’enregistrement lui s’est fait après que le groupe ait écouté nombre de bandes capturées en concert, une sorte de travail à l’envers afin de transcrire au mieux en studio une énergie propre à la musique dans son expression scénique. L’ensemble des musiciens se connaissant depuis toujours ou presque, la cohésion est au rendez-vous et elle leur permet d’affronter avec assurance une variété de propositions dont la richesse même éclabousse l’ensemble du disque. Dans un esprit plutôt pop, la musique de Big Vicious conserve du jazz la finesse et l’aspect aventureux. Propulsé par deux batteries, leur musique s’écoule en textures colorées, toujours très travaillée au plan mélodique. Avec des influences allant de Massive Attack à Beethoven ou encore Fleetwood Mac, Avishai Cohen et ses collègues de jeu créent un cocktail musical qui ne manque pas d’intérêt.

Yves Dorison


http://www.avishaicohenmusic.com


  SYLVAIN KASSAP/BENJAMIN DUBOC . Le Funambule

Dark Tree

Sylvain Kassap : clarinette, clarinette basse
Benjamin Duboc : contrebasse, voix

Chuchotements, petites touches pointillistes, couleurs tirant Vers le bleu... une musique « paysagère », printanière où l’on perçoit le chant des oiseaux, une promenade lente mais non tranquille, car les deux compères sont aux aguets. D’entrée, nous les suivons sans réserve, sans avoir peur de tomber ou de nous perdre. On explore plus que l’on musarde : qu’y a-t-il dans Le Ventre de Socrate ? Mais attention, la déambulation s’accélère, prend sa course sans retenir son souffle...
On ne peut qu’apprécier la qualité du timbre, du son des clarinettes de Sylvain Kassap, la fluidité de son jeu, la clarté de son discours. Et c’est un régal de sentir la profondeur de la contrebasse de Benjamin Duboc, ce son qui vient de l’intérieur, cette rondeur, cette « gravité » parfois douce, qui n’empêche pas les frottements, les claquements sur le bois, les coups d’archet. Kassap, quarante ans de carrière exigeante, rencontre Duboc qui, depuis vingt ans, s’est constitué une importante œuvre discographique, en particulier sur le beau label Dark Tree, affectionnant particulièrement les trios (de toute composition) et les duos, tel celui-ci totalement réussi.
Le Soir descendu sur la piste, le funambule s’endort-il ou bien s’envole-t-il tel un papillon de nuit ? Un très joli disque, une véritable respiration en ces temps d’enfermement.

Jean Buzelin


www.darktree-records.com


  FRANÇOIS RAULIN/FRANÇOIS CORNELOUP/RAMON LOPEZ . 1000 Dialectes

Label Forge

François Raulin : piano, composition (sauf deux)
François Corneloup : saxophones
Ramon Lopez : batterie, percussions

Ce n’est pas Le Dernier des Mohicans, mais l’ultime survivant de la tribu indienne Yahi, découvert en 1911 et dont l’histoire incroyable est résumée à l’intérieur de la pochette du disque qui comprend onze pièces qui lui sont dédiées. Un hommage touchant et un travail musical sincère, profond et élaboré. Ce beau projet constitue-t-il un « retour aux sources », à l’essentiel ? Il est, en tout cas, profondément ancré dans les racines du jazz, sinon dans celle de l’Amérique du Nord avant. Superbement servie par un piano lumineux, des saxophones (en particulier le soprano) qui virevoltent, une batterie « acoustique » vivante, dépourvue de clichés, voilà une musique jouée avec cœur par trois musiciens totalement impliqués, et qui sait toucher l’auditeur. Une bien belle réalisation.

Jean Buzelin


www.laforgecir.com


  REEDS & DEEDS . Live at JazzCase

el Negocito

Frans Vermeerssen : saxophones ténor et soprano
Bo van de Graaf : saxophones alto, ténor et soprano
Alex Coke : saxophone ténor, flûte et piccolo
Michiel Braam : piano
Arjen Gorter : contrebasse
Makki van Engelen : batterie

À lui tout seul, Rahsaan Roland Kirk jouait comme trois saxophonistes, à trois, les saxes ici présents jouent comme un seul, pourrait-on répliquer. Et c’est une excellente idée. Ce sextette hollandais, constitué de musiciens chevronnés*, rend un hommage vivant et sacrément dynamique et inspiré à l’un des personnages les plus singuliers et extraordinaires de toute l’Histoire du jazz, au travers de neuf de ses compositions. La réussite est totale : abordé avec un grand respect pour la lettre comme pour l’esprit, ces thèmes, superbement harmonisés et exécutés, offrent un tremplin sur lequel les solistes s’offrent toutes les audaces, un tremplin vers la liberté. Jouée en public avec une grande générosité, cette musique revigorante nous invite à réécouter et à ne jamais oublier l’immense Roland Kirk.
Un disque épatant publié par el Negocito Records, compagnie de Gand créée en 2009 et qui possède un joli et copieux catalogue,
* trois anciens du Willem Breuker Kollektief : Frans Vermeerssen qui l’avait remplacé durant sa maladie, le Texan Alex Coke et Arjen Gorter ; Bo van de Graaf, fondateur de l’ensemble I Compani, spécialisé notamment dans la musique de Nino Rota ; Michael Braam, étonnant pianiste à l’accompagnement comme aux solos déroutants ; et le batteur Makki van Engelen, moins connu mais impeccable.

Jean Buzelin


www.elnegocitorecords.com


  ARUÁN ORTIZ with ANDREW CYRILLE, MAURICIO HERRERA . Inside Rhythmic Falls

Intakt Records

Aruán Ortiz : piano, voix
Andrew Cyrille : batterie
Mauricio Herrera : percussion (marímbula,
changui Bongos, catá, cloches), voix
+ Emeline Michel, Marlene Ramirez-Cancio : voix (1)

Inlassablement depuis Zurich, Patrik Landolt et l’équipe du label Intakt Records enrichissent leur catalogue toujours aussi passionnant, curieux et ouvert aux courants les plus audacieux du jazz d’aujourd’hui. C’est grâce à eux qu’on peut suivre le pianiste Aruán Ortiz. Né à Cuba en 1973 et installé à New-York depuis plus d’une vingtaine d’années, ce musicien reste très enraciné dans sa culture d’origine. Pour "Inside Rhythmic Falls" il a imaginé une audacieuse cascade de rythmes, un flot tour a tour tumultueux ou plus appaisé en perpétuel bouillonnement. Son piano égrène, scande, ponctue un discours poétique volubile qui fusionne avec la batterie de ce formidable et légendaire dompteur des rythmes qu’est Andrew Cyrille. Mauricio Herrera est le coloriste du trio qui pare la musique des pulsations, des sonorités (et des voix) cubaines plus explicites, nous entraînant parfois jusqu’aux rivages de l’Afrique originelle. Avec ce trio tout à fait passionnant, Aruán Ortiz réalise un bel équilibre et conforte sa position d’explorateur du jazz inventif respecteux de ses racines les plus nobles et authentiques. Une réussite !

Thierry Giard

PS : Chroniques à (re)lire concernant Aruán Ortiz chez Intakt : "Hidden Voices" (trio 2016 - OUI !) ou "Random dances and (a)tonalities" (duo 2018 - OUI !), entre autres...


www.intaktrec.ch/Ortiz . aruanortiz.bandcamp.cominside-rhythmic-falls


  GREGOIRE MARET & ROMAIN COLLIN . Americana

Act

Grégoire Maret : harmonica
Romain Collin : piano, moog Taurus, orgue, effets
Bill Frisell : Guitares électrique et acoustique, banjo
Clarence Penn : batterie

Grégoire Maret et Romain Collin nous disent : « L’Americana est à l’intersection du folk, de la country, du blues, du R&B, du gospel et du bluegrass. L’essence de ce projet est d’adopter une attitude inclusive à l’égard de toutes les racines de la musique et de la culture américaines ». Un beau programme en perspective, d’autant plus que Clarence Penn, toujours épris de finesse, tient les fûts et que, cerise sur le gâteau, son Altesse Bill Frisell est convié à la fête. Avec sa guitare au lyrisme paisible et au timbre chantant, ce dernier apporte une contribution non négligeable à l’album sans pourtant tirer la couverture à lui.
Cela commence avec le « Brothers in arms » de Mark Knopfler et cela se poursuit avec deux compositions de Bill Frisell, une de Jimmy Webb, une autre de Justin Vernon et et trois originaux de Grégoire Maret et Romain Collin. D’un bout à l’autre du disque, l’harmoniciste et le pianiste tiennent les rênes d’une musique plus que sensible ayant fait une bonne fois pour toutes le choix éclairé de la nuance. Les musiciens s’y livrent donc sans retenue et offrent un large panorama dans lequel une forme de lenteur, propres aux grands espaces, s’exprime entre mélancolie limpide et sérénité assumée. Assez magique, pour tout dire.

Yves Dorison


https://www.gregoiremaret.com
https://www.romaincollin.com


  MERAKHAAZAN . veines

Imago Records

Jean-Christophe Bournine : contrebasse 5 cordes

Si tant est que Jean-Christophe Bournine soit le seul musicien de ce disque, il n’en est pas moins multiple grâce aux effets et autres machines modernes permettant d’empiler les sons et leurs mélodies. Très visuel dans l’oreille (?!), cet album s’écoute sans déplaisir aucun comme une suite aux accents variés qui parcourt et mixe les genres avec un bonheur certain. Contrairement à nombre de soli de contrebasse enregistré, l’on n’a pas affaire ici à une musique ultra contemporaine et quelquefois incompréhensible (nous avons nos limites…). Priorité est faite à la mélodie tout au long de l’album avec une mixture sonore où s’expriment tous les spectres de la contrebasse. C’est tout à la fois pop et avant-garde, jazz et musiques du monde, un peu orchestral, avec un soupçon de bruitisme, et légèrement électro-hypnothique. L’ensemble se dévoile sur le fil d’une itinérance mélodique, à l’esthétique clair obscur, dans un mouvement presque cinématographique. A découvrir.

Yves Dorison


https://www.merakhaazan.com


  SOPHIE TASSIGNON . Mysteries unfold

RareNoiseRecords

Sophie Tassignon : voix et électronique

Avec un chant très polyvalent où s’impose dès la première note une dextérité remarquable, Sophie Tassignon propose un album en solo où les voix de sa voix s’entremêlent jusqu’à créer un univers personnel labyrinthique. Les syllabes assemblées, les onomatopées éparses, les mots entiers, les phrases en lignes convergentes, tout se regroupe en un mélange homogène et mystérieux évoquant autant la lumière que l’obscurité, l’une révélant l’autre. Est-ce une quête, est-ce une prière, est-ce l’expression ensorcelée d’une âme hypnotisée ? L’on n’est sûr de rien, ni même que les mystères du titre du disque se dévoilent, car s’ils le font, c’est pour mieux cacher une autre dimension. Les occasions de vous étonner ne manqueront pas à l’écoute de ce travail solitaire multi-dimensionnel qui emprunte des chemins poétiques aux accents versatiles et secrets en déambulant sur les limites du connu et de l’abscons. Laissez-vous déranger et alignez-vous sur l’esprit au charme miroitant de cet enregistrement qui n’entre dans aucune des cases auxquelles vous êtes habitués.

Yves Dorison


http://www.sophietassignon.com


  DANA SANDLER . I never saw another butterfly

Yom HaShoah

Dana Sandler : chant
Carmen Staaf : piano
JorgeRoeder : contrebasse
Austin McMahon : batterie, percussions, voix sur 8
Peter Kenagy : trompette, flugelhorn
Rick Stone : saxophone alto, clarinette
Michael Winograd : clarinette sur 8
Rory Sandler McMahon : chant sur 4 & 8

« I Never Saw Another Butterfly » est un recueil de poésie et d’art créé par les enfants juifs du camp de concentration de Terezin. Il a été publié à l’origine en 1959. Les compositions de Dana Sandler qui sont inclues dans cet album sont issues d’un choix qu’elle a réalisé parmi le corpus disponible. Certains poèmes sont anonymes, d’autres noms. Publié le 21 avril prochain, jour de commémoration du 75ème anniversaire de la libération du camp, cet enregistrement à le grand mérite de ne pas sombrer dans l’emphatique et le larmoyant. Au contraire, finement travaillé et sensible de bout en bout, il permet une approche nouvelle d’un art enfantin qui s’exprima dans les pires conditions d’emprisonnement imaginées par les nazis. Gorgée d’émotion, la musique livre en douceur un message mémoriel nécessaire, notamment grâce à des musiciens inspirés qui savent accompagner le chant de Dana Sandler avec une retenue et une précision judicieuses.

Yves Dorison


https://danasandler.com
https://danasandler.bandcamp.com/releases


  JOHANNA SUMMER . Schumann kaleidoskop

Act

Johanna Summer : piano

Le talent, voire plus, n’attend pas le nombre des années. Johanna Summer, pianiste allemande âgée de 25 ans le démontre avec cet album envoûtant où elle s’approprie les compositions de Robert Schumann pour en faire une autre musique, la sienne. Et c’est ainsi qu’elle fait sonner des mélodies archi connues comme des pièces composées aujourd’hui avec une sorte d’urgence créatrice qui n’appartient qu’à la jeunesse. Tout au long du disque Johanna Summer mêle harmonieusement la rigueur du classique à la liberté du jazz et cela paraît une évidence. Les pièces schumanniennes refondues, travaillées longuement avant l’enregistrement, sont autres mais l’émotion romantique du natif de Swikau demeure. En dramaturge accomplie, la pianiste décline sa musique avec sens de la narration exceptionnel. Elle joue de la dynamique et de la tension et organise une architecture musicale qui privilégie les atmosphères. S’attaquer ainsi à l’écriture d’un immense compositeur est audacieux, mais le domaine de formes est infini et la jeunesse en liberté s’en est emparé sans complexe, s’est impliqué profondémment, et l’a recrée avec une réelle originalité. Bluffant.

Yves Dorison


https://www.actmusic.com/en/Kuenstler/Johanna-Summer


  HANK JONES . Live at Jazzhus Slukefter

Storyville Records

Hank jones : piano
Mads Vinding : contrebasse
Shelly Manne : batterie

Enregistré en concert le 06 juin 1983 à Copenhague, ce volume 2 reprend les mêmes musiciens là où le volume 1 (paru en 2019) les avait laissés. En vérité, c’était une belle soirée où l’inusable pianiste, sous l’impulsion d’une rythmique hyperactive, avec un Mads Vinding au taquet et un Shelly Manne toujours aussi surprenant, parcourt le songbook à la façon éclairée de l’encyclopédie vivante qu’il était avec un entrain tout à fait jouissif. Les trois compères, dans un même élan se trouvent, se courent après et se retrouvent comme larrons en foire. La musique est brillante car l’harmonie entre les trois artistes est le fruit de collaborations diverses et répétées. Sur le premier morceau, Jones se permet, l’air de rien, de citer Chopin avec l’élégance pianistique qui l’a toujours caractérisé. Les interventions du contrebassiste danois sont d’une belle vélocité, mélodique et fluide, celles du batteur new-yorkais, à la palette sonore assez exceptionnelle, sont diablement inventives. Au final, l’énergie qui traverse le disque et sa matière première, l’excellence musicale, sont suffisamment contagieuses pour que l’auditeur prenne tout le plaisir possible à l’écoute de ce Cd. On regrette cependant que la qualité de la prise de son soit un peu défaillante, notamment sur la batterie dont les cymbales nous rappellent les casseroles en aluminium de notre grand-mère. Mais bon, ce léger défaut ne doit pas entamer votre désir de jazz car, au niveau où il évolue durant ce set, c’est du pur bonheur.

Yves Dorison


https://en.wikipedia.org/wiki/Hank_Jones


  DEEP FORD . You may cross here

BMC Records

Robin Fincker : saxophone tenor, clarinette
Benoit Delbecq : piano préparé, clavier basse, boite à rythme
Sylvain Darrifourcq : batterie, cythare électrique

Les intrépides de l’exploration musicale existent, on le sait. Laissez-en trois se réunir autour d’un corpus propre à l’improvisation encadrée et l’affaire est dans le sac. Quelle affaire ? Celle de Deep Ford, trio qui ose évoluer entre les dimensions, le flottant, l’abscons, et qui donne à chaque geste musical une texture, une couleur unique s’accordant à l’esthétique globale de leur musique, musique exigeante pour l’auditeur mais qui ne laisse pas de susciter l’étonnement, voire même la surprise. Fincker, Delbecq et Darrifourcq aiment les synthèses et ils ne se gênent pas pour mêler les idées, les sonorités, les paysages et les résonances. Tout ici est affaire d’intelligence et d’instinct. Sur ce binôme pas nécessairement contradictoire, le trio développe un art d’équilibriste prêt à affronter tous les possibles. Le champ est vaste et sa musique le resserre autour d’une thématique de groupe que instrumentiste nourrit de son parcours original. Certains trouveront qu’il est ardu d’entrer dans cet univers à la cosmogonie incertaine, d’autres y plongeront les yeux clos et le sourire aux lèvres. Laissez-vous faire.

Yves Dorison


http://www.freddymorezon.org/projets/deep-ford/


  THE WORKSHOP . More conversations with the drum

Onze Heure Onze

Stéphane Payen : saxophone alto
Olivier Laisney : trompette
Guillaume Ruelland : guitare basse
Vincent Sauve : batterie
Thibault Perriard : batterie
Bo Van Der Werf : saxophone baryton
Nelson Veras : guitare

Sur la base d’un quartet solide, de par son ancienneté et le talent des participants, Stéphane Payen continue le voyage en augmentant la voilure. Nelson Veras et Bo Van Der Werf élargissent l’horizon et Thibault Pierrard en second batteur gonfle le moteur. En compositeur accompli adepte de la polyrythmie, le saxophoniste mène sa troupe et dévoile une musique attachante dont la complexité ne nuit pas à la lisibilité. C’est tout un art. L’ensemble du corpus musical produit navigue entre fragmentation et attirance. Plus par plus, moins par moins, vous connaissez la chanson. Les lignes mélodiques et les brisures rythmiques s’assemblent, discutent ensemble, se défient quelquefois. Tout est précision dans ce disque et tout est musique. Qu’on le veuille ou non, Stéphane Payen et ses acolytes, au travers de cette musique a priori architecturalement complexe, font passer un souffle vivifiant d’humanité car ils échangent en permanence à hauteur d’être. On se laisse prendre et porter par les intrigues narratives explorées et, d’une manière générale, par la versatilité des dialogues qui font du souple avec du carré, du charnel avec de la rigueur.

Yves Dorison


http://www.stephanepayen.com


  PAT METHENY . From This Place

Nonesuch / Bandcamp

Pat Metheny : guitares, compositions
Antonio Sanchez : batterie, percussions
Linda May Han Oh : contrebasse, basse
Gwilym Simcock : piano
The Hollywood Studio Symphony, Joel McNeely : direction
+ Meshell Ndegeocello : voix
+ Grégoire Maret : harmonica
+ Luis Conte : percussions

Nous allions passer à côté de nouvel opus de Pat Metheny paru en février 2020... Notre camarade Christian Ducasse a attiré notre attention sur l’événement, qu’il en soit remercié !
Eh oui ! depuis Kin (←→) en 2013, il n’y avait plus eu d’enregistrement studio de Pat Metheny. "From This Place" est basé sur le solide quartet international qui a parcouru le monde en 2017 (et après), à savoir Gwilym Simcock (piano), Linda May Han Oh (contrebasse) et, complice habituel de Metheny, le plus américain des batteurs mexicains, Antonio Sanchez. Initialement constituée pour reprendre les archives du répertoire du guitariste (40 ans de carrière), cette équipe s’est parfaitement approprié ces compositions nouvelles. Avec America Undefined, on attaque dans l’esprit du Pat Metheny Group (pensée pour le regretté Lyle Mays). Cette fresque orchestrale de près d’une quart d’heure donne une image de l’Amérique d’aujourd’hui ou d’hier traversée par un train express à 11’25", c’est saisissant ! On glisse ensuite dans un voyage contrasté où Pat Metheny semble totalement épanoui, livrant le meilleur de son exceptionnel jeu de guitare(s). Les orchestrations que certains trouveront peut-être trop présentes ne nuisent en rien à la cohésion du quartet. Les deux "nouveaux" enrichissent la palette de couleurs. Linda May Han Oh est (évidemment) radieuse à la contrebasse (les cordes, le bois, les graves magnifiquement mis en lumière, écoutez son introduction de Same River). Gwilym Simcock, jeune pianiste britannique de plus prometteurs prend ici son envol en digne successeur de Lyle Mays. Dans cette super-production (L’Hollywood Studio Symphony est là !), la musique est bien présente, à l’état pur et les invités ne font pas de la figuration. En conviant Meshell Ndegeocello, Grégoire Maret ou Luis Conte, Pat Metheny a su mettre le talent de chacun en valeur. Du pur Metheny, grand cru !

Thierry Giard


patmetheny.com/From.this.Place . patmetheny.bandcamp.com/from-this-place


  DAVID PATROIS / PIERRE MARCAULT 5TET . Wild poetry

Arts & Spectacles

David Patrois : Marimba, balafon
Pierre Marcault : Djembé, bougarabous, percussions
Boris Blanchet : saxophones
Blaise Chevallier : contrebasse, guitare basse
Philippe Gleizes : batterie

Yves Dorison


Dans la rubrique «  on a raté la sortie » voici que nous vous présentons avec un temps de retard deux percussionnistes en symbiose permanente, un saxophoniste aventureux, une rythmique aux qualités d’ignition évidentes qui forme un quintet fusionnant l’Afrique aux harmonies post-modernes avec une redoutable efficacité, ce qui n’est pas antinomique d’ailleurs. La formation que mènent David Patrois et pierre Marcault ne se pose pas de question. Elle va là où la braise rougeoie encore et souffle dessus pour l’animer d’une vie musicale qui brûle la chandelle par les deux bouts. Gorgé de chaleur, cette dernière aime à fusionner et nous fait souvenir d’un passé que Coltrane et d’autres ont initié. Cela n’en est pas moins pertinent aujourd’hui et les musiciens de ce quintet le prouvent en régénérant avec une véritable originalité un genre passé de mode car trop impropre au formatage. Il faut être libre pour faire cette musique-là tout comme il faut être libre pour l’écouter et se laisser embarquer par ce souffle qui cogne contre les murs pour que passe la lumière. Un beau disque qui fera vibrer celles et ceux appréciant de baigner dans un lyrisme par moment quasi orgiaque.

Yves Dorison


http://davidpatrois.free.fr/David_Patrois/New_Quintet_-_Wild_Poetry.html


  EMMA

Neuklang

Paul Jarret : guitare, compositions, arrangements
Hanna Tolf : voix
Eléonore Billy : nyckelharpa
Etienne Renard : contrebasse

Ce jeune guitariste a le goût de l’aventure. Le jazz lui en ouvre les portes il est vrai, même si une fois franchies, il n’hésite pas à s’en éloigner. Pour mieux y revenir ?
Une invitation faite au batteur new-yorkais Jim Black pour une série de concerts, Ghost Songs (qui aurait dû l’amener jusqu’à Jazz sous les pommiers, en mai prochain) donne une énergie rock à son jazz tandis que ce dernier enregistrement Emma nous emmène aux origines du voyage, c’est-à-dire aux côtés de ceux qui, voulant échapper à la misère en Suède, fuyaient vers le nouveau continent. Les compositions, les arrangements, l’instrumentation (Eléonore Billy vièle traditionnelle, Etienne Renard contrebasse), la voix (Hanna Tolf), les textes (récits d’émigrants), tout concourt à retracer le parcours en musique de ce qui a été ce long périple des émigrants de la fin du 19ème siècle. A la manière-pourrait-on dire-, de ce très beau film du cinéaste suédois Jan Troell (Les émigrants ,1971) qui empruntait sa saga au romancier contemporain suédois Vilhem Moberg également. Avec des moyens autres, c’est cette émotion que fait entendre le très beau disque de Paul Jarret en hommage à son arrière grand-mère Emma, lui qui a la double origine franco-suédoise. Chaque composition, avec ses moyens modestes (quatre instruments acoustiques dont la voix), invente sa propre forme, possède sa propre dramaturgie ; et la surprise est non seulement au bout du chemin mais à chaque détour. Ainsi, pour l’un des titres superbes The Crossing , tour à tour minimaliste, répétitif, lancinant, s’enflant en cours de route, à la manière d’un Boléro de Ravel en moins tannant et avec davantage de surprises et donc d’émotion.
Si le jazz et ses amateurs ne s’y retrouvent pas complètement, qu’importe car il y a, à la fois beaucoup d’invention, d’expérimentation et de sensibilité dans cet Emma accessible à tous les rêveurs de voyages dans le temps, dans l’espace et à travers les musiques. Enfin, en dépit de l’indéniable contraste entre le rock de Ghost songs et cet emprunt à la musique suédoise traditionnelle, une véritable écriture préside aux deux projets et une même sensibilité. Cela s’entend. Il suffit d’écouter. Le prix des Talents Adami jazz 2019 attribué à Paul Jarret ne s’y est pas trompé.

Jean-Louis Libois


www.pegazz.com
www.pauljarret.com


[1Je pense bien sûr à L’ARFI, la légendaire Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire